Il était temps, 4 ans après le gigantesque The blackening, Machine Head nous propose enfin son successeur, Unto the Locust, à la pochette très moche particulière...
Après 2 premiers brûlots indispensables sorti au mileu des années 90, Machine head s'était ensuite bien vautré avec des daubes infectes telles que "The burning Red" (un album médiocre mais qui est peut être l'un des meilleurs albums de Neo-Metal jamais sorti), "Supercharger" (beurk), et dans une moindre mesure "Through the ashes of empires" (dont le seul titre correct était l'énorme Imperium).
Heureusement, vint l'album de la résurrection que l'on attendait plus, "The Blackening", un disque fou, sombre, complexe, enchevêtrement génial de riffs Thrash et de soli typiquement Heavy, la bande de Robb Flynn transcendait son Power Metal et mettait tout le monde d'accord.
Autant dire qu'après un tel pavé, ce nouvel album était attendu au tournant.
Gros gadin ou autre coup de force ?
Ni l'un ni l'autre finalement, Robb Flynn botte tout simplement en touche et nous propose un album... moyen, avec le cul entre deux chaises et se mordant parfois la queue.
Au moins, ce bon vieux Robb n'a pas repris le Rap, c'est déjà ça de gagné...
Pourtant, ce Unto the Locust commence assez bien, avec un titre épique de plus de 8 minutes, I am Hell (Sonata in C#), à qui revient la lourde tâche de succéder à Imperium et Clenching the fists of dissent.
Bon, en dehors d'une première minute inutile, Machine Head s'en sort globalement bien, ça démarre lentement avant que le titre ne démarre vraiment après 2 minutes, ça accélère et ça explose directement à la figure, le seul problème, c'est le côté assez linéaire du titre, on est en terrain connu, et on ne retrouve pas trop la dynamique du disque précédent, pas trop de variations brutales, la violence est ici très contenue, même les soli sont un peu poussifs.
En fait, le titre alterne les passages jouissifs et les parties plus pénibles, le refrain surtout, et un passage acoustique qui tombe comme un cheveu sur la soupe, avant une ultime accélération.
Pas une catastrophe, loin de là, mais le titre est convenu, on est pas déstabilisé, ni surpris, les 8 minutes passent bien, mais sans en retenir grand chose.
Be still and Know est le seul titre en dessous de la barre des 6 minutes, et il vaudra attendre 3 minutes pour s'enthousiasmer, avec une avalanche de soli de haute volée, car avant, il faut bien avouer qu'il faut se taper le chant clair de Robert, qui reviendra malheureusement vers la fin, dans un registre plus émotionnel.
Encore une fois, un titre mi-figue mi-raisin, pas mauvais, mais qui manque cruellement de folie, même si l'ensemble s’avère à la longue assez catchy.
A ce niveau là, on se demande un peu ou MH veut en venir.
Bref, j'avais déjà exprimé quelques réserves concernant le premier single, Locust, dévoilé en juin dernier, mais je dois bien avouer qu'après de nombreuses écoutes, je me suis mis à l'apprécier énormément, et je crois bien que c'est l'un des meilleurs titres de l'album, malgré son côté un peu répétitif, mais son refrain est particulièrement bien fichu et vous donne une furieuse envie de secouer la tête.
Peut être aussi qu'après avoir écouté de nombreuses fois cet album, je me suis fait à l'idée que l'on aura pas mieux cette fois-ci.
Quoique, This is the end est une pièce assez bien foutue, on retrouve plus de rage, ça tabasse sévère (enfin), ça va beaucoup plus vite, mais le chant clair est un peu relou à la longue.
Par contre, Machine Head se prend les pieds dans le tapis avec une sorte de balade foireuse, Darkness Within, qui aurait pu figurer sur le médiocre Through the ashes of empires, Robb est un peu à la rue avec son chant, même si la seconde partie du morceau est bien meilleur (en même temps, c'était pas difficile).
Un titre dispensable qui fait vraiment tâche sur cette galette.
Pearls before the swine est un titre correct, sans plus, assez long et pas réellement accrocheur sur la durée.
Bien sûr, on retrouve les parties rageuses à souhaits, les accélérations, les soli Heavy, mais ça ne va nulle part et ça tourne parfois en rond, comme ce dernier titre, Who we are, qui conclut l'album de manière assez médiocre, le chant est foiré, les chants de gamins sont pénibles, et il n'y a vraiment rien à en retenir tant l'ensemble est poussif, et j'ai vraiment eu du mal à ne pas appuyer sur stop avant la fin...
Si vous attendiez une copie carbone de The Blackening, c'est raté, si vous craigniez un plantage, c'est raté, et si vous espériez un nouveau coup de force, c'est raté aussi.
Machine Head s'appuie toujours sur une base rythmique inattaquable, Duce et McClain font le boulot correctement, et le duo Demmel/Flynn s'en donne toujours à coeur joie quand il s'agitt de composer des gros riffs Thrash et de balancer des soli Maidenien de haute voltige.
Cependant, Machine Head se la joue ici un peu safe, avec une prise de risque minimale, leur recette est rodée, certes, mais l'ensemble manque cruellement de folie et de surprises, de plus, ils se ramassent un peu quand il s'agit de faire les choses un peu différemment, avec des passages plus calmes, plus mélodramatiques qui ne prennent pas du tout, notamment au niveau du chant, parfois vraiment limite.
Machine Head évite donc la sortie de route, mais propose une tambouille qui sent un peu le réchauffé, on tourne un peu en rond, sans génie, il n'y a vraiment que 3-4 titres qui retiennent l'attention, le reste sombrant assez vite dans l'anecdotique, pour un résultat dans l'ensemble plaisant mais loin d'être transcendant.
3 / 5