dimanche 7 août 2011

[SW] Vidres a la Sang - Som


Vidres a la Sang est un groupe un peu à part, espagnol, certes, mais surtout catalan, et s'exprimant donc dans cette langue.
Formé en 2002, le groupe nous a donc délivré en 2009 son troisième album, Som, disque qui pourrait fort bien être le dernier, le chanteur/guitariste Eloi ayant quitté le groupe récemment.
Si c'est la cas, pas de problème, car avec Som, le groupe quitte la scène par la grande porte, nous délivrant ici son meilleur disque.

Som est donc le troisième volet d'une trilogie, commencé en 2004 par Vidres a la sang, et suivie en 2006 de Endins, disques tout aussi recommandables que ce Som, qui se propose donc de faire la synthèse de toutes les influences du groupe.
La musique du groupe est assez difficile à définir, Death, Black, Doom, Heavy, Atmospherique, la recette du groupe est assez complexe, surtout quand les changements de styles se font au sein même des morceaux, souvent très longs, Vidres a la Sang est donc un alchimiste, qui semble avoir trouvé ici la formule parfaite.

L'album débute donc par le titre éponyme, Som, et ses 7'29 au compteur, riff un peu doom, claviers glauques, et déboule un chant guttural, incantatoire, avant d’enchaîner sur une partie typiquement black.
Trois premières minutes épiques, avant le premier break, très atmosphérique, suivie d'une nouvelle accélération pour le solo et se terminant sur des bruits bizarres.
Vous l'aurez compris, les catalans aiment varier les plaisirs, on se retrouve donc sur des montagnes russes, et chaque titre propose ses variations, ses changements de rythmes, aucun ne se ressemble vraiment, et la force de Vidres a la Sang est de maintenir l'ensemble cohérent.
Policromia débute donc sur une rythmique quasiment melo-death, le titre est direct, assez court (5'38), avec son solo heavy sur fond de batterie speed, se terminant sur quelques notes discordantes de piano.
Les catalans sont toujours sur le fil de rasoir, jonglant entre la brutalité du Death, la violence froide du Black, la lourdeur du Doom, le tout saupoudré d'ambiances bien senties.
C'est brutal, froid, malsain, on pense parfois à un Behemoth, mais qui ne tomberait pas dans la brutalité gratuite, car Vidres a la Sang à la classe.
Un Esclaus de la modernitat, est certes brutal dans son approche, avec ses riffs parfois proches d'un Immortal, mais une fois de plus, le groupe repart dans une autre directions, avec les solos de la partie centrale, avant un final Doomesque.
A l'Ombra ralenti un peu rythme, le titre est très orienté Death metal, et délivre des putains de solos, plus atmosphériques que les claviers, le titre alterne entre parties brutales et breaks aériens, alors que El Crit repart aussitôt à l'assaut, avec une entrée en matière digne de Dissection, avant de repartir vers une partie plus Death où le headbang est obligatoire.
L'album se termine sur No tornaré a ser jove, le titre le plus de l'album (13'46 quand même), surement le titre le plus "planant" des 6, le plus glauque aussi, mais qui heureusement n'oublie pas quelques accélérations furieuses, du grand art et sans doute le meilleur moyen de conclure ce disque, ou la carrière du groupe...

En conclusion, ce Som de Vidres a la Sang est un grand disque, qui met un point final à une trilogie de toute beauté, et si c'est le dernier du groupe, qu'il en soit ainsi, les catalans sortent par la grande porte, avec panache.
Brutal, violent, aérien, mélodique, froid, atmosphérique...

Indispensable
5/5