A l'origine un groupe de Black assez quelconque, les allemands de Todtgelichter avaient su se faire un nom en évoluant fortement du côté de l'avant-garde et du post-Black, évolution qui avait culminé avec Angst en 2010, album qui aurait du permettre à Todtgelichter de prendre son envol et d'entrer au panthéon du genre... Sauf que non, tout s'est cassé la gueule avec Apnoe en 2013, alors qu'on attendait que les allemands confirme tout le bien que l'on pensait de Angst, on avait eu droit à, globalement, un disque de Rock émo tout dégueulasse remplit de guimauve, monde de merde...
De ce fait, je dois vous avouer que, marre d'être déçu, je n'avais pas trop envie d'écouter ce cinquième album, mais bon, vu que le groupe avait dégagé Tobias, son principal vocaliste sur Apnoe, j'avais repris un peu espoir, et heureusement que je suis passé outre mes appréhensions initiales, car je serais passé à côté d'un excellent, ouais, avec son artwork toujours aussi minimaliste, Rooms est bel et bien le retour en grâce de Todtgelichter, on efface la tache Apnoe et on recommence, Rooms est le vrai quatrième album que l'on attendait après Angst...
De ce fait, je dois vous avouer que, marre d'être déçu, je n'avais pas trop envie d'écouter ce cinquième album, mais bon, vu que le groupe avait dégagé Tobias, son principal vocaliste sur Apnoe, j'avais repris un peu espoir, et heureusement que je suis passé outre mes appréhensions initiales, car je serais passé à côté d'un excellent, ouais, avec son artwork toujours aussi minimaliste, Rooms est bel et bien le retour en grâce de Todtgelichter, on efface la tache Apnoe et on recommence, Rooms est le vrai quatrième album que l'on attendait après Angst...
La bonne nouvelle de Rooms, c'est qu'avec Tobias out, c'est Marta qui va véritablement prendre le pouvoir cette fois-ci au niveau du chant, secondé par l'un des guitariste sur les passages Black, et c'est un authentique win sur le plan de l'émotion que va dégager Rooms du début à la fin, sans jamais tomber dans l'émo mélodramatique de l'album précédent dont on taira le nom, et c'est bel et bien du côté de Angst que Todtgelichter est reparti puiser l'inspiration, ce qui n'est d'ailleurs pas vraiment qu'un rétropédalage, car comme je vous le disais, Rooms est véritablement l'album que le groupe aurait du sortir après Angst, se reposant sur ses acquis, tout en incorporant tout un tas de choses nouvelles.
Comme on revient quelque peu en arrière, il est bien évident que le Black Metal va faire son retour en grand pompe dans l'équation musicale des teutons, un Black Metal qui sert de base à toutes les digressions et bifurcations que va emprunter le groupe, Rooms est un album de fusion d'avant-garde où le Black se retrouvera mélangé à du Post-Metal, du post-Punk, de l'atmosphérique, parfois un peu de trip-hop, au gré des envies et des idées que le groupe voudra développer, un mélange doublé d'une redoutable puissance émotionnelle, finement texturé, aux arrangements somptueux, Todtgelichter va constamment jouer sur l'opposition entre le Black rugueux, rageur, et les divagations post-Metal atmosphériques de toute beauté.
Le titre d'ouverture Ghost est un long buld-up ombrageux, à la fois minimaliste et riche en textures et en mélodies, le morceau est plutôt lent, et le chant de Marta va toucher directement au but, les légères incursions du chant Black participeront à développer toute l'ambivalence du propos, les longs breaks éthérés et atmosphériques côtoient avec délicatesse les mélodies subtiles du post-Black, pas mal comme titre d'ouverture, surtout que Todtgelichter va enfoncer le clou dès le titre suivant, Schrein inverse les rôles avec un chant crié bien plus proéminent, le titre est d'ailleurs bien plus orienté Black, le chant féminin et la dimension post-Metal atmosphérique interviendront davantage pour contrebalancer le propos, le nuancer à l'extrême, permettre au morceau de rebondir constamment, entre beauté et malaise, les allemands pratiqueront le même agencement sur l'excellent Zuflucht ou le particulièrement frontal 4JK, morceau qui subira malgré tout de nombreuses mutations digressives en territoire atmosphérique.
Rooms propose également un moment assez fascinant, un triptyque qui arrive assez tôt sur l'album, Lost va servir de longue introduction à base d'orgue d'église et de chant lointain à un Shinigami en forme de build-up Black avant-gardiste progressif très contrasté où s'il n'y avait pas les passages bien rugueux de Black, avec une Marta qui démontre ses progrès dans le growl, on pourrait se croire chez Madder Mortem, entre mélancolie et agression; Changement radical de style avec la troisième partie Necromant, en plein trip-hop psychédélique aux sonorités futuristes, pour un résultat particulièrement angoissant et réussi, en parlant de psychédélique, Origin aura une forte coloration vintage avec son orgue plutôt typé 70's.
