Traitez-moi d'inculte, de gros con, de ce que vous voulez, mais en 2011, les 4 dinosaures du Thrash US sur la même scène n'a vraiment que peu d'intérêt.
Globalement, c'est juste un concert de Metallica avec 3 premières parties qui ont un peu plus de gueule que d'habitude, non?
Oh, bien sûr, s'ils avaient fait ça vers la fin des années 80, ça aurait eu bien plus de gueule, dans la mesure où la carrière de ces groupes s'est qualitativement arrêté avec le passage aux années 90.
Je n'aime pas trop Metallica.
Bien sûr, les 4 premiers albums sont grands (même si finalement je les écoute très peu), et ont leur place au panthéon du Metal (ben ouais, y'a quand même une tripotée de tubes et de bons titres dessus), mais il y a eu l'année 1991, et la sortie de cette daube abjecte, le surnommé Black Album, fini le Thrash, bonjour le Heavy radio friendly, 4-5 gros tubes planétaires, et pour le reste, du remplissage, l'album qui marque la fin de Metallica, suivront des albums d'une nullité affligeante et dernièrement le traditionnel "retour au source" avec un Death Magnetic qui pue l'auto-parodie et la médiocrité.
Ok, Metallica est le plus gros groupe de metal du monde, malheureusement, et attire encore les foules, tant mieux pour eux, mais est, pour moi, en 2011, une bête qui n'a plus de couilles...
Megadeth est un cas différent, j'ai toujours eu une tendresse particulière pour le rouquin, je le trouve marrant, son chant ne me gêne pas, et la carrière du groupe a duré plus longtemps, le cataclysmique Risk ne sortira qu'en 99, suivi d'une discographie un peu quelconque, avant de se reprendre avec un Endgame un poil vide mais super efficace.
Et je dois avouer que les albums Speed/Thrash des années 80 du rouquin m'ont toujours plus fait bander que Metallica.
Contrairement a ces derniers, l'évolution du Thrash vers le Heavy plus grand public ne m'a pas trop ennuyé, Youthanasia et Cryptic Writings, s'écoutent sans vomir, contrairement à Load/reload/St anger...
Je résume la carrière de Slayer en 4 disques, Reign in Blood, South of Heaven, Seasons in the Abyss et le Live Decade of Aggression, 4 monuments, indispensables, tout ce qu'à fait Slayer après ce Live est inutile.
Ok, faut pas dire du mal de Slayer, vu que c'est Kvlt, BrOOtal, toussa, mais ça fait 20 ans qu'on se fait chier sur les albums...
Le cas Anthrax est plus épineux, vu que contrairement aux 3 autres, je n'aime pas leurs disques période 80's avec Belladonna, par contre, la période John Bush... Putain j'adore!
Malgré tout, Anthrax n'a rien d'un grand dans le Big 4, mais bon, il en fallait bien un quatrième un peu vieux et un (tout petit) peu culte pour attirer le chaland...
Donc, voilà, ce Big 4 ne me fait pas rêver du tout, c'est bien pour ça que je ne me suis pas bougé le cul pour les voir au Sonisphere.
Par contre une autre affiche me ferait bander, un autre Big 4, le quarté de la lose, le seconde division, les 4 qui ont toujours raté le coche, qui ont accumulé les galères, les problèmes, mais qui sont toujours là malgré tout.
Un "Average 4" qui a la particularité d'avoir survécu au 90's et de continuer aujourd'hui encore à sortir des albums qui arrachent les poils, des losers magnifiques: Exodus, Testament, Death Angel, et Overkill.
Avec un premier album sorti en 1987, The Legacy, la bande de Chuck Billy est arrivée trop tard, pas de bol, ce premier album est pourtant un monument du Thrash, rien à jeter, avec deux guitaristes géniaux, Eric Peterson et Alex Skolnick.
Le problème, c'est que le groupe n'a pas vraiment confirmé et que les 2 albums suivants, The new order et Practice what you preach sont largement en dessous niveau qualité.
La discographie du groupe est donc assez inégale, surtout dans les années 90, un bon Souls of Black, avant de se prendre les pieds dans le tapis avec un The Ritual décevant (a éviter).
Le groupe se reprendra avec Low, avant de se vautrer avec un Demonic orienté Death metal.
