Enfin, 8 ans après le très bon We've come for you all, Anthrax est de retour avec son nouvel album.
8 ans qui auront vu Anthrax perdre une bonne partie de sa crédibilité avec la gestion catastrophique de ses chanteurs.
Alors on vire Bush comme une merde, on fait revenir Belladonna, qui se casse, alors on rappelle Bush, ensuite on engage Dan Nelson, qui se fait jeter comme une merde via Twitter, on rappelle Bush une fois de plus pour dépanner, et finalement Belladonna revient pour de bon, ou un truc comme ça, moi même je m'y perds. (il y avait eu aussi une embrouille avec Frank Bello je crois)
Bref, Il est là, tout chaud, le nouvel Anthrax avec son vieux chanteur, et malheureusement, on est loin d'atteindre des sommets avec ce Worship Music, pourtant, ça commençait assez bien...
Enfin, pas si bien que ça en fait, car après une introduction de 1'40 qui ne sert absolument à rien, Anthrax nous balance le premier titre de l'album, Earth on Hell, qui à défaut d'être mauvais, n'est qu'un titre passe-partout et vraiment banal, le début est bon, du pur Anthrax avec son riff en béton armé, c'est assez entraînant, mais le refrain est médiocre et la seconde moitié du titre sombre dans un profond ennui, à peine sauvée par un excellent solo.
Réussir à être pénible en 3'10, bien joué.
Heureusement, Anthrax envoie la sauce avec les deux chansons suivantes, The devil you know, qui à des allures de gros tube, très dynamique et fluide, le riff est excellent, de même que le chant de Belladonna, et surtout l'énorme Fight'em til you can't, qui lui à tout d'un futur classique du groupe, le riff est excellent, la rythmique impitoyable, et le refrain est génial
Deux chansons géniales, du riff, des refrains, et même d'excellents soli, on se dit que l'album a enfin démarré et que anthrax va tout défoncer sur son passage, et là, c'est le drame, I'm Alive débarque et va se charger de vous faire redescendre sur terre, le titre est poussif comme c'est pas permis, on dirait une chanson de remplissage issue de la période Bush, rien à retenir.
Pourtant, In the End va remonter un poil le niveau (après une interlude de merde qui casse bien le rythme de l'album), c'est pas du génie, mais le titre est assez fluide, passe vraiment très bien avec son mid-tempo ultra-efficace, et surtout tient la route tout au long de ses 6'45.
S'ensuit The giant, qui semble hésiter constamment entre le Anthrax moderne et le côté old-school sans jamais vraiment choisir, et qui du coup va un peu nulle part, et se contente donc d'être une chanson passable.
Après une nouvelle interlude, on a droit à un Judas Priest assez heavy mais qui devient vite assez pénible à la longue, surtout que le bestiau affiche plus de 6 minutes au compteur, en alternant le très bon et le moyen, avec une prestation pas top de Belladonna, et c'est dommage, car le titre se termine bien mieux qu'il ne commence.
Crawl est une chanson assez basique qui n'apporte pas grand chose, on attend la petite étincelle, mais ça reste plat jusqu'au bout, quant à The constant, le riff bien groovy du début donne de faux espoirs, le titre est une fois de plus bien plat, et fait un peu titre de remplissage.
Mais je ne suis pas encore au bout de mes peines avec ce disque, car le titre final, Revolution Screams est un modèle de titre confus, dont on ne sait pas vraiment où il va, et ce pendant 6 minutes à la limite du n'importe quoi.
Aaaah mais c'est pas terminé en fait, car la plage continue et vers 11'20, on a droit à un ghost track !
(Putain, ça se fait encore ce genre de truc ??)
Ne vous excitez pas trop néanmoins, c'est New Noise de Refused, et c'est vraiment mauvais...
En fin de compte, ce Worship Music n'est pas une daube, loin de là, mais demeure très loin de la tuerie annoncé et espéré, le disque propose quelques bons moments, surtout au début, mais sombre ensuite dans la facilité en proposant des chansons très moyennes et quelconques.
L'album est un peu bizarre, oscillant entre le thrash old-school où il faut bien avouer Belladonna fait des merveilles, et des titres plus proches de la période Bush, où le chant est un peu hors de propos, même si pas aidé par des compositions faiblardes.
Anthrax a un peu le cul entre deux chaises, en voulant faire marche arrière mais pas complètement, et semble ne pas toujours savoir où il va.
Parfois brillant, souvent quelconque...
3 / 5