Je ne pense pas avoir à présenter Mr Phil Anselmo, tout le monde le connait, tout le monde connait l'histoire, chacun a d'ailleurs sa propre interprétation du split de Pantera, on ne va pas revenir là-dessus, ni sur le décès de Dimebag et toutes les merdes qu'Anselmo et Vinnie Paul se sont balancées dans la gueule depuis une dizaine d'années.
Bref, Phil Anselmo, c'est un peu le dernier badass dans le monde du Metal (soyons sérieux, les nécrologies de Lemmy sont déjà prêtes au cas où...), mieux, il est presque le Badass ultime, authentique, true, brut de décoffrage, ce que vous voulez, le genre de légende alcoolo et ancien toxico dont la vie est un roman épique, et malgré tous ses projets en dehors de son groupe principal, Down, on n'avait jamais vraiment eu un véritable album solo du bonhomme, c'est désormais chose faite, et sincèrement, avec tout le respect que j'ai pour lui, il aurait pu s'abstenir de nous sortir cette daube...
Il y a quand même un truc qu'on ne peut pas lui enlever, là où avec Hellyeah, Vinnie Paul fait du mauvais Pantera, et là où avec King Devil Hill, Rex Brown fait... euh lui aussi du mauvais Pantera, Phil Anselmo n'est pas tombé dans le trip nostalgique facile pour faire du fric, et a choisi de faire un truc différent, en bon badass, un pur album de badass, ultra heavy, bourrin, sans concession, et excessif, un peu à l'image du personnage et de sa légende, le problème étant justement cet excès, car Walk Through Exits Only est un truc ignoble, bruitiste et quasiment inaudible.
Vous voyez, quand vous êtes gamin, vous avez toutes ces couleurs de pâte à modeler, et un jour, vous avez une idée de génie, qui est de prendre toutes les couleurs et de les mélanger, espérant que ça va donner un truc fabuleux, une toute nouvelle couleur qui déchire, évidemment, vous vous retrouvez avec une boule à la couleur marron-verdâtre totalement dégueulasse, Phil Anselmo a fait exactement la même chose avec toutes ses influences, il a pris du Metal, du Groove, du Sludge, du Hardcore, du Punk, et il en fait une grosse boule de merde qu'il vous lance à la face, avec une fierté déconcertante, comme un mec qui n'a absolument plus rien à prouver et qui semble croire sincèrement que son nom et son statut suffira amplement à faire passer la pilule, il aurait peut-être mieux valu commencer par écrire de vraies chansons.
Autant ce côté bordélique n'était pas trop dérangeant quand il avait sorti un split EP avec Warbeast au début de l'année, les deux titres d'Anselmo étaient plutôt marrants, bourrins, un peu mal-foutus, mais le côté nawak bruitiste était encore contenu dans des limites acceptables, les choses sont aujourd'hui différente, car avec cet album longue durée, il faut se taper une quarantaine de minutes d'un type totalement en roue libre qui fait n'importe quoi, qui n'a aucune direction précise et qui ne se fixe aucune limite.
Bien sûr, on pourra trouver une certaine dimension introspective dans cette oeuvre d'art moderne nihiliste, reflet de la personnalité troublée d'Anselmo, qui hurle comme un damné tout ce qu'il a sur le cœur sur cet amoncellement insensé de riffs sans aucunes structures palpables, Walk Through Exits Only apparaît presque comme une mise en abyme du personnage, de manière instinctive, duquel on ne retiendra que la rage et chaos qui s'en dégage.
Une musique particulièrement instinctive, intense, mais malheureusement presque inaudible et épuisante, assommante également, car il faut bien du courage pour tenir jusqu'au bout de ces quarante minutes qui en paraissent facilement le double, en fait c'est tellement le bordel qu'on a l'impression qu'ils n'ont rien composé et ont enregistré tout ça après une nuit de beuverie en une seule prise, la voix d'Anselmo est pénible également, poussée dans ses derniers retranchements, le gaillard hurle comme un con, sans aucune nuance, tellement qu'il donne souvent l'impression de vomir ses lyrics histoire d'être le plus raccord possible avec la véritable diarrhée de riffs et de solos déstructurées qui nous est servie ici.
