Le fan, ou le puriste vivant dans le passé, ne sera jamais content, quand un groupe évolue, c'était forcément mieux avant, quand il fait toujours la même chose depuis le début, c'est un mouais c'est toujours pareil et en fin de compte, c'était mieux avant, on en reviens toujours là, Amorphis a grandement évolué depuis ses débuts, passant d'un Death/Doom progressif à un Rock mélancolique au tournant des années 2000, pour aboutir à ce qui représente la fin de la mutation pour les finlandais, l'ère Joutsen, le vocaliste qui sera toujours décrié par les fans les plus anciens, Amorphis est devenu ce groupe de Death/Doom/Rock mélodique progressif un peu folk auquel certains puristes reprocheront l'orientation plus pop et "commerciale" de la manœuvre, bouffons aigris oubliant un peu vite que même en plein dans sa période la plus obscure, les trois premiers albums, donc, Amorphis a composé des titres comme Black winter Day ou My Kantele, qui forment plus ou moins la base de ce qu'est devenu le groupe aujourd'hui.
L'histoire d'Amorphis s'inscrit dans une évolution, quand au fil des albums le groupe s'est rendu compte qu'il était capable de conserver certains penchants extrême du Death/Doom mélodique et de mélanger tout ça à du Rock folk progressif, sans jamais renier ce qu'il a été dans le passé, un virage rendant la musique particulière du combo un peu plus accessible aussi, mais monter d'un cran au dessus commercialement passait surement par là pour les finlandais, une évolution qui nous amène naturellement à l'ère Joutsen, qui avait plutôt bien commencé avec un excellent trio d'albums, Eclipse, Silent Waters et Skyforger, bien plus mélodique et catchy, dans un format de chanson plus classique et moins aventureux, certes, pour une formule qui s'est avéré bien trop prévisible par la suite, notamment sur un Beginning of Times en pilotage automatique qui faisait dire que le groupe allait lentement s'enfoncer dans la routine d'une formule qui fonctionne, et tant pis si Circle redressait un peu la barre, on s'attendait plutôt à ce que Under the Red Cloud soit une nouvelle livraison de morceaux stéréotypés de l'ère Joutsen, et pas forcément une espèce de revitalisation de ladite formule, comme, surprise, c'est le cas ici.
Le fait que le groupe ait récemment revisité Tales from the Thousand Lakes en le jouant en intégralité cette année a peut-être donné quelques idées aux finlandais pour ce douzième album, sixième avec Joutsen au micro, car Under the Red Cloud est un retour en forme pour l'orchestre nordique, pas qu'Amorphis ait décidé de revenir aux racines et de nous pondre un album old school, mais ce nouvel album sera plus progressif, plus Folk, et surtout bien plus agressif que dernièrement, on est pas dans une révolution stylistique majeure, Amorphis reprenant les éléments ayant faits son succès depuis 2006, le format Rock classique efficace, morceaux de cinq minutes environ, sera d'ailleurs largement utilisé, mais cette fois-ci, l'album sera bien plus aventureux, plus complexe aussi, agrémenté de quelques expérimentations, et même si structurellement Amorphis n'évite pas un certain formatage, on assiste à un retour en forme d'un groupe bien plus inspiré que lors des deux albums précédents, qui nous propose son album le plus cohésif depuis un sacré bout de temps.
C'est donc plus agressif, et suivant la tendance de Circle, le growl sera davantage utilisé sur Under the Red Cloud, mais il faudra attendre un peu pour s'en rendre compte car le titre éponyme qui ouvre l'album sera du pur single Pop Metal à la Amorphis, ça groove, c'est super efficace, le refrain en chant clair est classique, les mélodies sont sucrées, morceau quelque peu trompeur car globalement, l'album aura une tonalité et des intentions différentes, profitons-en d'ailleurs pour évacuer tout de suite l'autre grosse sucrerie du disque, Sacrifice, le single bien accessible comme le groupe sait en pondre à la pelle, à la House of Sleep, depuis dix ans, ce n'est pas franchement là qu'on ira chercher la nouveauté.
The Four Wise Ones nous emmènera en plein territoire Death mélodique Amon Amarthien avec un twist, ça part vers le milieu du morceau en trip Folk progressif où l'on trouve une espèce de spoken word à la voix féminine trafiquée précédant un bon solo et le retour du Death, pas de chant clair ici, Joutsen utilise son gros growl et un chant parfois un peu plus criard, des morceaux comme Bad Blood ou The Skull, ce dernier un peu plus orienté Folk avec un break progressif classieux et délicat au milieu, vont montrer un groupe en plein exercice d'équilibriste, constamment entre l'ancrage Death et les velléités pop, les refrains sont en chant clair, mais c'est le growl qui est le plus utilisé, le chant clair dans son utilisation n'est qu'un contrepoint permettant de nuancer l'agressivité générale qui se dégage du disque.
