vendredi 4 juillet 2014

[Chronique] Judas Priest - Redeemer of Souls

Salut les kids! Aujourd'hui, on ne va pas parler de musique de pédé, yeah, on va parler de Rob Hlaford...
Oh... Wait, laissez tomber cette phrase en fait...
Bref, il est là le tant attendu nouvel (et dernier?) album de la légende Judas Priest, un groupe qui ne se fout pas de votre gueule, puisque malgré le fait de s'être embarqué pour une large tournée d'adieux, les gaillards sortent un disque et ont bien l'intention de faire quelques concerts, après tout, y'a bien moyen de faire un peu d'argent avant la retraite définitive... ou plutôt avant que la voix du Metal God Rob Halford ne le lâche complètement.
Que pouvons-nous attendre d'un groupe comme Judas Priest en 2014? Rien.
Bah ouais, car il faut quand même voir la réalité en face, le dernier disque culte du Priest remonte à Painkiller en 90, et l'on oubliera bien volontiers la période bourrine médiocre avec l'intérimaire Tim Owens, bien entendu, Angel of Retribution, l'album du retour d'Halford, n'était pas mauvais, on pourra même aller jusqu'à dire qu'il était vaguement bon, ce qui n'enlève rien au fait que depuis une vingtaine d'année, les meilleurs albums de Judas Priest ont été sortis par... Primal Fear, c'est triste, mais c'est comme ça.
Partant de là, avec le poids des années qui commencent à faire son effet, un Halford dont la puissance vocale n'en finit plus de s'étioler, rien ne laisser présager que Redeemer of Souls allait être un bon disque, donc ouais, c'est mauvais, ultime cash grab avant la quille, nous voilà...

