samedi 28 avril 2012

Before the Dawn - Rise of the Phoenix






Tuomas Saukkonen est un type qui ne perd pas de temps, après avoir une fois de plus viré la moitié de son groupe, voici que débarque un nouvel album de Before the Dawn, à peine un an après le très bon Deathstar Rising, et six mois après la sortie du non moins excellent Blacklight Deliverance de son autre projet solo, Black Sun Aeon.
Bref, la donne a une nouvelle fois changé avec Rise of the Phoenix, car en dehors du batteur, c'est surtout l'absence du bassiste démissionnaire Lars Eikind qui est la plus remarquable, lui dont le chant clair faisait des merveilles sur Deathstar Rising, fonctionnant parfaitement bien avec les growls de Saukkonen, et j'avoue que j'avais un peu peur du résultat avant d'écouter cette nouvelle offrande, craignant le manque d'inspiration après tellement d'albums en si peu de temps...
Heureusement, Rise of the Phoenix, bien que très différent du disque précédent, est un disque presque rassurant, même si loin d'être parfait...

Rise of the Phoenix voit dont l'arrivée d'une nouvelle section rythmique, qui sera mise à l'épreuve ici, car cette nouvelle livraison est sans conteste la plus violente de la discographie du groupe, Rise of the Phoenix, en plus d'être l'album marquant le début d'une nouvelle ère, est donc l'album de la colère, avec un Saukkonen que l'on sent particulièrement énervé.
Malgré tout, rassurez-vous, c'est violent, certes, mais chaque titre baigne malgré tout dans cette espèce de vibe mélancolique et glaciale dont seuls les finlandais ont le secret, en gros, c'est bourrin, mais avec une certaine classe et cette beauté sombre toute scandinave.
Bien sûr, avec le départ d'Eikind et le choix de n'utiliser que du growl, ont également disparu les refrain ultra-accrocheur de Deathstar Rising, entérinant par la même occasion la nouvelle direction musicale du groupe, tout en muscle, mais avec toujours ce côté mélancolique suintant entre chaque riff.
L'album débute par le traditionnel instrumental, Exordium, très contemplatif et triste, avec sa guitare acoustique sur fond d'une brumeuse nappe de clavier, qui introduit de la meilleur des manières le somme toute très classique Pitch-Black Universe, sur lequel on retrouve le riffing particulier du groupe, les très belles Leads de Juha Raiha, ainsi que de judicieux et discrets claviers tout au long d'un titre qui est un parfait mélange entre brutalité et mélodie, le growl de Saukkonen est toujours aussi solide sans être pour autant monolithique, un titre navigant en terrain connu, très efficace.
La suite monte d'un cran dans l'agression avec Phoenix Rising, surement l'un des titres les plus speed de l'histoire du groupe, sur lequel le nouveau batteur démontre toutes ses capacités avec ses blasts rageurs, violent bien sûr, mais avec toujours ce sens de la mélodie qui prédomine, avec ce refrain growlé construit sur une base de lead et de claviers, c'est donc par ce biais que le groupe va faire passer ses émotions vu que le chant clair est aux abonnés absents, avec cet enchevêtrement de soli et de nappes de clavier tout en finesse, même si cela ne fonctionnera pas toujours.
Par exemple, Cross To Bear, malgré tout le savoir-faire du groupe est loin d'être inoubliable, Fallen World manque cruellement de classe et de moment mémorable et apparaît presque comme un pur titre de remplissage, ou encore ce Perfect Storm, qui contient pourtant l'un des refrains les plus intenses du disques et d'excellents riffs, mais à qui il manque un petit quelque chose pour en faire un classique, peut être un peu de chant clair...
Ça y est, la phrase est lancée, l'absence de Eikind se fait souvent cruellement ressentir sur certains titres, même si bien sûr, le groupe fait tout son possible pour combler ce manque, avec plus de variété dans les growls notamment, mais cela ne suffit pas toujours, Saukkonen a beau s'employer ça reste du growl, et il manque donc un petit truc pour que de bonnes chansons en général réussissent à franchir un palier, afin de devenir vraiment inoubliables, le chant de Lars rendait les titres beaucoup plus accrocheurs et immédiats avec des refrains fédérateurs, c'est ce qui manque un peu ici, mais je suis persuadé que ces manques pourront être gommés dans l'avenir, car Saukkonen est un excellent songwritter, et quelques titres valent le détour.
Prenez Eclipse, ce titre est sauvage, brutal, rapide, avec des sonorités parfois proches du black, une chanson que j'adore, avec son break atmosphérique de toute beauté avant une nouvelle accélération finale toute en fureur sonnant très Melodeath, du bien bel ouvrage, démontrant tout le savoir-faire du groupe quand il s'agit de mélanger ambiances et brutalité.
L'autre joyau de l'album, c'est Throne of Ice, une véritable monté en puissance qui part d'une intro acoustique pour arriver à un véritable déluge avec ses guitares abrasives très black, mais avec ses leads à la amorphis qui donnent à l'ensemble un côté mélancolique du plus bel effet, un titre très varié qui fait mouche, sorte de tempête glaciale emplie d'une profonde mélancolie...

En conclusion, Rise of the Phoenix montre un Before the Dawn qui était à la croisée des chemins et qui a choisi une nouvelle orientation musicale, l'ensemble est très solide, assez différent de l'album précédent, plus violent, mais avec toujours ce sens de la mélodie mélancolique, la nouvelle section rythmique donne entière satisfaction et les guitares du duo Saukkonen/Raiha fonctionnent toujours aussi bien, un délicieux enchevêtrement de riffs death et de leads mélodiques, tout en énergie et en finesse.
Malgré tout, on sent que le groupe se cherche encore un peu, certains titres sont assez anecdotiques, alors que d'autres montrent de très bonnes choses pour l'avenir, l'ensemble est bien sur moins accrocheur que par le passé, l'absence de chant clair sur les refrains se fait ressentir à certains moments, et c'est surement la dessus que le groupe doit travailler.
Rise of the Phoenix jette donc de nouvelles bases pour Before the Dawn, tout n'est pas encore parfait, mais on sent que le groupe sait où il va, quoiqu'il en soit, il n'y a aucun mauvais titres ici, et l'on trouve assez facilement quelques perles qui rendent l'album plus qu'appréciable, un album plus que correct...

Une nouvelle ère...
3.5 / 5