Alors que Death to a King aura un habillage oriental surprenant, ce ne sera qu'une variation de la formule dite classique d'Amorphis, avec un refrain un peu trop convenu qui fait déjà entendu, c'est dans la seconde partie de l'album, après Sacrifice, que les finlandais vont se montrer les plus intéressants, The Dark Path, avec un Joutsen dont le growl est complètement jouissif et profond, va emmener le groupe à la frontière du Black par moment, un excellent build-up où Amorphis va parvenir à mêler Death, Black, Progressif, Folk, Rock mélancolique délicat, le tout en cinq minutes sans que cela ne donne jamais l'impression d'être confus ou surchargé, Enemy at the Gates aura lui aussi une coloration orientale, mais pour un morceau bien plus réussi que Death to a King, plus sombre aussi, c'est une sorte de Death prog oriental à la structure pas du tout linéaire et aux arrangements orchestraux tout en subtilité, on changera de registre sur le titre suivant Tree of Ages, dont l'intro folk au motif celtique rappellera à certains Eluveitie (Chrigel Glanzmann étant d'ailleurs invité sur le disque pour balancer quelques trucs folk de temps en temps), l'album se concluant par un classieux White Night qui semble être ce genre de titre qui résume l'album en reprenant quelque peu tout ce qui a été fait avant, des sonorités orientales, du rock progressif, du Death, du Folk, et c'est à l'image du disque, convaincant.
Malgré tout, le caractère aventureux de ce nouvel album s'inscrit dans certaines limites, car même si Esa Holopainen a retrouvé l'inspiration dans ses leads, les riffs seront généralement conformes à ce que propose Amorphis depuis dix ans, et pour le coup, ça manque un peu d'inventivité sur ce point là, il en va de même pour les refrains, Joutsen a cette tendance à vouloir à tout prix en coller un super catchy par morceau, sans que ce soit nécessaire, The Four Wises Ones fonctionne d'ailleurs très bien sans chant clair, il aurait été une bonne idée de poursuivre sur cette voie, mais on ne peut pas tout avoir et Amorphis n'avait peut-être pas envie de tout changer d'un coup, de la même manière, il sera également temps de casser le formatage et de s'aventurer dans des titres un peu plus longs et plus ambitieux, le groupe en a largement les moyens.
L'histoire d'Amorphis s'inscrit dans une évolution, quand au fil des albums le groupe s'est rendu compte qu'il était capable de conserver certains penchants extrême du Death/Doom mélodique et de mélanger tout ça à du Rock folk progressif, sans jamais renier ce qu'il a été dans le passé, un virage rendant la musique particulière du combo un peu plus accessible aussi, mais monter d'un cran au dessus commercialement passait surement par là pour les finlandais, une évolution qui nous amène naturellement à l'ère Joutsen, qui avait plutôt bien commencé avec un excellent trio d'albums, Eclipse, Silent Waters et Skyforger, bien plus mélodique et catchy, dans un format de chanson plus classique et moins aventureux, certes, pour une formule qui s'est avéré bien trop prévisible par la suite, notamment sur un Beginning of Times en pilotage automatique qui faisait dire que le groupe allait lentement s'enfoncer dans la routine d'une formule qui fonctionne, et tant pis si Circle redressait un peu la barre, on s'attendait plutôt à ce que Under the Red Cloud soit une nouvelle livraison de morceaux stéréotypés de l'ère Joutsen, et pas forcément une espèce de revitalisation de ladite formule, comme, surprise, c'est le cas ici.
Le fait que le groupe ait récemment revisité Tales from the Thousand Lakes en le jouant en intégralité cette année a peut-être donné quelques idées aux finlandais pour ce douzième album, sixième avec Joutsen au micro, car Under the Red Cloud est un retour en forme pour l'orchestre nordique, pas qu'Amorphis ait décidé de revenir aux racines et de nous pondre un album old school, mais ce nouvel album sera plus progressif, plus Folk, et surtout bien plus agressif que dernièrement, on est pas dans une révolution stylistique majeure, Amorphis reprenant les éléments ayant faits son succès depuis 2006, le format Rock classique efficace, morceaux de cinq minutes environ, sera d'ailleurs largement utilisé, mais cette fois-ci, l'album sera bien plus aventureux, plus complexe aussi, agrémenté de quelques expérimentations, et même si structurellement Amorphis n'évite pas un certain formatage, on assiste à un retour en forme d'un groupe bien plus inspiré que lors des deux albums précédents, qui nous propose son album le plus cohésif depuis un sacré bout de temps.
C'est donc plus agressif, et suivant la tendance de Circle, le growl sera davantage utilisé sur Under the Red Cloud, mais il faudra attendre un peu pour s'en rendre compte car le titre éponyme qui ouvre l'album sera du pur single Pop Metal à la Amorphis, ça groove, c'est super efficace, le refrain en chant clair est classique, les mélodies sont sucrées, morceau quelque peu trompeur car globalement, l'album aura une tonalité et des intentions différentes, profitons-en d'ailleurs pour évacuer tout de suite l'autre grosse sucrerie du disque, Sacrifice, le single bien accessible comme le groupe sait en pondre à la pelle, à la House of Sleep, depuis dix ans, ce n'est pas franchement là qu'on ira chercher la nouveauté.