Mais heureusement, alors qu'on y croyait plus du tout, Testament sort le disque qui va mettre tout le monde d'accord en 1999, avec The Gathering, une bombe, avec Steve DiGiorgio à la basse et Dave Lombardo derrière les fûts.
Après, c'est le trou noir, il faudra attendre 2008 pour que sorte The formation of Damnation, qui continue dans la même veine que The Gathering.
Du gros Thrash qui arrache et qui tabasse!
L'ancien groupe de Kirk Hammett est le groupe qui n'a pas de bol, déjà, le Kirk se barre pour rejoindre qui vous savez, et surtout, le premier album, Bonded by Blood, ne sort qu'en 1985, alors qu'il était prêt un an plus tôt, entre temps, Metallica a déjà sorti Ride The Lightning, Slayer et Anthrax occupent déjà le terrain depuis 2 ans.
Retard à l'allumage, irrattrapable, malgré des débuts très réussis.
L'autre problème d'Exodus, c'est l'instabilité, seul le génial Gary Holt est présent sur tous les enregistrements, le groupe usant un paquet de batteurs et de chanteurs, dont le regretté Paul Baloff, viré après le premier album.
Son remplaçant, Steve Sousa, enregistrera 4 albums, les très bons Pleasure of the Flesh, Fabulous Disaster, Impact is imminent, et... la sortie de route en 93, Force of the Habit, qui est... différent.
Après, c'est le Split, le vide, et enfin le retour, en 2004, avec un Tempo of the Damned plein de promesses.
Mais une fois de plus, changements de personnel, Sousa se fait virer, Rick Hunolt et Tom Hunting se barrent, on frôle le pire, mais miracle, armé d'un nouveau chanteur, Rob dukes, Exodus revient en 2005 et pulvérise tout le monde avec un Shovel Headed Kill Machine dévastateur.
Terminé le côté fun du groupe, l'ambiance est beaucoup plus sombre, plus agressive, il suffit de jeter un oeil aux pochettes pour s'en rendre compte.
Exodus enfoncera le clou en 2007 et 2007 avec The Atrocity Exhibition (Exhibit A) et Exhibit B: The Human Condition.
Death Angel aurait dû devenir énorme, le groupe avait le talent, 3 premiers albums géniaux, était bien parti pour faire la tournée Clash of the Titans, et d'un seul coup, tout s'arrête en 1990 sur une route d'Arizona, l'accident de bus, les blessures, les grosses galères, et le Split en 91, monde de merde...
Mais 3 putains de disques: The Ultra-Violence (1987), Frolic through the park (1988), et Act III (1990).
J'avoue avoir un faible pour Act III, suivit de près par Ultra-violence, Frolic est juste un poil derrière.
Il faudra attendre 14 ans pour que le groupe revienne avec The Art of Dying, retour gagnant suivi par Killing Season (2008) et Relentless Retribution (2010).
Des 4 "moyens", Overkill est le plus constant, le groupe n'a jamais splitté, et n'a jamais attendu plus de 2 ans pour sortir un album, surement pas le plus original des 4, mais le plus solide.
Malgré tout, le groupe a usé un nombre effroyable de batteurs et de guitaristes, seuls 2 membres sont là depuis le début, le bassiste D.D Verni, et le mythique chanteur Bobby "Blitz" Ellsworth.
En 15 albums studio (16 avec l'album de reprises) depuis 1986, pas l'ombre d'une bouse à l'horizon, il est tout à fait possible de taper au hasard dans leur discographie et de prendre son pied.
Mais j'ai quand même quelques favoris, Taking over (1987), Horrorscope (1991), From the underground and below (1997), Killbox 13 (2003)...
Avec un gros faible pour Horrorscope.
Le dernier album en date, Ironbound, paru en 2010 est une putain de tuerie, l'un des meilleurs albums du groupe, preuve qu'ils sont encore loin de la retraite.
C'est du solide, du gros son, ça tabasse grave et ça sent la sueur et l'intégrité, 30 ans au service du thrash, Overkill est un artisan du Thrash, un vrai, c'est pas super original, mais c'est fait avec amour, du travail bien fait.
En conclusion, si je devais bouger mon cul pour un big 4, ce serait celui-là, une bonne soirée brise-nuque, qui sent la bière et la sueur.
Ça c'est le thrash mon gars!