Il faut dire aussi que la carrière de Judas Priest ne pouvait pas se conclure sur Nostradamus, un album en complet décalage avec l'essence même du Priest, concept album mou du genou surchargé d'orchestration un disque que j'ai profondément détesté à sa sortie, mais que j'ai finalement appris à aimer au fil du temps, ceci n'empêche pas que Nostradamus ne représente pas vraiment ce que j'attends du groupe, avec Judas Priest, on veut du riff, de l'hymne martial, de l'agressivité, un Heavy Metal dur et viril, et cet album en était trop éloigné pour que cela puisse me contenter.
Redeemer of Souls, c'est donc l'opportunité pour Judas Priest de conclure sa carrière sur un disque plus conforme à ce qu'est le groupe depuis 40 ans (en dehors de la période Hard Rock débile et opportuniste des années 80), l'occasion de sortir un album plus classique dans l'esprit, et dans un sens, Redeemer of souls se veut un peu plus dur que son prédécesseur, c'est toujours ça de pris, seulement voilà, c'est à peu près tout ce qu'il y aura à en retenir, que Judas Priest a tenté vainement de ranimer la flamme de son Heavy Metal, et c'est tellement foireux et bancal que Redeemer of Souls n'arrive même pas à la cheville d'un Angel of Retribution, tristesse...
Tristesse de voir un groupe de la trempe de Judas Priest se fourvoyer dans un album foireux où il va vainement tenter d'être méchant et d'être raccord avec son Painkiller alors qu'il n'en a plus du tout les moyens, tristesse de voir la déchéance d'un Rob Halford qui n'y arrive plus vraiment et qui galère à retrouver sa puissance passée, où après chaque titre, on l'imagine bien en studio, à la limite de l'agonie, en train de reprendre son souffle tout en murmurant un I'm getting too old for this shit...
Redeemer of Souls est un disque sans idée, sans envie, juste du recyclage qui ne va nulle part, à la limite, ça pourrait éventuellement suffire à en faire un disque correct pour les fans (C'est ce que fait Iron Maiden), sauf que même pas, car malgré la volonté de faire un album plus Heavy que Nostradamus, Judas Priest n'a plus de couilles, plus de mordant, et l'on espère vraiment que cette fois-ci c'est vraiment le dernier album, cette déchéance n'a que trop duré et il est grand temps d'y mettre un terme avant de n'écorner définitivement la légende.
Finalement, la seule bonne idée qu'ait eu un membre de Judas Priest depuis une vingtaine d'année, c'est de prendre sa retraite, et quand on écoute Redeemer of Souls, on se dit que K.K. Downing a bien eu raison de se barrer et de se la couler douce sur son terrain de golf.
L'autre composante essentielle du son Judas Priest, c'est bien entendu le duo que formait Downing et Tipton, un duo qui a accouché d'une tripotée de riffs monstrueux et mythiques pendant des années, et aujourd'hui, Tipton se retrouve un peu orphelin de son compère, aucun des riffs de Redeemer of Souls n'atteint un niveau satisfaisant, pire encore, il n'y a pas vraiment d'alchimie entre Tipton et Faulkner.
Richie Faulkner est donc le nouveau guitariste de Judas Priest, Richie Faulkner bordel! un type surement capable, d'ailleurs en live il s'en sortait pas trop mal sur la tournée Epitaph, mais dont le CV pré-Judas Priest se résume à avoir été le guitariste du groupe solo de Lauren Harris... Lauren Harris putain! J'aurais encore préféré que Judas Priest recrute Eric des Musclés, au moins on aurait eu du Yodel...
Où est l'inspiration? où est la folie? où sont les parties de solo endiablées? où est la putain de voix de Rob Halford?
Dans ton cul, achète le disque parce qu'il y a le nom de Judas Priest sur la pochette et ferme ta gueule.
Il fut un temps où Judas Priest était un groupe "dangereux", qui jouait un Metal dur et agressif, mais ça c'était avant, aujourd'hui, Judas Priest est complètement à la ramasse et surtout, le Metal Godemichet Rob Halford bande mou, le type n'est plus que l'ombre de lui même, heureusement qu'il s'agit d'un enregistrement studio où la voix de Rob a surement été bidouillée pour qu'il puisse encore donner l'illusion d'atteindre les high notes, mais quand on voit le résultat final, je n'ai même pas envie de savoir ce que donnerait un Halford comme ça en live, car même la technologie a ses limites, et Rob Halford va être à la ramasse pendant tout l'album.
Je dois bien vous avouer que j'y ai crû un temps à cet album, un peu quand même, surtout au début, car Redeemer of Souls s'ouvre sur un Dragonaut pas trop mauvais, avec un Heavy au tempo appuyé, pas trop rapide non plus, faut pas déconner, les gars pourraient tomber de leurs déambulateurs et se péter la col du fémur, un titre qui a au moins le mérite d'être assez direct, mais qui n'est nullement un très grand titre, juste du Painkiller en plus molasson, et c'est bien ça le problème, Judas Priest tente encore et encore de sonner comme en 90, sauf que les riffs sont moisis et que la voix d'Halford ne suit plus vraiment, Judas Priest recycle son Metal au point où il en devient une espèce de caricature de lui-même, le second est un peu sur le même modèle en un peu plus mou encore, ça sonne à l'ancienne bien sûr, mais que tout cela est plat et peu inspiré, et ne comptez même pas sur un bon solo qui déboîte la face, que dalle, le pire, c'est qu'on a quasiment fait le tour des bons titres de l'album...
Presque cependant, car Halls of Valhalla aurait pu éventuellement se convertir en bon titre, surtout au niveau de sa construction assez intéressante, avec quelques orchestrations discrètes qui lui confère une atmosphère pas trop dégueulasse, musicalement ça tient la route, je trouve même les leads sympa, mais vocalement, c'est une autre histoire, surtout quand Halford se force à monter dans les aiguës, d'ailleurs son premier scream est tout simplement grotesque, autre titre qui avait du potentiel, Metalizer, l'intro ultra agressive laisse augurer d'un morceau In your face, mais non, la suite va voir Judas Priest s'enfoncer dans un Heavy à la fois martial et mou, donc absolument chiant.
Le reste... pfff je n'ai même pas envie de vous en parler, car on est vraiment dans le recyclage à la limite de l'auto-parodie tant on a le sentiment que Judas Priest a directement pompé des extraits de ses classiques pour les réintégrer dans ses "nouveaux" titres, et à la limite, ce n'est pas le pire, certains titres sont purement et simplement dégueulasse et d'une médiocrité assez affligeante, March of the Damned en tête, le titre le plus plat et chiant de l'univers, où Rob Halford sonne vaguement comme Ozzy... putain, c'est vous dire le coup de vieux qu'a pris le gaillard pour en arriver là, et la plupart des titres sont lents, chiants, reposants sur des riffs plutôt nuls et des rythmiques martiales, de quoi faire headbanger tranquillement un vieux biker bourré dans un bar sans qu'il se fatigue trop, il n'y a aucune agression dans ce Judas Priest cuvée 2014, Battle Cry essaie de faire monter la sauce, mais sans jamais parvenir à insuffler le sentiment d'urgence qui imprégnait la musique du groupe par le passé, ai-je besoin de préciser qu'un fois de plus la prestation d'Halford est risible tant il en fait trop pour essayer de nous prouver qu'il est encore capable de chanter correctement?
Jamais Judas Priest n'avait autant donner l'impression d'être à ce point fatigué et usé, Redeemer of Souls est poussif du début à la fin, l'album d'un groupe à la ramasse qui est arrivé en fin de course, Judas Priest n'en peut plus, et en tant que fan du groupe depuis que je suis gamin, chaque riff mou du genou, chaque envolée ratée de Rob Halford, sont autant de coup de poignard en plein cœur, et ça me fait de la peine de voir un groupe que j'aime en arriver là...