The Four Wise Ones nous emmènera en plein territoire Death mélodique Amon Amarthien avec un twist, ça part vers le milieu du morceau en trip Folk progressif où l'on trouve une espèce de spoken word à la voix féminine trafiquée précédant un bon solo et le retour du Death, pas de chant clair ici, Joutsen utilise son gros growl et un chant parfois un peu plus criard, des morceaux comme Bad Blood ou The Skull, ce dernier un peu plus orienté Folk avec un break progressif classieux et délicat au milieu, vont montrer un groupe en plein exercice d'équilibriste, constamment entre l'ancrage Death et les velléités pop, les refrains sont en chant clair, mais c'est le growl qui est le plus utilisé, le chant clair dans son utilisation n'est qu'un contrepoint permettant de nuancer l'agressivité générale qui se dégage du disque.
Alors que Death to a King aura un habillage oriental surprenant, ce ne sera qu'une variation de la formule dite classique d'Amorphis, avec un refrain un peu trop convenu qui fait déjà entendu, c'est dans la seconde partie de l'album, après Sacrifice, que les finlandais vont se montrer les plus intéressants, The Dark Path, avec un Joutsen dont le growl est complètement jouissif et profond, va emmener le groupe à la frontière du Black par moment, un excellent build-up où Amorphis va parvenir à mêler Death, Black, Progressif, Folk, Rock mélancolique délicat, le tout en cinq minutes sans que cela ne donne jamais l'impression d'être confus ou surchargé, Enemy at the Gates aura lui aussi une coloration orientale, mais pour un morceau bien plus réussi que Death to a King, plus sombre aussi, c'est une sorte de Death prog oriental à la structure pas du tout linéaire et aux arrangements orchestraux tout en subtilité, on changera de registre sur le titre suivant Tree of Ages, dont l'intro folk au motif celtique rappellera à certains Eluveitie (Chrigel Glanzmann étant d'ailleurs invité sur le disque pour balancer quelques trucs folk de temps en temps), l'album se concluant par un classieux White Night qui semble être ce genre de titre qui résume l'album en reprenant quelque peu tout ce qui a été fait avant, des sonorités orientales, du rock progressif, du Death, du Folk, et c'est à l'image du disque, convaincant.
Malgré tout, le caractère aventureux de ce nouvel album s'inscrit dans certaines limites, car même si Esa Holopainen a retrouvé l'inspiration dans ses leads, les riffs seront généralement conformes à ce que propose Amorphis depuis dix ans, et pour le coup, ça manque un peu d'inventivité sur ce point là, il en va de même pour les refrains, Joutsen a cette tendance à vouloir à tout prix en coller un super catchy par morceau, sans que ce soit nécessaire, The Four Wises Ones fonctionne d'ailleurs très bien sans chant clair, il aurait été une bonne idée de poursuivre sur cette voie, mais on ne peut pas tout avoir et Amorphis n'avait peut-être pas envie de tout changer d'un coup, de la même manière, il sera également temps de casser le formatage et de s'aventurer dans des titres un peu plus longs et plus ambitieux, le groupe en a largement les moyens.
On est quand même face à une sacré bestiole avec Under the Red Cloud, où l'on sent bien que le groupe a voulu se rapprocher d'Elegy tout en conservant tous les composants du Amorphis moderne, et il faut se rendre à l'évidence, ça fonctionne diablement bien.
Les mous du bulbe toujours réfractaires à l'ère Joutsen cracheront dessus comme les indécrottables crétins qu'ils sont (il faut avoir une vie bien triste pour ne pas savourer certaines sucreries pop mélancoliques finlandaises), mais ils passeront à côté d'un excellent disque, Under the Red Cloud est un disque extrêmement varié mais qui forme un tout, il n'est jamais disparate ou confus malgré son côté aventureux, c'est en quelque sorte un amalgame de tout ce qu'il y a de bien chez Amorphis, de la mélodie somptueuse, des orchestrations classieuses à souhait, et sur ce disque, un surcroît d'agressivité bienvenue, ce n'est pas la révolution stylistique, mais une revitalisation de la formule Amorphis, l'album est très dynamique, élégant, aventureux, les facettes rock progressif et Folk sont surement plus fouillées et riches qu'habituellement, et l'on sent bien également que les finlandais sont tout à fait capables d'aller encore plus loin, en espérant qu'ils ne se contentent pas que de ça et ne recommencent pas à stagner.
Track Listing:
1. Under the Red Cloud 05:33
2. The Four Wise Ones 04:40
3. Bad Blood 05:23
4. The Skull 05:04
5. Death of a King 05:14
6. Sacrifice 03:56
7. Dark Path 05:08
8. Enemy at the Gates 05:07
9. Tree of Ages 04:36
10. White Night 05:15