mercredi 30 janvier 2019

[Chronique] Within Temptation - Resist

Au fur et à mesure des années, Within Temptation est devenu une grosse entreprise qui fonctionne pas trop mal, il faut dire aussi que ça fait plus de quinze ans que le groupe n'a eu de cesse de se transformer en groupe de pop électronique, délaissant de plus en plus le Metal symphonique qui avait fait sa réputation, c'est un choix malin commercialement parlant hein, la musique de Within Temptation s'adressant à un public majoritairement féminin tout aussi ménopausé que la musique du groupe, l'adoucissement du son s'est fait au même rythme que la transformation de Sharon Den Adel en une sorte d'héroïne pop/rock à laquelle son cœur de cible peut facilement s'identifier, et puis ça tombe bien, la musique flasque en pleine descente d'organe, ça passe super bien en fond sonore dans la cuisine (#Sexisme #GrosBeauf).
Alors qu'on avait connu un très très léger retour à certaines sonorités vaguement plus métalliques avec l'album précédent Hydra (toute proportion gardée, car ça restait malgré tout de la merde), Resist va reprendre sa marche en avant en direction des confins de l'abîme de la nullité profonde pour ce qui sera en tout point le pire album de l'histoire du groupe, et on parle d'un groupe qui a sorti un furoncle honteux comme The Unforgiving, il faut dire aussi que Resist n'est tout simplement pas un album de Metal...

Vous savez ce qui est à la mode en ce moment dans le Metal symphonique? ouais, les trucs futuristes, que ce soit Kamelot ou Epica, tous ont utilisé ce genre de visuels Gothico-SF, Within Temptation suit cette mode et va encore plus loin en imaginant tout un concept dystopique où il s'agira de résister, résister à quoi? aucune putain d'idée, mais dans le future quand on est des gentils, on résiste contre les méchants, comme ça la ménagère qui écoutera pourra s'identifier à sa brave héroïne luttant contre l'adversité dans ce monde pourri par la technologie et le gouvernement à la soldes des corporations dirigées par des robots, et ouais mon gars, c'est que ça turbine pas mal là-dedans, Within Temptation a puisé tous les pires clichés dans La Science-Fiction pour les nuls pour l'élaboration de son concept, en gros ça servira juste à justifier que Sharon arrive sur scène en mode badass avec un drapeau en chantant Raise your Banner, ce qui fera une jolie scène d'ouverture pour le DVD live qui sera surement disponible pour les prochaines fêtes de fin d'année, ouais, c'est aussi subtile que ça...

