Enfin, Mr V s'est décidé à se sortir les doigts et à sortir un nouveau disque solo.
3 ans entre The Focusing Blur et Solens Rötter, et ensuite 4 ans d'attente pour Jordpuls, ça commençait à faire long, surtout qu'il nous avait habitué en gros à une sortie par an au début de sa carrière.
Ok, faut dire aussi que le gars est occupé et a multiplié les projets, Borknagar surtout, et également Fission, Cronian, ou Waterclime (je n'ai pas écouté ce dernier par ailleurs...), et d'autres plus ou moins en sommeil à l'heure actuelle.
Alors voilà, 2011, toujours accompagné du fidèle lieutenant Mattias Marklund, Vintersorg nous ressert une bonne dose de son Black/folk/progressif pour bien débuter le printemps, dans un style finalement assez proche de Solens Rötter, album qui m'avait un peu laissé sur ma faim.
Pas que l'album fut mauvais, loin de là, mais il lui manquait un petit quelque chose, l'ensemble sonnait un peu froid (dans le mauvais sens du terme), même s'il apparaissait comme un pas dans la bonne direction, en s'éloignant un peu du progressif de Spiral Generator/Focusing blur afin de se rapprocher de ses racines Black. (En délaissant enfin le chant en anglais)
Jordpuls continue donc ce retour aux sources, et semble trouver un certain équilibre entre le black, le folk, et le prog.
L'album débute fort, par un Varldsallets Fanfar rageur, avec son chant black et son gros riff, et bien sur, le trademark Vintersorg, son refrain en chant clair de toute beauté.
Un premier titre qui donne le ton, avec son break acoustique, varié et accrocheur, du pur Vintersorg.
Mais le meilleur est à venir, avec un titre suivant, Klippor Och Skär, époustouflant, le refrain surtout, le meilleur de l'album, avec un Vintersorg au top, la quintessence du "Chant Viking"
On retrouve cette alternance Black/Folk traditionnelle, mais Mr V n'oublie pas le côté progressif, avec de nombreuses orchestrations, son clavier 70's, et des sonorité païenne.
Ouais, Vintersorg m'a convaincu en 2 titres.
Mais cet album ne se résume pas qu'à son entrée en matière, heureusement, il y a beaucoup d'autres moments forts, comme Palissader ou Vindögat, et certains passages plus calmes, comme ce Eld Och Lagor qui conclut l'album.
Vintersorg réussit ici une sorte de synthèse, déjà entrevue sur l'album précédent, entre ses aspirations progressives, et son passé plus black.
Jordpuls aurait pu/du être parfait, mais il souffre aussi de quelques défauts.
En effet, la basse est assez peu présente, et même si la boite à rythme est correcte, on peut se dire que l'absence de Steeve DiGiorgio et Asgeir Mickelson se fait sentir ici.
Les deux apportaient une dimension plus dynamique, plus "chaude" à la musique de Vintersorg, et c'est un peu ce qui manque à ce Jordpuls, qui sonne parfois un peu trop propre et clinique.
Autre petit défaut, l'ami Andreas Hedlund à tendance à en faire parfois un peu trop, surtout dans les passages plus prog, qui peuvent perdre un peu l'auditeur en cours de route.
Mais ces petits défauts demeurent mineurs, comparé à la qualité des compositions proposées ici.
En conclusion, Vintersorg signe ici un album varié, très riche, et passionnant.
Un bon compromis entre le black/folk des débuts et le côté prog plus moderne.
L'album est loin d'être évident, il faut plusieurs écoutes pour rentrer dedans, mais franchement, ça vaut le coup de se plonger dans cet univers.
Du Folk metal intelligent, fouillé, j'ai adoré, l'album n'est pas parfait, mais qui sait, Vintersorg est peut être sur le chemin de la perfection.
Peut être en arrêtant un peu les machines et en faisant confiance à plus d'humains.
Et franchement, Vintersorg est la bande son ultime des balades solitaires en forêt...
4.5 / 5