Difficile de sortir un titre en particulier de ce foutoir, qui a au moins le mérite d'être d'une redoutable cohérence dans la médiocrité, Walk Through Exits Only est une sorte de mélange entre Pantera, Superjoint Ritual, Necrophagia et Down, joué par des types sous amphétamines, c'est une partouze dégueulasse et cradingue duquel surnage des références très appuyées à Pantera de par les gimmicks utilisés, une sorte de version punk des titres les plus bourrins de The Great Southern trendkill, avec des paroles qui tapent sur un peu tout le monde de la part d'un Anselmo tout colère qui tape sa crise existentielle, j'imagine que si Bukowski faisait du Metal, ça donnerait surement un truc comme ça, qui sent la merde, l'alcool et la fureur, avec sa brutalité débile démesurée et ses atmosphères glauques et poisseuses pendant les rares petits breaks que nous propose Anselmo, à peu près les seuls passages réussis, car dès la fin de l'espèce d'intro bruitiste militariste Music Media is my whore (yep, ça fait dans la dentelle...) c'est le déluge de décibels avec un Phil anselmo qui a décidé de sortir l'album le plus heavy et exubérant de l'univers, bas-de-plafond, ultra bourrin, un vacarme assourdissant qui tombe irrémédiablement dans le non-sens absolu, pénible, lourdingue, presque un album de Metal expérimental, mais une expérience qui partirait en couilles et qui finirait dans les chiottes...
Cet album, c'est donc de la merde, MAIS, on appréciera quand même la démarche, car en fin de compte, Phil Anselmo aurait pu se contenter de se la jouer safe et de balancer son Groove/Sludge habituel et mettre son nom sur la pochette, ici, il a délibérément choisi de se mettre en danger et de proposer un Walk Through Exits Only introspectif et excessif, avec une musique bruitiste nihiliste expérimentale, et même si le résultat final est complètement foiré et dégueulasse, c'est à mettre à son crédit, et d'une certaine manière, c'est plutôt rassurant de voir un artiste qui n'a plus rien à prouver, si ce n'est à lui-même, ne pas céder à la facilité.
Musicalement, c'est un ratage, de la bouillie sonore dégueulasse, mais qui est à l'image du personnage, un type sincère, entier, authentique, qui fait les choses à fond, pour le pire et le meilleur, et même quand il se vautre, il le fait avec grandeur, dans l'excès et dans un vacarme épouvantable, ça doit être la première fois que j'ai du respect pour un album de merde...
Bref, Phil Anselmo, c'est un peu le dernier badass dans le monde du Metal (soyons sérieux, les nécrologies de Lemmy sont déjà prêtes au cas où...), mieux, il est presque le Badass ultime, authentique, true, brut de décoffrage, ce que vous voulez, le genre de légende alcoolo et ancien toxico dont la vie est un roman épique, et malgré tous ses projets en dehors de son groupe principal, Down, on n'avait jamais vraiment eu un véritable album solo du bonhomme, c'est désormais chose faite, et sincèrement, avec tout le respect que j'ai pour lui, il aurait pu s'abstenir de nous sortir cette daube...
Il y a quand même un truc qu'on ne peut pas lui enlever, là où avec Hellyeah, Vinnie Paul fait du mauvais Pantera, et là où avec King Devil Hill, Rex Brown fait... euh lui aussi du mauvais Pantera, Phil Anselmo n'est pas tombé dans le trip nostalgique facile pour faire du fric, et a choisi de faire un truc différent, en bon badass, un pur album de badass, ultra heavy, bourrin, sans concession, et excessif, un peu à l'image du personnage et de sa légende, le problème étant justement cet excès, car Walk Through Exits Only est un truc ignoble, bruitiste et quasiment inaudible.
Vous voyez, quand vous êtes gamin, vous avez toutes ces couleurs de pâte à modeler, et un jour, vous avez une idée de génie, qui est de prendre toutes les couleurs et de les mélanger, espérant que ça va donner un truc fabuleux, une toute nouvelle couleur qui déchire, évidemment, vous vous retrouvez avec une boule à la couleur marron-verdâtre totalement dégueulasse, Phil Anselmo a fait exactement la même chose avec toutes ses influences, il a pris du Metal, du Groove, du Sludge, du Hardcore, du Punk, et il en fait une grosse boule de merde qu'il vous lance à la face, avec une fierté déconcertante, comme un mec qui n'a absolument plus rien à prouver et qui semble croire sincèrement que son nom et son statut suffira amplement à faire passer la pilule, il aurait peut-être mieux valu commencer par écrire de vraies chansons.
