samedi 13 août 2011

Fleshgod Apocalypse - Agony

En 2009, sortant de nulle part, les Italiens de Fleshgod Apocalypse avaient bluffé tout le monde avec leur premier album, Oracles, un monument de brutalité, mais pas seulement, car puissance, vélocité et mélodie étaient les maîtres mots, ça envoyait du gros, mais le groupe savait se montrait très fin et très technique.
2 ans plus tard, voici donc que déboule le deuxième album, Agony, sorti chez Nuclear Blast, et il faut bien avouer qu'on est très loin des promesses engendrées par Oracles...

Déjà l'année dernière, le groupe annonçait la couleur avec l'EP Mafia, ce n'était pas très rassurant, mais comme ce n'était qu'un EP, pas de quoi s'alarmer... j'aurais dû.
Car ce Agony poursuit sur la lancée de Mafia, et va même beaucoup plus loin, en ajoutant au Death Metal des Italiens une grosse couche bien grasse d'orchestrations et de claviers neo-classiques, le problème de cet ajout, c'est que tout ce qui faisait finalement la force de Fleshgod Apocalypse s'est envolé.
Ce qui différenciait Fleshgod Apocalypse d'un Hour of Penance, c'était justement ce côté baroque/classique, mais qui sur Oracles était porté par les guitares, les leads surtout, avec Agony, oubliez tout ça, leur death metal est largement en ton en dessous.
Mais il n'y a pas que les orchestrations, il y a aussi désormais un chant clair omniprésent, quasiment sur tous les morceaux, et il va bien falloir ce rendre à l'évidence, autant Dimmu Borgir avait créé le Hollywood Black Metal, Fleshgod Apocalypse créé ici le Hollywood Death Metal, et ça, c'est moche.
L'album se compose donc de 10 titres, en fait sans l'intro orchestrale et l'outro au piano, on arrive plutôt à huit, et malgré ça, en seulement 8 titres, FA réussit l'exploit d'être pénible...
Non pas que ce soit mauvais, loin de là, on est juste en présence d'un gros Blockbuster à la Michael Bay, qui reprend donc toutes les ficelles d'un Dimmu Borgir.
Gros Riffs, tapis de Blasts, orchestrations, chant clair et même parfois des choeurs féminins (The Egoism), et roule ma poule, les ficelles sont énormes, le scénario est cousu de fil blanc, mais avec une oreille distraite, ça fonctionne, on se prend une bonne baffe dans la gueule, surtout que la production du truc est gigantesque, je me suis même fait avoir à la première écoute, mais c'est à partir de la deuxième que ça se corse.
En effet, toute la technicité qu'il y avait sur Oracles est ici partie en fumée, envolés les riffs tortueux et les soli baroques de furieux, les riffs sont ici massifs et directs dans la face, ça bourre du début à la fin, et on compte sur les orchestrations pour faire le boulot.
Niveau batterie, bravo au culturiste derrière les fûts, sa performance physique est de tout premier ordre, à part ça, pas l'ombre d'un plan intéressant, c'est bourrin, point barre...
Ce Agony est donc un album aussi con qu'un album de Dimmu Borgir, (surtout dernièrement), par son côté surchargé, les orchestrations dégoulinent de partout, le chant clair est pénible, et surtout, ils veulent tellement trop en faire que le résultat produit l'effet inverse, en étant assommant et chiant, rarement je n'avais écouté un album aussi vide et creux, ça sonne bien au début, et en grattant un peu le vernis, il n'y a rien derrière.
Oh, bien sûr, comme n'importe quel blockbuster, ça fonctionne vraiment bien, c'est efficace, direct, assez bien composé, les éléments orchestraux s'intègrent assez bien, l'album est une bonne grosse claque dans la gueule, on en prend plein les yeux, les effets spéciaux sont grandioses, mais l'ensemble apparaît vite comme étant assez vain, ça vide la tête, et c'est tout.
Je n'ai rien contre les orchestrations, j'adore Septic Flesh après tout, mais je trouve dommage que ce changement se soit fait au détriment de ce qui faisait la spécificité du groupe, au niveau purement death metal s'entend, car techniquement, ce Agony est clairement un gros pas en arrière.
Au moins je ne me fait pas de soucis pour les italiens, l'album est fait pour cartonner, et ça va se vendre, sans problème, on le retrouvera surement dans les traditionnels top 10 de fin d'année, mais ce sera sans moi, merci...

Fleshgod Apocalypse avait le potentiel pour réussir à atteindre, voir même dépasser le niveau de la Great Mass de Septic Flesh, pas de bol, ils arrivent juste à une version Death Metal de Dimmu Borgir, ce qui en contentera surement un paquet...

Efficace, mais vain
2.5 / 5