mardi 19 juillet 2011

2 Alternatives à Morbid Angel

Vous avez fait une indigestion de Radikult après avoir écouté subit le dernier Morbid Angel, un album bien Too Extreme pour l'oreille humaine?
Pas de souci, le monde est bien fait, il existe des alternatives de qualité, 2 disques garantis 100% radikult-free, et avec des vrais morceaux d'anciens de Morbid Angel dedans.
Profitant du buzz généré par la sortie de Illud Divinum Pulanus (c'est de bonne guerre, ils auraient eu tord de se priver), Nader Sadek et Hate Eternal ont donc sorti à la même période leurs albums respectifs.
Et là ou MA s'est vautré comme une merde, Rutan et Tucker s'en sont bien mieux sortis...


Hate Eternal, c'est Le groupe d'Erik Rutan, ancien guitariste de Morbid Angel, ayant joué sur Domination et Gateways to Annihilation, ce Phoenix amongst the Ashes est le 5è album du combo, et autant le dire tout de suite, c'est une tuerie.
En une quarantaine de minutes, ce bon vieux Rutan va vous pulvériser avec son Brutal Death dévastateur.
Après une courte intro, c'est parti pour 9 titres de folie, une avalanche de riffs ravageurs, des solos de cinglés, une batterie totalement inhumaine, et un chant démoniaque.
Hate Eternal joue vite, très vite, tout en évitant de tomber dans le linéaire pénible, car malgré cette débauche de brutalité, Rutan arrive quand même à se renouveler et à varier quelque peu sa musique, l'album s'écoute d'une traite, sans s'emmerder une seule seconde.
Contre à un Fury & Flames, qui était un peu pénible à écouter, la production est ici énorme, les guitares sont clairement mises en avant, la batterie un poil en dessous, tout est clean, audible, un exploit avec cette avalanche de riffs, un mix qui fait honneur à la technicité du Rutan, qui lâche des soli de fou furieux, parfois rapides, parfois tordus, on sent que le gars ce fait plaisir, ce qui permet également de varier au maximum les atmosphères et les rythmes (bon faut pas déconner quand même, ça va à la vitesse de l'éclair 90% du temps hein), et surtout ces solos permettent d’insuffler un vague soupçon de mélodie à l'ensemble.
Rendons également hommage au batteur Jade Simonetto pour son travail impressionnant, ce type est un monstre!
Des titres comme Thorns of Acacia, The Art of Redemption, Deathveil sont des monuments de vélocité, et la chanson titre rappelle un peu le Morbid angel de la grande époque, de même que ce Fire of Resurrection qui clôture l'album, avec un tempo un poil plus lent.
Vous l'aurez compris, cet album d'Hate Eternal est une bombe, c'est ultra rapide, violent, beaucoup plus subtile qu'il n'y parait, un concentré de haine et de violence.
4,5/5


__________________________________________________


Le cas de Nader Sadek est assez différent et atypique, le gars qui donne son nom à ce projet n'est pas un musicien, mais principalement un artiste visuel, ayant notamment bossé avec Mayhem.
Nader Sadek joue ici un rôle de chef d'orchestre, apportant les concepts, les idées, la direction artistique, et pour donner vie à sa vision, on peut dire que le type sait s'entourer, car nous avons affaire ici à un véritable all-stars band, avec Steve Tucker, le remplaçant de David Vincent au poste de frontman de Morbid Angel, le guitariste n'est autre que Rune Eriksen, le Blasphemer de Mayhem, (présent également chez Ava Inferi et Aura Noir), à la batterie, Flo Mounier de Cryptopsy, et aussi quelques guests, Nicholas McMaster de Krallice à la basse ou encore Tavis Ryan de Cattle Decapitation, que du beau monde.
In the Flesh est donc un concept album autour du pétrole et de son influence sur la société, bon autant le dire, c'est un peu flou et ce n'est pas ici le plus important, ce qui importe, c'est la musique.
Premier point, l'album est très très court, moins de 30 minutes, 9 titres dont 3 instru bizarres, ce qui ne nous laisse que 6 "vraies" chansons.
Après l'intro, le premier titre, Petrophilia, déboule, et on se croirait en train d'écouter Domination de Morbid angel, le chant surtout, avec le même effet de voix qu'utilisait David Vincent.
Ce In the Flesh est donc très proche de MA, période Domination/Gateways to Annihilation, on ne défie pas les lois de l’extrême vitesse ici, Nader Sadek est très massif, imposant, et à l'écoute de ce disque, on ne peut s'empêcher de se dire que c'est l'album que MA aurait dû sortir.
Of this Flesh est un des grands moments de l'album, titre véloce et massif, et assez malsain avec son choeur qui intervient après 2 minutes, Sulffer rappelle un peu Mayhem dans ses leads dissonants.
Globalement, Nader Sadek nous offre ici 6 titres de Brutal Death de haute volée, Flo Mounier fait un beau boulot, et je suis vraiment surpris par Blasphemer, qui s'en sort très bien avec ses leads, et je ne me doutais pas qu'il était capable de composer de tels riffs.
Quant au chant de Tucker, le type fait ce qu'il sait faire, peut être mieux que du temps de Morbid Angel, et prouve qu'il n'a rien à envier à David Vincent.
Certes, les 6 titres sont tous excellents, mais j'ai quand même un reproche, c'est le manque d'originalité de l'ensemble, on se croirait vraiment sur Gateways to Annihilation, le groupe ne propose pas grand chose de neuf.
Néanmoins, ces 30 petites minutes sont de grande qualité, pas un chef d'oeuvre, mais un Death Metal très solide et bien foutu.
Un petit 4/5