Qu'il est difficile de trouver un bon disque à chroniquer au mois de septembre, et comme j'en avais un peu marre de vous parler d'albums de merde, j'ai dû farfouiller dans Bandcamp pour dénicher un truc sympa, quelque chose de différent aussi, et ça tombe bien, je suis tombé par hasard sur ce second album des norvégiens de Dystopia Nå!, un énigmatique combo dont le premier album Syklus m'avait laissé un vague souvenir de post-Black dépressif en 2011, ce n'était pas franchement un coup de cœur pour moi à l'époque, mais déjà, ces norvégiens démontraient un certain talent dans le mélange des genres, et ce premier album, on peu déjà l'oublier, ou plutôt le considérer comme un vague brouillon, car Dweller on the Threshold va aller beaucoup plus loin dans un genre pas super évident à définir, on classera ça volontiers dans la catégorie Avant-garde, tant pis si le terme ne veut pas dire grand chose, mais c'est le sort réservé aux bidules étranges inclassables.
Bon, je vais essayer de faire vite pour une fois, car Dweller on the Threshold est ce genre d'album où soit on reste en surface en essayant de vous pousser à l'écouter, soit on entre dans le détail et on est parti pour une chronique fleuve où l'on risque de se perdre, bref, avec ce second album, Dystopia Nå! nous propose une véritable expérience sensorielle et émotionnelle, le genre d'album où l'on s'attache davantage à cette expérience, à l’introspection qu'il procure, plutôt qu'à la performance technique, on est pas dans un style musical conventionnel, ici, les repères ont plutôt tendance à s'évanouir.
Dweller on the Threshold est un concept album, narrant la rencontre d'un individu avec son propre Doppelgänger, et donc traitera de toutes les conséquences métaphysiques et introspectives provoquées par cette rencontre, tout ça pour dire que c'est compliqué à comprendre et complètement abstrait par moment, ce qui va coller avec le style de musique pratiqué ici, qui sera... étrange, même si structurellement Dystopia Nå! a choisi de faire dans le classique, de longues pièces entrecoupées de plus courts morceaux atmosphériques, c'est en quelque sorte la formule classique du concept-album, classique, mais pas prévisible, car même si la formule a fait ses preuves, Dystopia Nå! va parvenir à naviguer finement entre obscurité cauchemardesque et de lumineuses atmosphères.
Stylistiquement, pas évident de vous décrire à quoi ça ressemble, Dystopia Nå! évolue dans un univers mélangeant subtilement le Black, le Post-Black, le post-Rock, le post-tout ce que vous voulez d'ailleurs, l'atmosphérique, le Black dépressif, l'avant-garde typiquement norvégien, et bien évidemment le progressif, la structure de l'album et le positionnement des titres est certes "classique", les structures et l'évolution au sein de ces morceaux l'est beaucoup moins, et surtout, Dystopia Nå! va réussir à faire de l'atmosphérique pas chiant du tout, ce qui est déjà admirable en soi.
Les morceaux étant plus ou moins tous reliés entre eux par leur thème commun ou encore les interludes, il va de soi que Dweller on the Threshold est un bloc d'une heure d'où il est difficile d'en sortir un seul en particulier, chaque titre étant une pièce du puzzle qui prend tout sons sens dans le cadre du déroulement de l'album, un album de paysages à la forte dimension émotionnelle, le premier mouvement, Doppelgänger, sera en quelque sorte une longue introduction lancinante et cauchemardesque, une sorte de post-Black atmosphérique progressif qui plongera dans le Black à coups de Blast beats le temps d'une cavalcade insensée, un morceau pleinement imprégné d'Avant-garde en forme de présentation du concept et du mélange des genres pratiqué par les norvégiens, qui sera immédiatement suivi de deux interludes à la suite, Intruder / Ephialtes, instrumental et un poil électronique, et un Shadowcasting Horologe lorgnant un peu sur Leprous, qui fait monter la pression en amenant un Through Mirrors, Darkly en mode Black dépressif atmosphérique, le chant criard et décharné laissera progressivement place à l'instrumental et aux longues plages ambiancées, malaise assuré sur ce titre, la suite sera encore meilleure.
