On avait cru Absu perdu pour la cause après son chef d'oeuvre, Tara, sorti en 2001 (putain, déjà 10 ans), de longues années d'absence, et la bande de Proscriptor McGovern disparaissait du radar.
Il faudra attendre 2009 pour que les texans signent un retour assez convaincant avec l'éponyme Absu (correct mais un peu trop riche, à la limite de l'indigestion), premier volet d'une nouvelle trilogie (basé sur un concept abscons, la magie enochienne ou un truc comme ça, j'y comprend rien de toute façon), qui se poursuit donc cette année avec cet Abzu. (Ouais, les gars sont super originaux pour les titres d'album, puisqu'après Absu et Abzu, le prochain chapitre s'intitulera Apzu...)
Un peu comme un Vader, Absu est principalement le groupe d'un seul homme, ce bon vieux Proscriptor, qui est une nouvelle fois entourée d'une nouvelle bande d'intérimaires, Ezuzu et Vis Crom.
Bonne pioche, car cet Abzu est un très bon cru d'Absu, après Absu et avant Apzu. (hihihi)
Avec cet Abzu, on peu dire que le groupe ne se prend pas trop la tête, et balance une recette finalement assez simple, du Thrash ultra speed avec une bonne grosse dose de Black, sans trop de fioritures, la musique du groupe se fait plus concise, plus directe, sans pour autant sombrer dans le bourrinage stérile.
Bien sûr, l'ombre se Slayer plane encore sur ce disque, et Proscriptor pousse même le vice dès le premier titre, Earth Ripper, en rendant une sorte d'hommage à Araya avec ce cri rappelant le mythique Angel of Death.
Absu poursuit son évolution, à des années lumières du Death metal des débuts, le son est plus sec, les guitares sont tranchantes, ça va vite, Proscriptor démontre une fois de plus ici l'étendue de ses talents, la production étant à l'image de la musique, très sèche, claire, chaque instrument demeure audible, même la basse.
Ce Earth Ripper est très rapide, et propose de nombreuses variations à mi-morceau, des plus réjouissantes.
Le gros plus par rapport au précédent album, c'est l'addition du guitariste Vis Crom, qui fait ici un boulot énorme, dans un style assez proche des sonorités d'un Melechesh, apportant son lot de riffs acérés, et se fondant totalement dans le style unique d'Absu. (Il est à noté que les soli sont ici l'oeuvre de Blasphemer).
L'album est beaucoup plus court, environ 36 minutes, avec les 5 premiers titres comme autant de brûlots de Blackened Thrash, 5 poignards acérés qui vous frappent en plein coeur, et putain ce que c'est bon.
Impossible de s'ennuyer, c'est rapide et très varié, les solos sont des petites merveilles, chaque titre développe sa propre personnalité, et l'ensemble surpasser parfois tout ce qu'à fait le groupe par le passé, notamment le magnifique Circles of the Oath, peut être la meilleure chanson jamais composée par Absu.
Après cette tornade intense et dévastatrice, Absu nous propose un sixième et ultime titre, une longue pièce de plus de 14 minutes, intitulée A song for Ea.
Enfin, une longue pièce, c'est vite dit, car le titre, même s'il est épique, parfois atmosphérique, manque cruellement de cohésion, il existe une vrai différence entre les parties, qui s'enchaîne parfois sans aucune transition, ça s'arrête et ça reprend, ce qui est dommage car l'ensemble est vraiment une oeuvre ambitieuse, assez différente de la première partie de l'album, le choix de ne pas le couper en différente plage est assez étrange.
Donc voilà, ce Abzu est une franche réussite pour les américains, le groupe dispose ici de son meilleur line-up, le plus cohérent, Vis Crom apporte énormément en terme de composition et d'exécution, et bien aidé par la basse d'Ezuzu, Proscriptor se montre une fois de plus implacable et inventif.
Cet abzu est donc un redoutable album de Thrash/Black, violent et très sombre, un disque très mature et sans fausse note, une vraie tornade qui dévaste tout sur son passage, simple, direct, efficace...
Abzlayer !
4.5 / 5