Lulu ? Oui, c'est moi...
Death Parodic Magnetic avait prouvé une chose, que même sans aucune inspiration, Metallica pouvait encore donner l'illusion d'être un groupe de Thrash, car même en sombrant dans l’auto-parodie, ça passait quand même pour sa cohorte de fans aveugles (ou sourds) saluant le fameux "retour aux sources".
Un thrash pépère, grand public, et globalement inoffensif, mais comme c'est Metallica, amplement suffisant pour en vendre des palettes entières, et faire oublier à son public lui aussi vieillissant 20 ans d'errements artistiques (pour rester poli).
3 ans plus tard, Metallica annonce un nouvel album... qui ne sera pas un nouvel album de Metallica! (Merde, mais comment allons nous survivre sans un quatrième unforgiven ?)
A la place, voici donc que déboule dans les bacs prochainement cet objet bizarre, le bizarrement nommé Lulu, fruit d'une collaboration artistique improbable entre Metallica, donc, et... Lou Reed !!
D'un côté, un groupe vieux, usé, fatigué dont le dernier éclair de génie date de 1988, et de l'autre, et bien... un autre artiste vieux, usé, et fatigué, surement plus encore que les Mets.
J'avoue, je n'ai jamais rien écouté de Lou Reed, même pas le Velvet Underground, parce que... je m'en fous complètement. (Yep, j'ai de l'argument de haut vol en stock...).
Bref, cette collaboration ne sentait pas très bon, et après avoir écouté cet album, il faut bien se rendre à l'évidence que l'objet de cette chronique ne sera pas de décider si Lulu est bon ou mauvais, mais tout simplement d'évaluer le niveau de plantage du fruit de cet accouplement contre-nature.
(Notons que cet album est en streaming sur le site officiel de Lulu, ou vous pourrez également consulter les paroles, qui d'après les déclarations de ces messieurs sont très importantes et profondes...)
Avant de commencer à vous parler de Lulu plus en détails, un petit florilège de déclarations:
"Lulu makes 'And justice for all' sound like first Ramones album" (Lars Ulrich)
"Lulu is one of the best things we've ever done" (Kirk Hammett)
"I'm invigorated at how awesome the record turned out" (Lars Ulrich)
"Lulu is not the new Metallica studio record" (James Hetfield)
James Hetfield a raison, et devrait encore aller plus loin, car on peut se demander si Lulu est vraiment un disque, tant l'ensemble sonne comme des démos ou des chutes de studio...
Car oui, Lulu est profondément mauvais, contrairement à ce que peut en dire ce bon vieux Lars, en atteignant souvent un niveau de médiocrité assez improbable, et bizarrement, ce n'est pas Metallica qui est le plus mauvais ici, la prestation vocale de Lou Reed est proche du risible, tant il est hors de propos et complètement à côté de la plaque.
Il semble que derrière Lulu se cache un concept à la con, il y a d'ailleurs un gros pavé sur ce sujet sur le site, mais je n'ai pas eu le courage de tout lire.
Les paroles sont d'ailleurs toutes signées pas Lou Reed, et sa prose incompréhensible me laisse plus que perplexe, pour vous donner une idée, premier couplet de Brandenburg Gate:
"I would cut my legs and tits off
When I think of Boris Karloff and Kinski
In the dark of the moon"
Si vous comprenez ces paroles, ne prenez pas le volant !
Bref, première chanson de l'album, Brandenburg Gate, qui débute avec une minute de guitare acoustique sur laquelle Lou reed... parle, car sachez que le type ne chante pas, il parle, murmure, et c'est à peu près tout.
Difficile de décrire ce truc, pendant plus de 4 minutes, on a le même riff qui se répète sans aucune variation, Lou Reed lit sa prose, et à intervalle régulier, James vient gueuler Small Town Giiiiirl, l'ensemble sonne terriblement faux, c'est très monotone, on s'emmerde quoi...
En fait, on croirait entendre Lou Reed faire un Slam dans un bar pour Hipsters de New york alors que Metallica joue dans l'immeuble d'à côté, c'est moche.
On continue sur la même dynamique pénible avec The View, riff poussif qui se répète, rythme monotone de Lars, et une fois de plus, l'alternance entre le blah blah de Reed et le chant d'Hetfield est à côté de la plaque, la sauce ne prend pas, même si pour la première fois, Metallica accélère enfin la cadence après 4 minutes... enfin bon, accélérer, c'est juste Lars qui tape comme un débile, mais plus vite, et on a droit à un solo bizarre qui j'aime plutôt, mais pas assez pour sauver l'ensemble.
J'avoue aussi avoir bien rigoler quand James gueule I AM THE TABLE!!!!!
On croit avoir toucher le fond, mais déboule un véritable attentat contre la musique, Pumping Blood, véritable monument du n'importe quoi, avec un chant absolument horrible de Lou Reed, c'est bien simple, sa voix est celle d'un vieux clodo bourré qui raconterai n'importe quoi dans le caniveau à 3h du mat', en répétant sans cesse Pumping Blood comme un disque raillé.
