Attention: Monument!
Ce Parasignosis, deuxième méfait du trio canadien est une bestiole immonde venant tout droit des enfers pour déverser sa rage sur le monde, et également vous faire saigner les oreilles.
Difficile de décrire ce à quoi nous avons à faire ici, un death metal occulte saupoudré d'une bonne dose de black metal, le tout ayant macéré longuement dans un cadavre en putréfaction.
Car oui, ce disque est poisseux, boueux, malsain, et d'une brutalité peu commune.
Ce qui choque à la première écoute, c'est cette production, ce son crade à souhait, mais malgré tout très audible, qui renforce ce sentiment d’insécurité et de malaise.
Cet album est un enchevêtrement de riffs lourds et vicieux, de blast monumentaux, et d'ambiances occultes.
Mitochondrion aime prendre son temps, les morceaux sont longs et tortueux, avec leurs changements de rythmes incessants, il n'y a qu'a écouter le triptyque d'ouverture, un gros quart d'heure en tout, tout en brutalité et en atmosphère, on plonge dedans, et on se perd volontiers dans ce dédale de riffs ténébreux.
Mais malgré ces titres assez longs, ça joue vite, très vite, les canadiens balancent leur black-death occulte à grande vitesse, avec bien sûr quelques breaks bienvenus qui permettent de respirer un peu d'air vicié avant de replonger dans la boue.
Il y a cette voix aussi, caverneuse et lugubre, un peu sous mixée, venant des entrailles de la terre, qui nous délivre ses incantations ésotériques.
Bien sûr, on retrouve de nombreuses influences, les fous furieux de Portal, The Ruins of Beverast, Ulcerate, ou encore Deathspell Omega en beaucoup plus Death.
Ce Parasignosis est donc une expérience intense et épuisante, qui ne vous laissera pas indifférent, et est surtout une oeuvre d'une grande richesse, diaboliquement accrocheuse.
Malgré tout, le groupe parvient à ne pas perdre l'auditeur malgré tout ces changements de rythmes et cette avalanche de riffs, et arrive à rester presque accessible et bizarrement catchy, preuve d'un grand talent et d'une certaine maturité dans les compositions.
Un petit défaut cependant, cette outro de 10 minutes totalement inutile, tant Kathenoteism aurait été un fin d'album géniale.
Un Death Metal blackisé intense, poisseux, démoniaque, torturé, Mitochondrion est l'une des grosses claques de l'année 2011, et surtout la preuve qu'il est possible d'être ultra brutal sans pour autant tomber dans la facilité du Deathcore brutal Tech à la con qui inonde la scène depuis quelques années.
A ranger à côté du Destroyers of All d'Ulcerate...
5/5
Monstrueux!