Winding Stares into Nothing sera quand même une sacré baffe dans la gueule pendant plus de huit minutes, un morceau en clair-obscur, et pour vous donnez une idée, on se reproche de ce que pourrait donner une copulation entre Alcest, avec un délicieux chant clair aérien, et An Autumn For Crippled Children, mélange de Black, de progressif, et de Shoegaze, Dystopia Nå! va nous faire passer par tous les états, les arrangements sont somptueux, ce titre, sinueux, varié, à une vibe assez particulière, entre lumière et obscurité, les norvégiens sont vraiment très forts pour accoucher de mélodies voluptueuses tout en conservant un certain côté menaçant, le très court Cold is the Colour flirtera d'ailleurs avec certains penchants Death, introduisant un dialogue entre un chant criard et un autre plus growlé, Dystopia Nå! développe sa dimension plus heavy, plus dangereuse aussi, comme pour contrebalancer le titre suivant, My Eyes Are the Atoms of the Sun, peut-être l'un des meilleurs morceaux de la galette, qui bien qu’œuvrant dans un Black shoegaze parfois violent, nous offrira une très longue plage atmosphérique en forme de build-up qui créera une véritable tempête d'émotions qui s'entrechoqueront sur le climax, Final Encounter sera tout aussi progressif et Avant-gardiste dans son approche, l'album ne pouvait pas mieux se terminer, piano, cordes, chant clair, chant criard, violence et volupté, tout ce que sait faire Dystopia Nå! réuni en une longue pièce de plus de treize minutes, tout simplement épique, et toujours aussi cinématographique.
Je n'ai pas besoin d'en dire plus, Dweller on the Threshold est une véritable expérience sensorielle et émotionnelle assez unique en son genre, entre Black, atmosphérique, shoegaze, Avant-garde, progressif, avec ses nombreuses variations de rythmes et ses changements d'ambiances tout en délicatesse, Dystopia Nå! nous propose une oeuvre assez fascinante, d'une très grande richesse, et vous devez écouter cet album, vous n'avez pas le choix, il est en streaming intégral en plus, donc aucune excuse, je ne garantis pas que vous allez aimer hein, mais tentez l'expérience Dystopia Nå! maintenant!
Bon, je vais essayer de faire vite pour une fois, car Dweller on the Threshold est ce genre d'album où soit on reste en surface en essayant de vous pousser à l'écouter, soit on entre dans le détail et on est parti pour une chronique fleuve où l'on risque de se perdre, bref, avec ce second album, Dystopia Nå! nous propose une véritable expérience sensorielle et émotionnelle, le genre d'album où l'on s'attache davantage à cette expérience, à l’introspection qu'il procure, plutôt qu'à la performance technique, on est pas dans un style musical conventionnel, ici, les repères ont plutôt tendance à s'évanouir.
Dweller on the Threshold est un concept album, narrant la rencontre d'un individu avec son propre Doppelgänger, et donc traitera de toutes les conséquences métaphysiques et introspectives provoquées par cette rencontre, tout ça pour dire que c'est compliqué à comprendre et complètement abstrait par moment, ce qui va coller avec le style de musique pratiqué ici, qui sera... étrange, même si structurellement Dystopia Nå! a choisi de faire dans le classique, de longues pièces entrecoupées de plus courts morceaux atmosphériques, c'est en quelque sorte la formule classique du concept-album, classique, mais pas prévisible, car même si la formule a fait ses preuves, Dystopia Nå! va parvenir à naviguer finement entre obscurité cauchemardesque et de lumineuses atmosphères.
