Y'a des moments, parfois, tu te demandes comment certains groupes arrivent encore à sortir des albums, surtout dans un genre aussi suranné et kitsch que le Metal symphonique à chanteuse, et surtout quand t'es un groupe qui accumule les sorties foireuses comme c'est le cas des norvégiens de Sirenia.
Pourtant, ça partait bien ce groupe, fondé en 2001 par Morten Veland après son départ de Tristania, les deux albums donnaient dans un Metal gothique pas si éloigné que ça de Tristania, et le futur paraissait brillant pour eux, je suis même persuadé que Nuclear blast pensait avoir récupéré le successeur de Nightwish quand ils les avaient signé pour leur troisième album (Tarja venait de se faire virer, personne ne donnait cher de la peau des finlandais), pas de bol, c'est justement à partir de Nine Destinies and a Downfall que le groupe a commencé à partir en couille, et par groupe, j'entends Veland et sa chanteuse, juste présente car il la tolère pour le moment, car Sirenia, c'est Veland et point barre.
Bref, Sirenia a commencé à faire de la daube et de la Pop Metal symphonique bas de gamme, une décrépitude qui coïncidait d'ailleurs avec la chute de popularité du genre en lui même, et après le pénible The Enigma of Life en 2011, tout le monde pensait que c'en était terminé de l'aventure tant la sirène sentait la poiscaille pourrie, et pourtant...
Morten Veland, faut pas le faire chier, m'voyez, personne n'a aimé mon dernier album? vous allez voir ce que vous allez voir, j'vais vous en mettre plein la gueule avec le nouveau, plus de symphonique, plus de gros riffs, plus de growls, plus de tout, et alors qu’habituellement la musique de Sirenia est un Big mac vite consommable, Veland vous sert l'ultra-Mega Mac, un gros truc lourd et massif qui va évidemment se révéler indigeste, car en plus d'être over the top, le bestiau fait quasiment une heure dix, et s'attaquer à Perils of the Deep Blue revient à se taper un plat préparé par les gars d'Epic Meal Time.
Après la bien trop longue intro symphonique avec des chants de messe de rigueur dans ce genre de production, voilà que déboule le premier single, Seven Widows Weep, avec absolument tous les clichés du genre, son gros riff massif en forme de mur sonore histoire de rappeler que c'est du Metal bordel de merde, des choeurs un peu partout, des orchestrations omniprésentes, parce que bon, on a beau faire dans le Metal, on est sensible aux belles choses, et bien sûr, c'est avec grand plaisir (sic) que l'on va retrouver le chant type La belle et la bête, partagé entre des growls et le chant de sirène envoûtant (bien vu, le groupe s'appelle Sirenia en plus...) de princesse qui pète dans la soie, pour un titre atrocement long qui tabasse malgré tout pas mal, et dont on ne retiendra que le curieux passage au piano vers les cinq minutes, après le traditionnel passage atmosphérico-planant, j'vais pas vous mentir, entre l'intro et ce premier titre, on a déjà largement franchi la barre des dix minutes, et j'avais presque envie de m'arrêter là, tant le bouzin est surchargé au possible et presque épuisant, et imaginez la motivation quand vous vous rendez compte qu'il y a encore une petite heure à se taper...
C'est bien le problème de ce Perils of the Deep Blue (d'ailleurs, j'étais pas super bien réveillé la premier fois que j'ai vu le titre de l'album, j'avais lu Pénis, ce qui était assez comique), l'excès et la débauche d'effets spéciaux en tout genre dans l'utilisations de toutes les grosses ficelles du genre, Morten Veland en fait trop, tout le temps, et l'album devient très vite pénible à écouter, l'ensemble manque de raffinement et de classe, plutôt un gros point noir quand on fait justement de la musique symphonique de contes de fées.
Un exemple d'excès, c'est ce Stille Kom Doden en forme de long titre fleuve de plus de douze minutes, une durée bien trop conséquente pour Sirenia, qui est loin d'être un groupe de progressif capable de tenir la distance, alors on a droit à de longues plages symphoniques qui ne sont là que pour meubler en attendant... juste que ça se termine, un titre un peu fourre-tout d'ailleurs, avec même un petit passage goth avec un chant clair masculin rappelant pas mal Tristania.
L'autre défaut évidemment, c'est qu'aucun titre ne se détache véritablement, les structures se répètent presque tout le temps, le groupe utilise toujours la même formule qu'il recycle indéfiniment (A blizzard is storming, The funeral march, Darkling, Cold caress...), même si on sourit parfois au détour de quelques bizarreries, comme ce chant en espagnol très sensuel sur un Ditt Endelikt qui voit le groupe donner dans la pop gothique, ou encore l'electro foireuse de Decadence, il y a d'ailleurs pas mal de petits breaks electro bizarre tout au long de l'album, mais dans l'ensemble, rien de vraiment marquant ne viendra troubler cette impression de déjà-entendu et de réchauffé.