La seule chose que l'on pourra éventuellement reprocher à Rooms, c'est que pour un album aussi riche, avec autant de contrastes et de teintes différentes, on ait droit à un son aussi compressé, la production est très claire, heureusement, rendant justice à toute la finesse et l'enchevêtrement de textures proposés par les allemands, mais cette compression putain, avec par moment un peu de clipping, c'est du n'importe quoi pour ce genre de musique.
Comme on revient quelque peu en arrière, il est bien évident que le Black Metal va faire son retour en grand pompe dans l'équation musicale des teutons, un Black Metal qui sert de base à toutes les digressions et bifurcations que va emprunter le groupe, Rooms est un album de fusion d'avant-garde où le Black se retrouvera mélangé à du Post-Metal, du post-Punk, de l'atmosphérique, parfois un peu de trip-hop, au gré des envies et des idées que le groupe voudra développer, un mélange doublé d'une redoutable puissance émotionnelle, finement texturé, aux arrangements somptueux, Todtgelichter va constamment jouer sur l'opposition entre le Black rugueux, rageur, et les divagations post-Metal atmosphériques de toute beauté.
Le titre d'ouverture Ghost est un long buld-up ombrageux, à la fois minimaliste et riche en textures et en mélodies, le morceau est plutôt lent, et le chant de Marta va toucher directement au but, les légères incursions du chant Black participeront à développer toute l'ambivalence du propos, les longs breaks éthérés et atmosphériques côtoient avec délicatesse les mélodies subtiles du post-Black, pas mal comme titre d'ouverture, surtout que Todtgelichter va enfoncer le clou dès le titre suivant, Schrein inverse les rôles avec un chant crié bien plus proéminent, le titre est d'ailleurs bien plus orienté Black, le chant féminin et la dimension post-Metal atmosphérique interviendront davantage pour contrebalancer le propos, le nuancer à l'extrême, permettre au morceau de rebondir constamment, entre beauté et malaise, les allemands pratiqueront le même agencement sur l'excellent Zuflucht ou le particulièrement frontal 4JK, morceau qui subira malgré tout de nombreuses mutations digressives en territoire atmosphérique.
Rooms propose également un moment assez fascinant, un triptyque qui arrive assez tôt sur l'album, Lost va servir de longue introduction à base d'orgue d'église et de chant lointain à un Shinigami en forme de build-up Black avant-gardiste progressif très contrasté où s'il n'y avait pas les passages bien rugueux de Black, avec une Marta qui démontre ses progrès dans le growl, on pourrait se croire chez Madder Mortem, entre mélancolie et agression; Changement radical de style avec la troisième partie Necromant, en plein trip-hop psychédélique aux sonorités futuristes, pour un résultat particulièrement angoissant et réussi, en parlant de psychédélique, Origin aura une forte coloration vintage avec son orgue plutôt typé 70's.
La seule chose que l'on pourra éventuellement reprocher à Rooms, c'est que pour un album aussi riche, avec autant de contrastes et de teintes différentes, on ait droit à un son aussi compressé, la production est très claire, heureusement, rendant justice à toute la finesse et l'enchevêtrement de textures proposés par les allemands, mais cette compression putain, avec par moment un peu de clipping, c'est du n'importe quoi pour ce genre de musique.
Revenir à Angst, s'en servir de base pour repartir après un échec, et enfin offrir au monde le vrai quatrième album que l'on attendait, cette résurrection est à la hauteur du monumental échec qu'était Apnoe, il n'était surement pas facile de remettre le groupe sur les rails après une telle sortie de route, Todtgelichter y est parvenu.
Rooms est surement le meilleur album des teutons jusqu'à présent, le comparer à Angst n'a que très peu de sens dans la mesure où le groupe est en train d'évoluer vers autre chose, mais cette fois-ci, la direction semble être la bonne, Rooms montre un groupe très mature, les compositions sont meilleures, bien plus abouties, Todtgelichter nous propose un voyage sonore entre le post-Black et l'atmosphérique délicat post-tout-ce-que-vous-voulez, du Black émotionnel, aventureux et décomplexé, qui ne fait jamais dans le pathos, et Todtgelichter va de l'avant, incorporant sans arrêt de nouvelles choses à la formule, et ça fait plaisir de voir revenir le groupe à un tel niveau, désolé d'avoir douté les gars.
Rooms est surement le meilleur album des teutons jusqu'à présent, le comparer à Angst n'a que très peu de sens dans la mesure où le groupe est en train d'évoluer vers autre chose, mais cette fois-ci, la direction semble être la bonne, Rooms montre un groupe très mature, les compositions sont meilleures, bien plus abouties, Todtgelichter nous propose un voyage sonore entre le post-Black et l'atmosphérique délicat post-tout-ce-que-vous-voulez, du Black émotionnel, aventureux et décomplexé, qui ne fait jamais dans le pathos, et Todtgelichter va de l'avant, incorporant sans arrêt de nouvelles choses à la formule, et ça fait plaisir de voir revenir le groupe à un tel niveau, désolé d'avoir douté les gars.