Le changement, c'est maintenant! ... Enfin, dans le cas des américains d'Oceans of Slumber, le changement, c'était l'année dernière avec la sortie de l'EP Blue, dont le but était principalement de présenter sa nouvelle chanteuse, mais pas seulement, le changement de vocaliste était un geste fort et cet EP laissait présager d'un changement de direction plus ou moins radical, en tout cas, on se doutait bien que les texans ne souhaitaient pas franchement rester ancrés bien longtemps dans le Death/Doom mélodique et progressif (avec chanteur du coup) qui avait pourtant rendu son premier album Aetherial aussi passionnant et prometteur, surtout que généralement, le choix de passer d'un chant masculin à un chant féminin s'accompagne souvent d'une volonté de se rapprocher d'un public bien plus mainstream, et malheureusement, c'est globalement ce qui arrive à Oceans of Slumber avec Winter, qui est typiquement le genre d'album qui aurait pu (dû?) être excellent, malgré le changement de direction artistique, mais qui s'avère finalement très frustrant à écouter, et donc quelque peu décevant pour un groupe dont on espérait bien mieux.
Plus Folk, plus Rock, plus atmosphérique, plus accessible, voilà la nouvelle mouture de cet Oceans of Slumber v2.0, bien sûr, on reste malgré tout dans la mouvance Death/Doom mélodique qui va servir de base à ce qu'est le groupe aujourd'hui, avec donc une volonté d'aller dans une autre direction, le problème dans tout ça, c'est que le groupe veut en même temps rester fondamentalement un groupe de Death, et va nous proposer un album bizarre qui fera constamment le grand écart entre la violence ténébreuse et les élans éthérés sans jamais véritablement parvenir à trouver un juste milieu.
Enfin, si, par moment ils y parviennent, et quand c'est le cas, on ne va pas y aller par quatre chemins, c'est tout simplement brillant, cet album sera phénoménal pendant globalement les treize premières minutes, le temps de deux morceaux définitifs, le lead-single Winter et Devout, le premier est un long build-up, assez lent, qui va progressivement monter en pression pour atteindre une très haut niveau d'émotion et d'intensité, le chant de la nouvelle chanteuse Cammie Gilbert sera d'ailleurs bouleversant de sensualité et de charisme, et quand le chant Death se joindra à elle sur un passage très Death/Prog rappelant pas mal Gojira, ce sera un authentique win, le final où les deux chants se mêlent dans un déluge de blasts et de riffs complètement Death/Black mélodique constituera la climax tant attendu, et en parlant de Black/Death, on aura un très très intense passage arrivant très tôt sur Devout, le morceau est incroyablement Heavy et destructeur, contrebalancé par le chant éthéré et langoureux de Gilbert, amenant une seconde moitié bien plus orientée Prog/Rock et chargée d'atmosphère, les arrangements sont d'ailleurs excellents et très chiadés sur ces deux premières perles, où l'on se dit que cet album va être tout simplement glorieux et monumental... sauf que ce n'est pas le cas.
On pourrait presque dire que cet album est plombé par ses deux premiers morceaux, car malheureusement, aucun des autres titres de la galette, malgré de fugaces fulgurances, n'atteindra le même niveau, Winter démarre trop fort et cela va nuire à l'album, de ce problème en découle un autre, surement bien plus ennuyeux, un curieux agencement des morceaux, avec des interludes qui se baladent là-dedans, sans raison particulière, comme posées là au hasard, qui vont constamment casser le rythme du disque, pire encore, le groupe va nous proposer des morceaux aux structures souvent incohérentes et décousues, comme si le groupe n'avait aucune putain d'idée de ce qu'il était en train de faire, et ceci pendant un très long tunnel qui occupera toute la partie centrale du disque, fort heureusement, Oceans of Slumber parviendra à se reprendre sur la fin, avec un Apologue particulièrement convaincant et chargé de fureur Death mélodique, et un This Road d'obédience Doom mélodique finement ambiancé tout ce qu'il y a de plus acceptable.