Stylistiquement, pas évident de vous décrire à quoi ça ressemble, Dystopia Nå! évolue dans un univers mélangeant subtilement le Black, le Post-Black, le post-Rock, le post-tout ce que vous voulez d'ailleurs, l'atmosphérique, le Black dépressif, l'avant-garde typiquement norvégien, et bien évidemment le progressif, la structure de l'album et le positionnement des titres est certes "classique", les structures et l'évolution au sein de ces morceaux l'est beaucoup moins, et surtout, Dystopia Nå! va réussir à faire de l'atmosphérique pas chiant du tout, ce qui est déjà admirable en soi.
Les morceaux étant plus ou moins tous reliés entre eux par leur thème commun ou encore les interludes, il va de soi que Dweller on the Threshold est un bloc d'une heure d'où il est difficile d'en sortir un seul en particulier, chaque titre étant une pièce du puzzle qui prend tout sons sens dans le cadre du déroulement de l'album, un album de paysages à la forte dimension émotionnelle, le premier mouvement, Doppelgänger, sera en quelque sorte une longue introduction lancinante et cauchemardesque, une sorte de post-Black atmosphérique progressif qui plongera dans le Black à coups de Blast beats le temps d'une cavalcade insensée, un morceau pleinement imprégné d'Avant-garde en forme de présentation du concept et du mélange des genres pratiqué par les norvégiens, qui sera immédiatement suivi de deux interludes à la suite, Intruder / Ephialtes, instrumental et un poil électronique, et un Shadowcasting Horologe lorgnant un peu sur Leprous, qui fait monter la pression en amenant un Through Mirrors, Darkly en mode Black dépressif atmosphérique, le chant criard et décharné laissera progressivement place à l'instrumental et aux longues plages ambiancées, malaise assuré sur ce titre, la suite sera encore meilleure.
Winding Stares into Nothing sera quand même une sacré baffe dans la gueule pendant plus de huit minutes, un morceau en clair-obscur, et pour vous donnez une idée, on se reproche de ce que pourrait donner une copulation entre Alcest, avec un délicieux chant clair aérien, et An Autumn For Crippled Children, mélange de Black, de progressif, et de Shoegaze, Dystopia Nå! va nous faire passer par tous les états, les arrangements sont somptueux, ce titre, sinueux, varié, à une vibe assez particulière, entre lumière et obscurité, les norvégiens sont vraiment très forts pour accoucher de mélodies voluptueuses tout en conservant un certain côté menaçant, le très court Cold is the Colour flirtera d'ailleurs avec certains penchants Death, introduisant un dialogue entre un chant criard et un autre plus growlé, Dystopia Nå! développe sa dimension plus heavy, plus dangereuse aussi, comme pour contrebalancer le titre suivant, My Eyes Are the Atoms of the Sun, peut-être l'un des meilleurs morceaux de la galette, qui bien qu’œuvrant dans un Black shoegaze parfois violent, nous offrira une très longue plage atmosphérique en forme de build-up qui créera une véritable tempête d'émotions qui s'entrechoqueront sur le climax, Final Encounter sera tout aussi progressif et Avant-gardiste dans son approche, l'album ne pouvait pas mieux se terminer, piano, cordes, chant clair, chant criard, violence et volupté, tout ce que sait faire Dystopia Nå! réuni en une longue pièce de plus de treize minutes, tout simplement épique, et toujours aussi cinématographique.
Je n'ai pas besoin d'en dire plus, Dweller on the Threshold est une véritable expérience sensorielle et émotionnelle assez unique en son genre, entre Black, atmosphérique, shoegaze, Avant-garde, progressif, avec ses nombreuses variations de rythmes et ses changements d'ambiances tout en délicatesse, Dystopia Nå! nous propose une oeuvre assez fascinante, d'une très grande richesse, et vous devez écouter cet album, vous n'avez pas le choix, il est en streaming intégral en plus, donc aucune excuse, je ne garantis pas que vous allez aimer hein, mais tentez l'expérience Dystopia Nå! maintenant!
Coup de Cœur