vendredi 5 août 2011

[SW] Haemorrhage - Hospital Carnage


C'est reparti, on se replonge dans la Spanish Week, avec jusqu'à lundi une rafale de chroniques en tout genre, on démarre cette série avec le groupe le plus connu de la scène espagnole, enfin, celui qui s'est le mieux exporté, Haemorrhage, qui nous reviennent avec leur nouveau furoncle, Hospital Carnage.


5 ans d'attente depuis l'excellent Apology for Pathology, c'est long, même s'il y a bien eu 2-3 splits entre temps, surtout que mine de rien, Haemorrhage est, dans son genre particulier, une légende.
Bon, ok, une petite légende, mais quand même, le groupe roule sa bosse depuis une vingtaine d'année, et quand un parle de Goregrind, c'est à eux qu'on pense, avec les furieux d'Exhumed et Impaled, et surtout Carcass.
Haemorrhage voue un culte à Carcass, c'est un fait, période Reek of Putrefaction, mais depuis Apology for Pathology, il semble que les espagnols aient un poil changé leur recette, moins grind, plus Death'n Roll
Comme on parle ici de goregrind, on sait d'avance à quoi va ressembler l'album, après tout, ce genre de groupes n'a pas pour ambition de révolutionner le genre.
L'album reprend donc là ou Apology s'était arrêté, du grind, du death, du gore, et un soupçon de punk dans l'esprit.
35 min, 15 titres, le tout oscillant entre le mid tempo et quelques accélérations bien senties, et il faut bien avouer que les passages rapides sont ce que le groupe fait de mieux. 
L'album s'ouvre pourtant sur un Open Heart Butchery un poil longuet, 3 min (c'est long pour du grind), le titre est moyen et n'était surement pas la manière manière de débuter, même si on retrouve la patte Haemorrhage.
Heureusement, le groupe envoie la sauce dès le titre suivant, avec un Traumageddon bien speed, avec son intro faite de chants d'oiseaux, on retrouve avec plaisir quelques interventions porcines.
La suite sera globalement du même tonneau, avec un paquet de bons titres; en plus de Traumageddon, on peut citer Flesh Devouring Pandemia, 911, ou Splatter Nurse.
L'album est bon, mais n'échappe pas à la présence de 2-3 titres assez quelconques, le premier, donc, mais aussi Hypocondriac, avec cette impression que Haemorrhage ne sait plus trop quoi faire quand le titre dépasse les 3 minutes, où immanquablement ça se met à patauger dans son propre vomi et à tourner en rond.
Ce qui est flagrant par contre, c'est le son, vraiment très propre, avec bien sûr le chant mis en avant, et une batterie qui sonne très claire.
Au niveau des solos, bon point, ils évitent de compliquer les choses, c'est "mélodique", direct, court, ça va droit au but, comme celui très slayerien de 911 (Emergency Slaughtered).

Dans l'ensemble, ce Hospital Carnage est un bon cru de Haemorrhage, qui sonne comme le précédent, mais avec malheureusement quelques longueurs en plus.
En gros, Haemorrhage fait du Haemorrhage, et donne à ses fans ce qu'ils veulent entendre, ce qui est plus que suffisant pour un album de Goregrind, délicieusement Old-school.
N'empêche que j’espérais sans doute un peu plus de cet album, c'est un peu en pilotage automatique...

Prévisible, mais très solide, un bon Haemorrhage.
3 / 5


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Bonus Spanish Week

La scène Death Metal est très peu développée, la pays n'ayant pas vraiment la culture du metal extrême, même si les choses sont en train de changer ces dernières années, avec l’émergence de groupes pour l'instant encore confinés dans l'underground, mais malgré tout, il n'y a pas que Haemorrhage, il existe un autre vénérable monstre, les madrilènes de Avulsed, évoluant dans le registre du Brutal Death, un groupe surement bien plus connu hors de leurs propres frontières.
Globalement, le groupe est le projet du chanteur Dave Rotten (c'est vrai que ça sonne mieux que David Sanchez gonzalez), qui dirige également le label Xtreem Music, très actif dans l'underground.
Avulsed existe depuis une vingtaine d'années, et compte, en dehors de splits/EP/Demo diverses, 5 albums studios, c'est peu, mais la qualité est là, dont le premier, Eminence is Putrescence date de 1996.
Bien sûr, ce n'est pas le groupe le plus original du monde, mais après tout, qui fait des trucs originaux dans le Brutal Death ?
Les trois derniers albums du groupe sont les plus recommandables, et sont surtout bien mieux produits qu'avant, Yearning the Grotesque (2003), Gorespattered Suicide (2005), et Nullo (The pleasure of Self-mutilation) (2009)