Je vous parlais de l'agencement bizarre de l'album, que vient foutre une reprise de Nights in White Satin de Moody Blues en troisième piste? C'est tout à fait le genre de truc qui aurait sa place en toute fin d'album ou même en bonus track, mais non, ça déboule juste après Winter et Devout, autant le dire tout de suite, on tombe de très haut, surtout que foutre des Blast beats là-dedans rend la reprise aussi comique que bordélique, de la même manière, histoire de flinguer totalement le rythme de l'album, Lullaby et Laid to Rest ne sont rien d'autre que deux interludes Folk ennuyeuses, surtout Lullaby, qui n'est connecté à absolument rien alors que Laid to Rest est globalement une introduction trop longue à Suffer the Last Bridge, premier morceau d'un trio médiocre, entrecoupé d'une autre interlude folk amérindienne sans intérêt, qui en compagnie de Sunlight et Turpentine, emmènera le groupe en plein territoire pop atmosphérique sirupeux et racoleur a base de mélodies bien trop sucrées pour être honnêtes.
Vous prenez Winter et Devout, vous y ajoutez Apologue et le trio de titres final, et vous avez un putain de bon EP qui déchire sa mère, seulement voilà, entre le début et la fin, il y a un milieu bien trop faible et médiocre qui plombe l'album au final, et il est de bon ton de noter que Oceans of Slumber est passé du statut de groupe indépendant sur son premier album à celui de groupe signé sur un gros label, en l’occurrence Century Media, et de là à imaginer que cette nouvelle pression commerciale a joué sur la composition de l'album, il n'y a qu'un pas que je vais m'empêcher de franchir en vous disant qu'une fois encore, l'industrie du disque a flingué un groupe pourtant très talentueux et à très fort potentiel, qui se doit désormais de plaire au plus grand nombre pour tenter d'être rentable, et je ne peux m'empêcher de penser que ce disque aurait été très différent s'il avait été réalisé en indépendant.
Il n'en reste pas moins que Cammie Gilbert est extrêmement brillante sur ce disque, et de la même manière, les musiciens sont particulièrement compétents, surtout le batteur Dobber Beverly qui proposent des plans toujours dingues et imaginatifs, Oceans of Slumber est un groupe très doué, qui ne sait malheureusement pas où il va avec son second album, Winter aurait pu être un très grand disque, le groupe a cette capacité à savoir mêler différents genres, du Death, du Doom, du progressif, de l'atmosphérique, et quand il le fait, ça fonctionne à plein régime, mais malheureusement, il se perd en route quand il commence à s'aventurer dans la pop racoleuse et bien trop facile, l'agencement des titres est particulièrement gênant et casse toute la fluidité qu'aurait pu avoir l'album, ce manque de fluidité touche aussi certaines des compostions, où cohabitent souvent sans aucun liant des passages qui ne vont tout simplement pas ensemble, tous ces problèmes font de Winter un disque frustrant, très frustrant même, car Oceans of Slumber ne parviendra qu'à de trop rares occasions à connecter ses racines Death/Doom avec ses aspirations mélodiques et atmosphériques, dommage, une prochaine fois peut-être...
Enfin, si, par moment ils y parviennent, et quand c'est le cas, on ne va pas y aller par quatre chemins, c'est tout simplement brillant, cet album sera phénoménal pendant globalement les treize premières minutes, le temps de deux morceaux définitifs, le lead-single Winter et Devout, le premier est un long build-up, assez lent, qui va progressivement monter en pression pour atteindre une très haut niveau d'émotion et d'intensité, le chant de la nouvelle chanteuse Cammie Gilbert sera d'ailleurs bouleversant de sensualité et de charisme, et quand le chant Death se joindra à elle sur un passage très Death/Prog rappelant pas mal Gojira, ce sera un authentique win, le final où les deux chants se mêlent dans un déluge de blasts et de riffs complètement Death/Black mélodique constituera la climax tant attendu, et en parlant de Black/Death, on aura un très très intense passage arrivant très tôt sur Devout, le morceau est incroyablement Heavy et destructeur, contrebalancé par le chant éthéré et langoureux de Gilbert, amenant une seconde moitié bien plus orientée Prog/Rock et chargée d'atmosphère, les arrangements sont d'ailleurs excellents et très chiadés sur ces deux premières perles, où l'on se dit que cet album va être tout simplement glorieux et monumental... sauf que ce n'est pas le cas.
