samedi 6 août 2011

[SW] Angelus Apatrida - Clockwork


Ces dernières années ont vu l’émergence d'une nouvelle génération de groupes de Thrash, une vague de petits jeunes revisitant allègrement la musique et les codes des vieilles gloires des années 80, avec un certain succès et une qualité plus que correcte, mais aussi parfois sans vraiment d'intérêt.
Au milieu de la bonne centaine de groupes apparus dernièrement, faisant globalement la même musique, comme les les Evile, Havok, Gamma bomb, Violator, etc, peu de groupes ont trouvé grâce à mes yeux, peut être Bonded by blood ou Fueled by Fire, il y avait bien Lazarus A.D, mais ils se sont vautrés royalement avec leur deuxième disque, et surtout, celui qui nous intéresse ici, il y a les espagnols de Angelus Apatrida.
Formé en 2000 à Albacete, les Ibériques nous ont donc livré en 2010 leur troisième méfait, Clockwork, après le prometteur Evil Unleashed en 2006 et l'énorme Give 'em War en 2007.


Alors quoi de neuf chez Angelus Apatrida depuis 2007 ?
Une signature chez Century Media, pas mal de tournées en Europe, et donc un troisième album, Clockwork, qui est excellent; En gros, c'est comme Give 'em War, sauf que tout est mieux fait, les rythmiques, les solos, le chant, et  la production.
Angelus Apatrida aime donc beaucoup Megadeth, Exodus, Death Angel ou encore Testament, comme tous les groupes de re-thrash en fait, mais là ou AA est fort, c'est qu'au lieu de se contenter de ressasser bêtement le passé (pfff Evile...), les p'tits gars s'approprient leurs influences et parviennent à sortir une tambouille qui leur est propre. (Toute proportion gardée hein, ça reste du Thrash)

L'album commence donc par un court instrumental en guise d'intro, The Manhattan project, qui monte progressivement, avant que le génial Blast Off nous explose à la gueule, ça va vite, très vite, avec ses rythmes brise-nuque, ses riffs acérés et son solo bien speed.
Le ton est donné, Angelus Apatrida va vous défoncer la gueule, mais tout en évitant le bourrinage stérile de certains de ses congénères, avec un certain sens de la mélodie.
La première partie de l'album est vraiment géniale, on se croirait chez un Megadeth qui aurait copulé avec Death Angel, le chanteur ayant un timbre assez proche de Mustaine.
Il faut noter le travail énorme au niveau des solos, il y en à partout, et des bons en plus, les deux guitaristes ne se font pas prier et se font vraiment plaisir, balançant des solos acérés et véloces, tout en étant diablement inspirés, la section rythmique n'est pas en reste, ça envoie grave, c'est solide, agressif, et varié.
L'album est remplie de brûlots thrash dévastateurs et vraiment accrocheurs, Blast off, donc, mais aussi Of Men and Tyrant, avec son très bon refrain et ses accélérations furieuses, comme sur Devil take the Hindmost, Clockwork est brutal, avec des solos géniaux, The Misanthropist vous rentre dedans avec son riff saccadé et ses parties mélodiques, de même que Into the Storm.
Bien sûr, tout n'est pas parfait, et il faut bien avouer que l'album baisse un peu de régime dans la seconde moitié, on y trouve certes de bons titres, mais un peu moins speed, plus sombres, comme One side one War ou Get out of my way, mais aussi un Legally Brainwashed ultra bourrin, assez vide et "facile", My Insanity est poussif, surtout avec un refrain médiocre, et National Disgrace est juste passable, terminant l'album en roue libre.
Terminant l'album ? ça dépend, car la version limitée propose en bonus une reprise de Iron Maiden, Be quick or be dead, et ce serait dommage de passer à côté, tant c'est une totale réussite.

En conclusion, ce Clockwork est donc un très bon disque de Thrash, mis à part 2-3 titres dispensables, il n'y a pas grand chose à jeter ici, tout est de qualité, ça joue vite, c'est violent, mélodique, et le chanteur est très bon.
D'un autre côté, si vous n'aimez pas le thrash, ce n'est même pas la peine d'essayer, Angelus Apatrida n'invente pas grand chose, mais livre avec ce Clockwork un grand album de thrash, supérieur au dernier Death angel, et qualitativement proche du Ironbound d'Overkill.

Violent, agressif, mélodique, inspiré, mais quelques erreurs...
4 / 5


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Bonus Spanish Week

Il n'y a pas que Angelus Apatrida en Espagne, il existe aussi des groupes moins connus, mais de qualité.

Soziedad Alkoholika est un groupe de Thrash un peu à part, puisque mélangeant allègrement Thrash, Punk, et Hardcore.
Le groupe existe depuis une vingtaine d'année, mais le chant espagnol n'aide pas vraiment à faire connaitre le groupe hors de ses frontières.
Je recommande Tiempos Oscuros (2003) et surtout leur dernier album paru en 2008 chez Roadrunner, Mala sangre.

Autre groupe encore moins connu, Omission, dont je ne connais que le dernier album, paru cette année, Merciless Jaws From Hell.
Le groupe balance un satanic Thrash lorgnant vers le black bien sympa, agressif, et old school.