Phlebotomized, voilà un nom que personne n'avait entendu depuis bien longtemps, depuis 1997 précisément, l'année où le groupe hollandais a décidé de lâcher l'affaire après une carrière bien trop courte et bien trop discrète à mon goût, car vous ne le savez peut-être pas, mais Phlebotomized est l'un des groupes les plus importants des années 90, principalement grâce à un premier album, Immense Intense Suspense sorti en 1994, qui a contribué à dessiner les contours de ce qui deviendra par la suite le Death symphonique, Phlebotomized fait parti de ces groupes qui ont marqué leur époque en défrichant de nouveaux territoires, ils sont d'ailleurs allés beaucoup plus loin que le Death/Doom symphonique en 1997 en sortant un Skycontact davantage avant-gardiste et psychédélique qui avait pas mal décontenancé certains fans à l'époque, ces fans seront donc heureux d'apprendre que l'histoire ne reprendra pas là où elle s'était arrêtée...
A l'image de cette bonne vieille photo de groupe où nos braves hollandais posent fièrement les bras croisés devant un mur, Deformation Of Humanity sera à l'ancienne et sans fioritures, et comme le rappelle le groupe en mettant l'accent sur le fait que cet album arrive vingt-cinq ans après Immense Intense Suspense, c'est un retour au source au premier album en occultant l'existence de Skycontact, en même temps, il faut avouer que Phlebotomized est plutôt connu pour ce disque, bien plus orienté Death/Doom, et semble bien décidé à surfer sur la vague revival Death vieille école en revenant à ce qu'il a fait de plus accessible, toute proportion gardée, il était probablement plus facile de faire revenir le groupe par ce biais; On remarquera aussi que le guitariste Tom Palms s'est entouré d'une toute nouvelle équipe et qu'aucun des membres ayant fait parti du groupe dans les années 90 n'est présent dans cette nouvelle incarnation de Phlebotomized.
Immense Intense Suspense avait établi un cahier des charges plutôt précis du son Phlebotomized, une base Death mélodique, une louche de Doom, des cordes, des instrumentations, et des claviers psychédélique, et comme Deformation Of Humanity est vendu comme un retour aux sources™ et une suite directe à ce premier album, vous imaginez bien que cette feuille de route sera suivie à la lettre par Tom Palms et sa troupe exécutants, le premier morceau Chambre Ardente sera une véritable déclaration d'intention en huit minutes de pur Death à la Phlebotomized qui ressemble en tout point à ce que le groupe faisait il y a vingt-cinq ans, cette fois-ci dans une version bien entendue modernisée avec un son correct, ce qui est une upgrade par rapport à ce qui faisait à l'époque, musicalement c'est confortable, pleinement articulé autour d'un Death mélodique puissant et rugueux, qui intégrera un peu de Doom et de nombreuses orchestrations, ça sent bon le old-school, surtout au niveaux des claviers qui font un peu SF kitsch.
Le morceau suivant sera radicalement différent, Descend to Deviance débute par un très long passage Doom/Death à violon et piano saupoudré de discrètes orchestrations, renvoyant directement à la scène Doom anglaise des années 90, d'ailleurs après cette mise en bouche d'un peu plus de deux minutes, Phlebotomized lorgnera fortement en direction de Paradise Lost première période, un Death lugubre, sorte de Death mélodique à l'ancienne un peu rêche avec des claviers toujours aussi mystérieux et énigmatiques, on franchira même une étape supplémentaire dans le Death avec un Eyes on the Prize aussi succinct que brutal malgré quelques incartades Doom atmosphérique chargé d'arrangements symphoniques, et j'aurais vraiment aimé que l'album s'arrête là, on aurait eu un EP cool, car on va vite déchanter avec la suite, et hormis l'excellent Proclamation of a Terrified Breed, il n'y aura pas grand chose à retenir.