On pourrait presque dire que cet album est plombé par ses deux premiers morceaux, car malheureusement, aucun des autres titres de la galette, malgré de fugaces fulgurances, n'atteindra le même niveau, Winter démarre trop fort et cela va nuire à l'album, de ce problème en découle un autre, surement bien plus ennuyeux, un curieux agencement des morceaux, avec des interludes qui se baladent là-dedans, sans raison particulière, comme posées là au hasard, qui vont constamment casser le rythme du disque, pire encore, le groupe va nous proposer des morceaux aux structures souvent incohérentes et décousues, comme si le groupe n'avait aucune putain d'idée de ce qu'il était en train de faire, et ceci pendant un très long tunnel qui occupera toute la partie centrale du disque, fort heureusement, Oceans of Slumber parviendra à se reprendre sur la fin, avec un Apologue particulièrement convaincant et chargé de fureur Death mélodique, et un This Road d'obédience Doom mélodique finement ambiancé tout ce qu'il y a de plus acceptable.
Je vous parlais de l'agencement bizarre de l'album, que vient foutre une reprise de Nights in White Satin de Moody Blues en troisième piste? C'est tout à fait le genre de truc qui aurait sa place en toute fin d'album ou même en bonus track, mais non, ça déboule juste après Winter et Devout, autant le dire tout de suite, on tombe de très haut, surtout que foutre des Blast beats là-dedans rend la reprise aussi comique que bordélique, de la même manière, histoire de flinguer totalement le rythme de l'album, Lullaby et Laid to Rest ne sont rien d'autre que deux interludes Folk ennuyeuses, surtout Lullaby, qui n'est connecté à absolument rien alors que Laid to Rest est globalement une introduction trop longue à Suffer the Last Bridge, premier morceau d'un trio médiocre, entrecoupé d'une autre interlude folk amérindienne sans intérêt, qui en compagnie de Sunlight et Turpentine, emmènera le groupe en plein territoire pop atmosphérique sirupeux et racoleur a base de mélodies bien trop sucrées pour être honnêtes.
Vous prenez Winter et Devout, vous y ajoutez Apologue et le trio de titres final, et vous avez un putain de bon EP qui déchire sa mère, seulement voilà, entre le début et la fin, il y a un milieu bien trop faible et médiocre qui plombe l'album au final, et il est de bon ton de noter que Oceans of Slumber est passé du statut de groupe indépendant sur son premier album à celui de groupe signé sur un gros label, en l’occurrence Century Media, et de là à imaginer que cette nouvelle pression commerciale a joué sur la composition de l'album, il n'y a qu'un pas que je vais m'empêcher de franchir en vous disant qu'une fois encore, l'industrie du disque a flingué un groupe pourtant très talentueux et à très fort potentiel, qui se doit désormais de plaire au plus grand nombre pour tenter d'être rentable, et je ne peux m'empêcher de penser que ce disque aurait été très différent s'il avait été réalisé en indépendant.
Il n'en reste pas moins que Cammie Gilbert est extrêmement brillante sur ce disque, et de la même manière, les musiciens sont particulièrement compétents, surtout le batteur Dobber Beverly qui proposent des plans toujours dingues et imaginatifs, Oceans of Slumber est un groupe très doué, qui ne sait malheureusement pas où il va avec son second album, Winter aurait pu être un très grand disque, le groupe a cette capacité à savoir mêler différents genres, du Death, du Doom, du progressif, de l'atmosphérique, et quand il le fait, ça fonctionne à plein régime, mais malheureusement, il se perd en route quand il commence à s'aventurer dans la pop racoleuse et bien trop facile, l'agencement des titres est particulièrement gênant et casse toute la fluidité qu'aurait pu avoir l'album, ce manque de fluidité touche aussi certaines des compostions, où cohabitent souvent sans aucun liant des passages qui ne vont tout simplement pas ensemble, tous ces problèmes font de Winter un disque frustrant, très frustrant même, car Oceans of Slumber ne parviendra qu'à de trop rares occasions à connecter ses racines Death/Doom avec ses aspirations mélodiques et atmosphériques, dommage, une prochaine fois peut-être...
Track Listing:
1. Winter 7:57
2. Devout 5:07
3. Nights in White Satin 5:45
4. Lullaby 1:45
5. Laid to Rest 1:41
6. Suffer the Last Bridge 5:00
7. Good Life 2:07
8. Sunlight 5:34
9. Turpentine 5:31
10. Apologue 6:55
11. How Tall the Trees 1:33
12. ...This Road 7:43
13. Grace 3:20