dimanche 7 août 2011

[SW] Diabulus In Musica - Secrets


Difficile de se faire un nom dans le Metal Symphonique à chanteuse, surtout quand on sort son premier album en 2010, tout ayant déjà été fait avant, principalement par les finlandais de Nightwish ou encore toute la scène néerlandaise, Epica en tête.
Epica, justement, la principale influence de ces petits nouveaux, les espagnols de Diabulus in Musica, formé en 2006 à Pamplona, et dont le premier album Secrets, est sorti en 2010. (reprenant les chansons et le titre du EP sorti l'année précédente.
Signé chez Metal Blade, co-produit par Ad Sluijter (ex-epica) et avec Sascha Paeth au mastering, les esagnols ont mis toutes les chances de leur côté pour réussir leurs débuts...


C'est bien joli tout ça, mais maintenant, ce Secrets, ça donne quoi ?
Vont-ils éviter de tomber dans les pièges inhérents au genre, à savoir le côté molasson, le goth pour gonzesse, la pop foireuse ?
Et bien c'est simple, ce premier essai est un coup de maître et affiche une maturité étonnante pour un premier album, et démontre que nous n'avons pas affaire ici à une simple copie d'Epica.
Enfin, ce n'est pas si simple que ça.
L'album est clairement divisée en deux parties, la première, convenue, classique, assez pop easy listening, et la seconde, bien plus intéressante, dans laquelle DiM montre enfin sa propre personnalité.
L'album débute pas une intro classique avec des cordes, avant que ne débule le premier titre, Come to paradise.
Gros riffs, orchestrations classiques, grunts, choeurs féminins, et voix pure et chaude de Zuberoa Aznarez, on se croirait vraiment chez Epica, pas super originale, mais diablement efficace et bien foutu.
Les 6 premiers titres sont très accrocheurs, on sent le groupe à l'aise, et on navigue entre Epica et les titres power-pop d'un After Forever, comme le melodique Nocturnal Flowers, le très dynamique New Era, ou encore les riffs un peu Neo à la Lacuna Coil de Lies in your Eyes (mais heureusement on reste dans le symphonique hein)
Cette première partie s'écoute très bien, c'est agréable, sans aucune faute de goût, même si on peu lui reprocher un manque d'audace, on reste ici en territoire connu, surement trop connu, avec une batterie qui manque un peu de pêche et de diversification, néanmoins, en plus de titres pop ultra accrocheur, il faut noter l'excellente performance de Zuberoa, qui à défaut de monter aussi haut qu'une Simone Simons, dispose d'un organe très chaud, et délivre une performance de haut vol sans en faire des tonnes.
Vient ensuite le 7è titre, Lonely Soul, une ballade au piano vraiment dispensable, mais qui semble être un passage obligé dans ce genre de musique, c'est joli, mais ça ne sert pas à grand chose.
La deuxième partie de l'album débute donc réellement avec The Seventh Gate, un court instrumental avec des cordes, qui sert d'introduction à Ishtar.
Et à partir de là, DiM va enfin se détacher de ses influences pesantes, en montrant enfin de quoi il est capable.
Ishtar est donc un putain de titre, plus de grunts, plus de muscles, des claviers différents, plus arabisants, ça tabasse mais ça reste très classieux et mélodique, du vrai travail d’orfèvre.
Le groupe se lâche totalement et nous propose des titres plus tortueux et aventureux, notamment cette véritable pépite qu'est Beyond Infinity, un titre très varié, tout en restant très accrocheur, et termine l'album par deux titres assez longs, The Forest of Ashes et St Michael's Nightmare.
C'est justement sur ce genre de titre que le potentiel de DiM se révèle totalement, dans un registre moins pop, moins calibré, en montrant ses muscles et finalement un côté beaucoup plus sombre.

En conclusion, ce premier essai est un véritable coup de maître, après une première partie de qualité mais un peu trop convenue, en jouant la sécurité, Diabulus in Musica nous montre qu'il est capable de proposer sa propre vision et de proposer une musique très fraîche, un véritable exploit dans un genre saturé et il faut bien le dire, en perte de vitesse.
J'espère vraiment qu'ils iront dans la bonne direction dans l'avenir, il serait dommage de ne pas pousser plus loin les très bonnes idées de la seconde partie.

Rivalise sans mal avec Epica et propose un peu de neuf, du tout bon.
4/5


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Bonus Spanish Week

L'Espagne commence à se réveiller un peu en ce qui concerne le Metal Symphonique, il y a bien sûr Dark Moor, dont j'avais déjà parlé, et des petits jeunes arrivent en plus de DiM.

Niobeth est un jeune groupe formé en 2004 a Albacete, et auteur d'un premier album paru en 2008, The Shining Harmony of Universe, le groupe évolue dans un Metal gothique symphonique plutôt sympa.

Eternal Dream est un jeune groupe  de power metal symphonique, n'ayant à son actif qu'une demo et un Ep paru en 2009, The Seed of Naryll.


Enfin les madrilènes de Khael, formé en 2008 par des anciens de Stravaganzza, leur premier album, Dualidad, est sorti en 2008.