Autant ce côté bordélique n'était pas trop dérangeant quand il avait sorti un split EP avec Warbeast au début de l'année, les deux titres d'Anselmo étaient plutôt marrants, bourrins, un peu mal-foutus, mais le côté nawak bruitiste était encore contenu dans des limites acceptables, les choses sont aujourd'hui différente, car avec cet album longue durée, il faut se taper une quarantaine de minutes d'un type totalement en roue libre qui fait n'importe quoi, qui n'a aucune direction précise et qui ne se fixe aucune limite.
Bien sûr, on pourra trouver une certaine dimension introspective dans cette oeuvre d'art moderne nihiliste, reflet de la personnalité troublée d'Anselmo, qui hurle comme un damné tout ce qu'il a sur le cœur sur cet amoncellement insensé de riffs sans aucunes structures palpables, Walk Through Exits Only apparaît presque comme une mise en abyme du personnage, de manière instinctive, duquel on ne retiendra que la rage et chaos qui s'en dégage.
Une musique particulièrement instinctive, intense, mais malheureusement presque inaudible et épuisante, assommante également, car il faut bien du courage pour tenir jusqu'au bout de ces quarante minutes qui en paraissent facilement le double, en fait c'est tellement le bordel qu'on a l'impression qu'ils n'ont rien composé et ont enregistré tout ça après une nuit de beuverie en une seule prise, la voix d'Anselmo est pénible également, poussée dans ses derniers retranchements, le gaillard hurle comme un con, sans aucune nuance, tellement qu'il donne souvent l'impression de vomir ses lyrics histoire d'être le plus raccord possible avec la véritable diarrhée de riffs et de solos déstructurées qui nous est servie ici.
Difficile de sortir un titre en particulier de ce foutoir, qui a au moins le mérite d'être d'une redoutable cohérence dans la médiocrité, Walk Through Exits Only est une sorte de mélange entre Pantera, Superjoint Ritual, Necrophagia et Down, joué par des types sous amphétamines, c'est une partouze dégueulasse et cradingue duquel surnage des références très appuyées à Pantera de par les gimmicks utilisés, une sorte de version punk des titres les plus bourrins de The Great Southern trendkill, avec des paroles qui tapent sur un peu tout le monde de la part d'un Anselmo tout colère qui tape sa crise existentielle, j'imagine que si Bukowski faisait du Metal, ça donnerait surement un truc comme ça, qui sent la merde, l'alcool et la fureur, avec sa brutalité débile démesurée et ses atmosphères glauques et poisseuses pendant les rares petits breaks que nous propose Anselmo, à peu près les seuls passages réussis, car dès la fin de l'espèce d'intro bruitiste militariste Music Media is my whore (yep, ça fait dans la dentelle...) c'est le déluge de décibels avec un Phil anselmo qui a décidé de sortir l'album le plus heavy et exubérant de l'univers, bas-de-plafond, ultra bourrin, un vacarme assourdissant qui tombe irrémédiablement dans le non-sens absolu, pénible, lourdingue, presque un album de Metal expérimental, mais une expérience qui partirait en couilles et qui finirait dans les chiottes...
Cet album, c'est donc de la merde, MAIS, on appréciera quand même la démarche, car en fin de compte, Phil Anselmo aurait pu se contenter de se la jouer safe et de balancer son Groove/Sludge habituel et mettre son nom sur la pochette, ici, il a délibérément choisi de se mettre en danger et de proposer un Walk Through Exits Only introspectif et excessif, avec une musique bruitiste nihiliste expérimentale, et même si le résultat final est complètement foiré et dégueulasse, c'est à mettre à son crédit, et d'une certaine manière, c'est plutôt rassurant de voir un artiste qui n'a plus rien à prouver, si ce n'est à lui-même, ne pas céder à la facilité.
Musicalement, c'est un ratage, de la bouillie sonore dégueulasse, mais qui est à l'image du personnage, un type sincère, entier, authentique, qui fait les choses à fond, pour le pire et le meilleur, et même quand il se vautre, il le fait avec grandeur, dans l'excès et dans un vacarme épouvantable, ça doit être la première fois que j'ai du respect pour un album de merde...
Une merde respectable
Track Listing:
1. Music Media Is My Whore
2. Battalion of Zero
3. Betrayed
4. Usurper Bastard's Rant
5. Walk Through Exits Only
6. Bedroom Destroyer
7. Bedridden
8. Irrelevant Walls and Computer Screens