Metallica participe à ce massacre, ça part dans tous les sens, on n'y comprend rien, ça accélère souvent, Lou Reed tente même de suivre le rythme, pour un résultat proche de la cacophonie, et ça dure plus de 7 minutes !
Mais c'est pas fini, car Metallouca peut encore faire pire, et nous le prouve avec un Mistress Dread qui démarre pourtant bien si l'on fait abstraction de la voix de Lou reed, avec un vrai riff Thrash très rapide, en complet décalage avec le "chant".
Imaginez bien ce qu'est cette chanson: vous prenez un riff thrash rapide (pas super inspiré non plus, ça reste Metallica hein), vous le répétez pendant presque 7 minutes sans vous arrêter (ou si peu, il y a de très courtes cassures), et vous plaquez dessus, à l'arrache, la voix chevrotante d'une grand-mère asthmatique qui va rendre son dernier souffle, et vous obtenez Mistress Dread...
A côté de ce putain de désastre, Iced Honey ferait presque figure de chef d'oeuvre, alors que ce n'est qu'une chanson de Hard rock médiocre, sur laquelle Lou Reed... chante ! mal, certes, mais il chante, avec Hetfield qui fait des choeurs dans le fond.
Cheat on me est un gros pavé de plus de 11 minutes au cours duquel il ne se passe pas grand chose au cours des 7 premières, les 4 suivantes sont tellement chaotiques qu'elles en deviennent inaudibles.
Petite pause pour vomir, et on attaque les 4 derniers titres (les plus longs de l'album, clairement divisé en 2 parties), car dans leur perversité, les Metallouca nous ont pondu un gros tas de merde de 87 minutes...
Frustration va alterner pendant 8 minutes entre des moments où il ne se passe pas grand chose si n'est Lou Reed qui parle, et des accélérations à la Metallica, pas de bol, c'est le Metallica de St Anger qui déboule, c'est parfois groovy, ça sonne comme du Down, ces parties là sont presque agréables, mais l'ensemble mis bout à bout ne fonctionne pas du tout.
Quant à Little Dog, ce n'est qu'un titre ambient de 8 minutes, en gros juste un poème de Lou Reed avec des bruit dans le fond (sic)
Dragon est un titre assez bizarre, ça dure plus de 11 minutes, et Metallica est presque bon!!
Le souci, c'est la voix de Lou Reed agaçante au possible qui gâche tout, en faisant un effort pour faire abstraction de ce chant pourri, on y prendrait presque du plaisir, malheureusement Lou est omniprésent...
Enfin, l'album se termine avec Junior Dad, dont les paroles ont fait chialé comme des gonzesses Hetfield et Hammett (Il joue sur l'album au fait Kirk ?), un autre pavé de presque 20 minutes !
Autant vous le dire tout de suite, pas la peine de l'écouter, il ne s'y passe presque rien, autant lire directement les paroles, ça sera plus rapide et vous évitera de perdre 20 précieuses minutes de votre existence.
Bref, Lulu est donc un plantage qu'il devient impossible de qualifier, pour parler vulgairement, un gros étron fumant balancé à la face du monde, dans une démarche presque nihiliste d'auto-destruction (dans ce cas là, Lulu est une réussite totale), de la merde d'artistes complètement à la ramasse.
Le plus gros problème est ici la prestation pathétique de Lou Reed, son "chant" minable de vieux clodo bourré au bout du rouleau ne colle pas du tout à la musique, n'y est même pas intégré en fait, l'ensemble sonne réellement faux et crispant à la longue, on a parfois envie de lui dire "Mais ferme ta gueule Lou !!"
Ne reste que sa prose absconse qu'il doit être le seul à comprendre, qui se retrouve plaquée sur une bande sonore d'un Metallica faisant n'importe quoi, en nous faisant croire que le résultat sera de l'art.
De l'art ? mais de l'art merdique alors, de l'art contemporain que personne ne comprend, mais que des types se plaisent à aimer juste pour se différencier de la vile populace, avec ce sentiment d'appartenir à une caste supérieure.
Ces personnes qui vont bien sûr trouver Lulu génial, et traiter ceux qui n'aiment pas de vulgaires haters.
Au vu du résultat final, Lou Reed aurait dû sortir un livre sur sa Lulu, il nous aurait moins cassé les couilles (après tout ce n'est que de la narration...), et Metallica aurait dû... ne rien faire, et disparaître pour de bon.
Lulu est bien sûr à prendre comme un projet expérimental, c'est bien la seule chose que l'on peut mettre à leur crédit, mais dont le résultat est une véritable catastrophe honteuse qu'il aurait mieux valu enterrer bien profondément et oublier à tout jamais...
Metallica, I want to see you give it up...
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