Autant l'avouer tout de suite, je n'ai que très peu suivi Opeth dernièrement, et depuis Blackwater Park, aucun album du groupe ne m'a réellement emballé.
Mais j'étais curieux d'écouter ce Heritage, qui s'annonçait comme un album complètement différent, pas de Death Metal, pas de growls, juste du Rock prog typé 70's, pourquoi pas après tout, ça pourrait être sympa.
En fait, non, ce nouvel Opeth est loin d'être une franche réussite.
Je ne vais pas jouer au vieux con et vous balancer du "C'était mieux avant" ou du "C'est plus du Metal", là n'est pas la question, je ne m'aventurerai même pas à comparer cet album avec la discographie du groupe, Opeth propose un album différent, soit, mais il faut se rendre à l'évidence, il se vautre complètement avec cet Heritage...
Bon, ok, pas complètement, car Heritage à quand même quelques (rares) bons moments, mais cela fait bien longtemps que je ne m'étais pas ennuyé à ce point en écoutant un album.
L'album est court, sans l'intro au piano qui ne sert à pas à grand chose et l'intrumental Marrow of the Earth qui clôture l'album, en arrive largement sous les 50 minutes.
Le problème, c'est que dans les 8 titres restant, on flirtera constamment avec l'ennui...
Pourtant, ça commence pas trop mal (après 2 minutes de piano), avec The Devil's Orchard, premier single dévoilé il y a quelques semaines.
La chanson débute assez bien, c'est presque entraînant, mais ça ne durera que moins de trois minutes, car ensuite on se tape un long passage instrumental au cours duquel il ne se passe pas grand chose, avant de se réveiller vers la fin où nous attend un petit solo.
La chanson n'est pas mauvaise, elle est juste assez banale et sans surprises, pas de structures bizarres ni de plan génial, on suit le courant tranquillement pendant plus de 6 minutes, en attendant LE truc qui viendra nous sortir de notre torpeur, mais qui n'arrivera jamais.
Même sentiment pour le titre suivant, I feel the Dark, qui nous offre 3 premières minutes ennuyeuses, on y croit ensuite avec une petite accélération, mais le soufflet retombe de nouveau, le titre ne va nulle part pendant quasiment 7 minutes, mais heureusement, Slither va ensuite remonter le niveau, une chanson plus énergique, assez courte, mais que se termine par une minute de guitare acoustique pénible.
On se dit que l'album va enfin démarrer, mais non, Nepenthe et Haxprocess sont deux titres qui ne vont nulle part et ne proposent absolument rien pour attirer l'attention.
Famine débute par trois minutes quasiment sans musique, les cinq restantes sont juste chiantes.
C'est un peu le problème du disque, il ne s'y passe vraiment pas grand chose, on attend l'étincelle qui donnera un peu de folie à tout ça, mais ça ne vient jamais, chaque titre et totalement plat et poussif.
Dans ce marasme, The lines in my hand apparaît comme une chanson assez bonne, plus énergique que la moyenne de ce disque, mais derrière, débarque un Folklore de 8 minutes qui ne sera intéressant que dans ses deux dernières minutes, l'album se conclut par un Marrow of the Earth inutile...
Je me doute bien qu'Akerfeldt n'en a plus rien à foutre du Metal et qu'il adore le rock progressif des seventies, mais il y a une grande différence entre adorer un genre de musique et savoir en jouer, et c'est ici qu'Opeth se ramasse, se la jouant élitiste et prétentieux et en oubliant ce qu'il est, tout simplement, Heritage n'est pas un album de Death progressif, c'est juste un disque complètement raté de rock progressif passéiste et dénué d'âme, une sorte d'ego-trip d'Akerfeldt voulant se prouver qu'il vaut mieux que toute une scène Metal qu'il semble désormais repousser de toutes ses forces en lui crachant à la gueule...
Cet album est profondément paresseux, en terme de composition s'entend, c'est linéaire, c'est plat, c'est lent, chiant, finalement assez simpliste dans ses structures, alors bien sûr, c'est du Opeth, donc c'est très bien exécuté, le travail est soigné, bien produit, il y a un gros travail sur les arrangements, mais le groupe a oublié de composer de bonnes chansons, ou de composer des chansons tout court.
C'est toujours un peu la même histoire, de longs passages ambiants avec parfois quelques envolés plus heavy, mais ça ne va nulle part, ça ressemble à du mauvais Porcupine Tree, et c'est moche, manquant d'âme et d'imagination, d'une platitude absolue, loin de la magie et du panache dont le groupe était capable jusqu'à il n'y a encore pas si longtemps.
Heritage est donc un échec, ennuyeux et faussement élitiste.
1.5 / 5