Ça doit bien être la première fois qu'il n'y a rien à sauver d'un album de Within Temptation, le premier morceau de cette monstruosité grotesque est une véritable déclaration d'intention par les hollandais, l'album sera une merde de Rock alternatif reposant sur un bourbier d'électro-symphonique où les riffs (et encore, difficile d'appeler ça riff) ne sont que des vestiges visant à rappeler qu'un jour lointain Within Temptation fut un groupe catalogué Metal, ce n'est pas pour rien qu'on trouve en guest le chanteur de Papa Roach, ça en dit long sur le public que veut racoler le groupe cette fois-ci, le morceau est doté d'un sample électronique qui servira de gimmick catchy et facile et qui reviendra sur tout le morceau, malheureusement, ce furoncle sera le morceau le plus Heavy de tout le disque, avec des guitares qui sonnent un peu comme du vieux Nü Metal d'il y a vingt ans, c'est vous dire le niveau de ménopause que va atteindre Within Temptation ici.
De la grosse merde pop électronique sans intérêt où la musique d'une médiocrité infamante n'est plus qu'un vague soutien à la voix de Sharon, qui est bien le seul et ultime argument de vente du groupe, la meuf fait son show, tout est fait pour la mettre en valeur, tout ce qui pouvait être Heavy a été mis en retrait pour ne pas gêner et ne pas heurter le public le plus mainstream, et jamais le groupe n'avait sonné de manière aussi inoffensive, le problème de la manœuvre étant que Within Temptation est incapable d'écrire un morceau de pop-rock correct et va constamment vouloir tenter de sonner Heavy alors que la musique va dans la direction opposée, la démarche de Within Temptation est complètement antinomique, ce qu'ils font n'a pas de sens, Within Temptation veulent offrir ce qu'ils pensent que veulent les fans tout en tentant de faire un truc complètement différent, ce qui ne peut pas marcher, mais encore une fois, cet album est un show de Sharon Den Adel, dont la voix est toujours aussi cristalline et délicieuse, et la musique ne sert que d'accompagnement, la meuf pourrait chanter l'annuaire à capela que ce serait moins mauvais que cet album, elle devrait peut-être faire ça d'ailleurs...
Bref, rien à sauver de ce merdier, il faudra quand même noter la présence d'un autre guest de luxe, qui lui aussi vient d'un groupe qui faisait du Metal avant de s'engager en territoire alt-rock, l'In Flames Anders Friden est venu prendre un petit billet avec la prestation la plus fainéante du monde, le mec fait des choeurs et gueule Fight for Freedom dans le fond sur Raise your Banner, qui est un titre de merde sans intérêt, mais il y aura bien plus polarisant, avec un véritable moment de gêne qui interviendra sur Holy Ground, j'ai déclenché l'Alerte rouge et appelé la police avant de me mettre en position latérale de sécurité quand j'ai entendu la Sharon de la Street qui était à deux doigts de partir dans un rap, imagine ta tante Suzanne bourrée à un repas de famille qui tente de rapper, ça m'a fait la même impression, t'hésites entre l'hilarité et le malaise, mais c'est pas possible putain, qui a pu laisser passer ça?
L'album n'est vraiment pas compliqué à décrypter, c'est une invraisemblable succession de power ballades électro/symphonique mièvres qu'il est impossible de différencier, c'est le même modèle qui est utilisé, presque tout le temps les mêmes éléments qui reviennent en boucle, c'est lourdingue, pataud, mou, et surtout, malgré toute la bonne volonté de Sharon, c'est garanti sans aucune émotion ni passion, il faut dire aussi qu'on est pas aidé par une production en plastique complètement aseptisée, la batterie est paresseuse au possible, sonnant presque comme une boîte à rythmes sans âme, et les riffs putain, ce groupe à trois guitaristes de crédité (Robert gardant les gosses, il laisse les deux autres assurer sur scène) pour nous pondre des merdes rudimentaires et banales, tout simplement simpliste, mais encore une fois, ça ne sert que de support inoffensif et indolore à la voix de Sharon, on pourrait aussi parler de la façon dont le groupe nous balance un gloubi-boulga de textes sur la résistance contre une société dystopique totalitaire qui est complètement dénué de toute substance, c'est tout simplement pathétique.
Je pense sincèrement que Sharon Den Adel n'en a plus rien à foutre de ce genre de musique, sa vraie passion étant la pop comme le fait en solo, mais voilà, Within Temptation est un groupe probablement encore très rentable et un nouvel album suivi d'une grosse tournée permettra de remplir les caisses, c'est un boulot quoi, et cet album a été fait dans cet état d'esprit, sans aucune passion, sans émotion, un pur produit facilement consommable à destination de la ménagère, Resist est le pire album de l'histoire du groupe sans aucune contestation possible.
Partant de là, les choses sont claires, c'est la dernière fois que je vous parle ici de Within Temptation, peu importe si le groupe sort un nouvel album, je ne l'écouterai pas, je n'en parlerai pas, Within Temptation n'existe tout simplement plus sur ce blog, Resist est une merde honteuse que rien ne saurait pardonner.
Track Listing:
1. The Reckoning  04:11
2. Endless War  04:09
3. Raise Your Banner  05:34
4. Supernova  05:35
5. Holy Ground  04:10
6. In Vain  04:25
7. Firelight  04:47
8. Mad World  04:57
9. Mercy Mirror  03:49
10. Trophy Hunter  05:51