Je vous avais dit que Phlebotomized était parfois allé plus loin dans l'avant-garde et même si on pourra saluer l'effort, ça nous a donné des résultats plutôt aléatoires, malheureusement, Phlebotomized n'a rien perdu de sa capacité à faire n'importe quoi avec des moments gênants, plutôt incompréhensible si le but de la manœuvre était le retour au premier album, difficile en effet de faire plus bordélique que le pourtant court Desideratum qui en quatre minutes va passer d'un Doom mélancolique à la My Dying Bride à de l'Electro-Metal débile à l'allemande, putain de malaise, c'est moche et ça n'a aucun sens, c'est à partir de là que l'album va vraiment plonger et qu'on va enchaîner le bon et le mauvais, sachant que le meilleur sera caractérisé par quelques morceaux plutôt oubliables de facture relativement classique pour le groupe comme My Dear ou l'éponyme Deformation of Humanity, qui reprennent la recette habituelle sans chercher à aller plus loin que ça, au moins My Dear bénéficie d'un bon chant clair qui renforce les passages mélancoliques.
Cette grosse seconde moitié d'album va globalement être plombée par un certain manque de cohérence et la présence d'espèce d'interludes et d'introductions, est-ce qu'on avait besoin d'un Until the End Reprise après cet Until the End déjà pas terrible qui sert d'introduction au titre éponyme alors qu'aucun accent n'est mis pour développer une quelconque narration? la réponse est non, surtout quand cette Reprise est suivie d'un autre morceau instrumental, super cet album qui se termine par deux outros instrumentales qui ne servent aucun but et qui sont complètement déconnectées du reste, ce sont des morceaux qui n'ont rien à faire là si ce n'est remplir le bouzin sans raison, je vous parlais d'un manque de cohérence, il faut quand même avouer qu'il y a des moments où Phlebotomized nous sort des orchestrations et des nappes de claviers qui donnent l'impression qu'on écoute deux trucs complètement différents qui sont juste superposés, on a parfois du Death/Doom d'un côté et de l'autre des claviers qui vivent leurs vies de façon déconnectées et indépendantes, un manque d'intégration qui s'avère plutôt désagréable.
En dehors de ça, avec ses qualités, et ses défauts, Deformation of Humanity est tout à fait le genre d'album qui aurait été foutrement cool s'il était sorti dans les années 90, aujourd'hui, il faut avouer que ce que fait Phlebotomized apparaît quelque peu daté et passéiste, ne s'adressant peut-être qu'à des vieux fans nostalgiques de l'époque, c'est dommage qu'un groupe dont l'attrait principal était cette capacité à explorer de nouveaux horizons se contente désormais de nous pondre un bête disque retour aux sources sans aucune volonté d'y ajouter quoi que ce soit, il n'y a aucune idée neuve là-dedans, juste l'application du cahier des charges de 1994, et il y a de quoi trouver ça un peu léger en terme d'intérêt, j'imagine que certains nostalgiques seront heureux de retrouver une sorte de version dépoussiérée de ce qu'ils ont déjà écouté il y a vingt-cinq ans, mais je trouve personnellement l'exercice particulièrement limité et vain, reste un album qui n'est pas fondamentalement mauvais, il est même très bon par certains aspects, mais qui ne sert pas à grand chose si ce n'est de me donner envie de réécouter les deux premiers albums de Phlebotomized.
Immense Intense Suspense avait établi un cahier des charges plutôt précis du son Phlebotomized, une base Death mélodique, une louche de Doom, des cordes, des instrumentations, et des claviers psychédélique, et comme Deformation Of Humanity est vendu comme un retour aux sources™ et une suite directe à ce premier album, vous imaginez bien que cette feuille de route sera suivie à la lettre par Tom Palms et sa troupe exécutants, le premier morceau Chambre Ardente sera une véritable déclaration d'intention en huit minutes de pur Death à la Phlebotomized qui ressemble en tout point à ce que le groupe faisait il y a vingt-cinq ans, cette fois-ci dans une version bien entendue modernisée avec un son correct, ce qui est une upgrade par rapport à ce qui faisait à l'époque, musicalement c'est confortable, pleinement articulé autour d'un Death mélodique puissant et rugueux, qui intégrera un peu de Doom et de nombreuses orchestrations, ça sent bon le old-school, surtout au niveaux des claviers qui font un peu SF kitsch.