Un mot sur la chanteuse qui s'accroche à son poste contrairement à ses prédécesseures, vu que c'est son troisième album avec Veland, l'espagnole Pilar Gimenez Garcia, alias Ailyn (vous avouerez que c'est plus classe, Ailyn ça fait un poil moins serveuse dans un bar à tapas), qui nous délivre une performance dans la lignée des deux albums précédents, à savoir sympa quand elle ne pousse pas trop sa voix, et énervante et crispante quand la demoiselle pousse dans les aigus stridents, ce qui arrive heureusement peu, le growl étant de retour en force ici.
Bref, on ne peut pas vraiment dire qu'il y ait grand chose à tirer de ce retour de Sirenia deux ans après le mauvais Enigma of Life, et même si c'est un poil meilleur (un tout petit peu quand même), Morten Veland est tombé dans le piège de l'excès avec un album over the top qui s'avère rapidement indigeste et pénible.
Perils of the Deep Blue est ampoulé au possible, surchargé, pompeux, et cette débauche d'effets spéciaux ne sert qu'à masquer l'indigence d'une formule à bout de souffle, car une fois de plus, le groupe donne dans le redite et le recyclage, pour un résultat en forme de pastiche, un album de feignasse qui sent la facilité et l'utilisation sans vergogne de tous les clichés du genre, passez votre chemin, il n'y a rien d'intéressant ici, et la sirène n'est pas de première fraîcheur...
Pompeux et lourd
2.5 / 5
C'est bien le problème de ce Perils of the Deep Blue (d'ailleurs, j'étais pas super bien réveillé la premier fois que j'ai vu le titre de l'album, j'avais lu Pénis, ce qui était assez comique), l'excès et la débauche d'effets spéciaux en tout genre dans l'utilisations de toutes les grosses ficelles du genre, Morten Veland en fait trop, tout le temps, et l'album devient très vite pénible à écouter, l'ensemble manque de raffinement et de classe, plutôt un gros point noir quand on fait justement de la musique symphonique de contes de fées.
Un exemple d'excès, c'est ce Stille Kom Doden en forme de long titre fleuve de plus de douze minutes, une durée bien trop conséquente pour Sirenia, qui est loin d'être un groupe de progressif capable de tenir la distance, alors on a droit à de longues plages symphoniques qui ne sont là que pour meubler en attendant... juste que ça se termine, un titre un peu fourre-tout d'ailleurs, avec même un petit passage goth avec un chant clair masculin rappelant pas mal Tristania.
L'autre défaut évidemment, c'est qu'aucun titre ne se détache véritablement, les structures se répètent presque tout le temps, le groupe utilise toujours la même formule qu'il recycle indéfiniment (A blizzard is storming, The funeral march, Darkling, Cold caress...), même si on sourit parfois au détour de quelques bizarreries, comme ce chant en espagnol très sensuel sur un Ditt Endelikt qui voit le groupe donner dans la pop gothique, ou encore l'electro foireuse de Decadence, il y a d'ailleurs pas mal de petits breaks electro bizarre tout au long de l'album, mais dans l'ensemble, rien de vraiment marquant ne viendra troubler cette impression de déjà-entendu et de réchauffé.
Un mot sur la chanteuse qui s'accroche à son poste contrairement à ses prédécesseures, vu que c'est son troisième album avec Veland, l'espagnole Pilar Gimenez Garcia, alias Ailyn (vous avouerez que c'est plus classe, Ailyn ça fait un poil moins serveuse dans un bar à tapas), qui nous délivre une performance dans la lignée des deux albums précédents, à savoir sympa quand elle ne pousse pas trop sa voix, et énervante et crispante quand la demoiselle pousse dans les aigus stridents, ce qui arrive heureusement peu, le growl étant de retour en force ici.
Bref, on ne peut pas vraiment dire qu'il y ait grand chose à tirer de ce retour de Sirenia deux ans après le mauvais Enigma of Life, et même si c'est un poil meilleur (un tout petit peu quand même), Morten Veland est tombé dans le piège de l'excès avec un album over the top qui s'avère rapidement indigeste et pénible.
Perils of the Deep Blue est ampoulé au possible, surchargé, pompeux, et cette débauche d'effets spéciaux ne sert qu'à masquer l'indigence d'une formule à bout de souffle, car une fois de plus, le groupe donne dans le redite et le recyclage, pour un résultat en forme de pastiche, un album de feignasse qui sent la facilité et l'utilisation sans vergogne de tous les clichés du genre, passez votre chemin, il n'y a rien d'intéressant ici, et la sirène n'est pas de première fraîcheur...
Pompeux et lourd
2.5 / 5
Track Listing:
1. Ducere Me In Lucem
2. Seven Widows Weep
3. My Destiny Coming to Pass
4. Ditt Endelikt
5. Cold Caress
6. Darkling
7. Decadence
8. Stille Kom Døden
9. The Funeral March
10. Profound Scars
11. A Blizzard is Storming