Bon, les mecs, après un tel album, il n'y a plus d'autre alternative, il est grand temps de raccrocher, car ce disque est le combat de trop, et donc un combat perdu d'avance, surtout qu'en plus d'être mauvais, la production est plutôt dégueulasse, en étouffant les riffs, et semblant faire tout son possible pour éliminer toute trace d'agressivité dans la musique du groupe.
Que Judas Priest ne soit plus en mesure de nous sortir un album du niveau des classiques de son age d'or, on le savait, et il serait ridicule de comparer cet album avec les classiques, mais que Judas Priest ne soit même pas capable de sortir un disque arrivant à la cheville d'un Angel of Retribution, c'est vous dire le niveau de médiocrité atteint ici, et à la limite, même si différent, Nostradamus était bien plus intéressant.
Redeemer of Souls était l'occasion de redorer le blason du groupe après un Nostradamus qui avait divisé les fans, en sortant un album plus heavy et concentré sur le Metal pur et dur... bah c'est raté, car même si Judas Priest a essayé, il n'a plus les moyens de ses ambitions, Rob Halford fait son âge désormais, et n'est plus que l'ombre de lui-même, l'usine à Riff a fermé ses portes et Tipton et Faulkner nous liquident les fins de série, il fut une époque où les fans scandaient No Halford, No Priest, on pourrait presque lancer désormais No K.K, No Priest, car ce Judas Priest en fin de carrière n'a plus rien à offrir d'intéressant, et ses points forts sont désormais devenus des faiblesses, c'est moche de vieillir, et le Priest aurait dû sagement mettre la clé sous la porte après la dernière tournée, Redeemer of Souls est un vulgaire cash grab, un ultime disque pour faire un peu de pognon et salir la légende du groupe...

La Vieillesse est un Naufrage...
Track Listing:
3. Halls of Valhalla 
4. Sword of Damocles
6. Down in Flames
7. Hell & Back
8. Cold Blooded
9. Metalizer
10. Crossfire
11. Secrets of the Dead
12. Battle Cry
13. Beginning of the End