Le morceau suivant sera radicalement différent, Descend to Deviance débute par un très long passage Doom/Death à violon et piano saupoudré de discrètes orchestrations, renvoyant directement à la scène Doom anglaise des années 90, d'ailleurs après cette mise en bouche d'un peu plus de deux minutes, Phlebotomized lorgnera fortement en direction de Paradise Lost première période, un Death lugubre, sorte de Death mélodique à l'ancienne un peu rêche avec des claviers toujours aussi mystérieux et énigmatiques, on franchira même une étape supplémentaire dans le Death avec un Eyes on the Prize aussi succinct que brutal malgré quelques incartades Doom atmosphérique chargé d'arrangements symphoniques, et j'aurais vraiment aimé que l'album s'arrête là, on aurait eu un EP cool, car on va vite déchanter avec la suite, et hormis l'excellent Proclamation of a Terrified Breed, il n'y aura pas grand chose à retenir.
Je vous avais dit que Phlebotomized était parfois allé plus loin dans l'avant-garde et même si on pourra saluer l'effort, ça nous a donné des résultats plutôt aléatoires, malheureusement, Phlebotomized n'a rien perdu de sa capacité à faire n'importe quoi avec des moments gênants, plutôt incompréhensible si le but de la manœuvre était le retour au premier album, difficile en effet de faire plus bordélique que le pourtant court Desideratum qui en quatre minutes va passer d'un Doom mélancolique à la My Dying Bride à de l'Electro-Metal débile à l'allemande, putain de malaise, c'est moche et ça n'a aucun sens, c'est à partir de là que l'album va vraiment plonger et qu'on va enchaîner le bon et le mauvais, sachant que le meilleur sera caractérisé par quelques morceaux plutôt oubliables de facture relativement classique pour le groupe comme My Dear ou l'éponyme Deformation of Humanity, qui reprennent la recette habituelle sans chercher à aller plus loin que ça, au moins My Dear bénéficie d'un bon chant clair qui renforce les passages mélancoliques.
Cette grosse seconde moitié d'album va globalement être plombée par un certain manque de cohérence et la présence d'espèce d'interludes et d'introductions, est-ce qu'on avait besoin d'un Until the End Reprise après cet Until the End déjà pas terrible qui sert d'introduction au titre éponyme alors qu'aucun accent n'est mis pour développer une quelconque narration? la réponse est non, surtout quand cette Reprise est suivie d'un autre morceau instrumental, super cet album qui se termine par deux outros instrumentales qui ne servent aucun but et qui sont complètement déconnectées du reste, ce sont des morceaux qui n'ont rien à faire là si ce n'est remplir le bouzin sans raison, je vous parlais d'un manque de cohérence, il faut quand même avouer qu'il y a des moments où Phlebotomized nous sort des orchestrations et des nappes de claviers qui donnent l'impression qu'on écoute deux trucs complètement différents qui sont juste superposés, on a parfois du Death/Doom d'un côté et de l'autre des claviers qui vivent leurs vies de façon déconnectées et indépendantes, un manque d'intégration qui s'avère plutôt désagréable.
En dehors de ça, avec ses qualités, et ses défauts, Deformation of Humanity est tout à fait le genre d'album qui aurait été foutrement cool s'il était sorti dans les années 90, aujourd'hui, il faut avouer que ce que fait Phlebotomized apparaît quelque peu daté et passéiste, ne s'adressant peut-être qu'à des vieux fans nostalgiques de l'époque, c'est dommage qu'un groupe dont l'attrait principal était cette capacité à explorer de nouveaux horizons se contente désormais de nous pondre un bête disque retour aux sources sans aucune volonté d'y ajouter quoi que ce soit, il n'y a aucune idée neuve là-dedans, juste l'application du cahier des charges de 1994, et il y a de quoi trouver ça un peu léger en terme d'intérêt, j'imagine que certains nostalgiques seront heureux de retrouver une sorte de version dépoussiérée de ce qu'ils ont déjà écouté il y a vingt-cinq ans, mais je trouve personnellement l'exercice particulièrement limité et vain, reste un album qui n'est pas fondamentalement mauvais, il est même très bon par certains aspects, mais qui ne sert pas à grand chose si ce n'est de me donner envie de réécouter les deux premiers albums de Phlebotomized.