dimanche 15 septembre 2019

[Chronique] Sonata Arctica - Talviyö

La carrière de Sonata Arctica depuis une douzaine d'années se résume à une seule déclaration d'intention à chaque nouvel album: On ne veut plus faire du putain de Power Metal!
Pourquoi pas après tout, chacun son évolution, le problème dans le cas de Sonata Arctica, c'est que le groupe n'a aucune putain d'idée de ce vers quoi il doit tendre et évoluer, il n'a peut-être pas non plus le talent pour le faire, ce qui nous a donné des incartades progressives souvent foireuses, des déclinaisons Hard Rock débiles, du rock symphonique, et on a même eu un très paradoxal et opportuniste retour en arrière où le groupe revenait à l'ancienne formule le temps d'un Pariah's Child qui était un véritable non-sens au vu de la trajectoire des finlandais.
Bref, ne leur parlez plus de Power Metal, car avec Talviyö ça va chier, Sonata Arctica va enfin trouver sa voie et la formule magique qui leur permettra de sortir un gigantesque et intemporel album de Rock symphonique progressif... HAHAHAHAHAHAHA LOL NON! Je n'ai aucune putain d'idée de ce qu'ont essayé de faire les finlandais avec ce disque, et je suis persuadé qu'eux non plus n'en savent foutrement rien, ne vous laissez pas avoir par cette pochette bleutée hivernale rappelant Ecliptica, on est à la complète opposée.

Cet album est une grosse merde, point barre, désolé de ne pas prendre de gants, et ce pour plein de raisons, et premièrement on va devoir parler en premier d'un truc super gênant, la production de Talviyö est une putain de catastrophe, c'est pas compliqué, rien ne va dans le mix de cet album, le fait que la musique de Sonata Arctica soit devenue sirupeuse et molle en s'écroulant sous une tonne de couches sonores n'est pas vraiment une surprise, ça fait déjà quelques albums que ça dure, mais il y avait malgré tout un certain sens dans la démarche, car la voix de Tony Kakko était toujours audible et il y avait encore des riffs, avec Talviyö le malaise est total, car non seulement le groupe ne compose plus vraiment de riffs mais juste une couche de guitares comme une autre qui vient s'écraser mollement sur 23 couches d'orchestrations diverses, mais putain le chant de Kakko est complètement perdu dans ce merdier, absolument rien ne ressort d'une production amorphe et sans aucun caractère qui ne va renforcer que la dimension mollassonne de l'aventure, faisant de Talviyö l'album le plus easy-listning et le plus lisse de l'histoire du groupe, et putain ce n'est pas du tout un compliment.
Dès le premier morceau le ton est donné, rien ne fonctionne dans un Message from the Sun qui va galérer et se prendre les pieds dans le tapis pour s'affaler comme une merde dans une cuve de chewing-gum en mélangeant... tout et n'importe quoi, ce morceau est un festival de bricolage, on prend un peu de Power, du Hard Rock, des trucs symphoniques, des machins qui donnent l'illusion du progressif, le la pop sucrée, sans prendre la peine de donner un sens à tout ça, autant dire qu'on a l'impression d'écouter tout un tas de morceaux différents, une succession de figures de style qui n'ont en comment que la totale incohérence avec laquelle elles sont assemblées, les guitares sont en retrait, le chant de Kakko est sans relief et semble perdu dans un enchevêtrement de couches d'instrumentations, et surtout, il n'y a plus rien niveau expérimentations, c'est juste le merdier habituel auquel Sonata Arctica nous a habitué depuis quinze ans qui se retrouve réagencé autrement.
Autant le dire, avec un tel parti-pris dans la production du bouzin, et aussi dans la non-orientation musicale, Talvoyö n'étant qu'un pot-pourri de trucs que les finlandais ont déjà fait avant, Sonata Arctica ne va parvenir à composer aucun morceau qui va se détacher du lot, c'est dingue quand même, le groupe parvenait sur les albums précédents à faire briller temporairement le temps de deux-trois titres l'étoile pâlie de leur talent passé, il n'y aura même pas ça sur Talviyö, on a même pas un petit single correct, c'est vous dire la nullité qu'on atteint ici, et on va souligner un truc qui est proprement risible et à la limite du ridicule, ça se passe sur le single Cold, qui est un morceau irrémédiablement médiocre, mais je vous conseille de régler la vitesse de lecture à 1.25 et c'est presque magique, le morceau deviendrait presque correct, à 1.5 la qualité sonore est pas top mais c'est pas loin d'être un morceau de power à l'ancienne, ce morceau est exactement du vieux Sonata Arctica au ralenti, ce qui crée un vrai sentiment de malaise, pas seulement sur ce titre mais sur l'album dans sa globalité.
Si vous pensez que Cold est déjà un morceau super lent et super mou, dites-vous que ce n'est pas le moins dynamique du lot, loin de là, Sonata Arctica ne rechignant pas à la tâche quand il s'agit de repousser les limites de la nullité et de la médiocrité, Storm the Armada est la plus grande déception en terme de décalage entre le titre du morceau et son contenu, putain Storm the Armada quoi, je m'attendais à un truc épique qui arrache et pas cette merde molle de la bite surchargé d'orchestrations et de merdier aux sonorités progressives avec des chœurs enfantins bordel de merde, c'est purement et simplement lamentable, The Last of the Lambs est encore plus lancinant et vomitif puisqu'il s'agit de la ballade acoustique de merde contractuelle de l'album, on est à peine au cinquième morceau et franchement, soit vous êtes déjà endormi ou soit vous vous êtes déjà taillé les veines.
Quoiqu'il en soit que vous soyez réveillé trois heures plus tard ou dans l'outre-monde, vous pouvez continuer à vous infliger l'écoute de cette purge, Who Failed the Most doit bien être le morceau au titre le plus ironique de toute l'histoire du groupe, car il n'y a plus qu'une seule réponse possible à ce stade, le morceau est un merdier Hard rock mou et sans âme qui s'écroule sous le poids de ses orchestrations et de son piano qui bouffent tout l'espace, et paradoxalement, le morceau le moins mauvais de l'album sera un instrumental, Ismo's Got Good Reactors a certes un nom absolument débile (dommage que Kakko n'ait pas écrit de lyrics là-dessus car je suis persuadé qu'on aurait bien rigolé), mais c'est le meilleur titre de Power Metal composé par Sonata Arctica depuis plus de dix ans, et c'est une interlude instrumentale, il faut dire que le morceau n'est pas plombé par une tonne d'orchestrations et de couches sonores, Demon's Cage aura une petite vibe agressivo-mélodique pas trop désagréable avant que le groupe ne décide de flinguer le morceau avec son déluge habituel de claviers et de sucre, il n'y aura d'ailleurs plus rien à retenir de la fin de l'album, seule la douce libération de la mort suite à une lente agonie viendra mettre un terme à ce cauchemar rose-bonbon...
Talviyö est une gigantesque merde incompréhensible, allez, on comprend très bien que Sonata Arctica ne veuille plus faire de Power Metal, c'est désormais un fait, mais on ne comprend pas du tout où le groupe essaie d'aller aujourd'hui, Talviyö est un pot-pourri de toutes les pérégrinations du groupe depuis une grosse dizaine d'années, un patchwork débile ou rien ne fonctionne, un album ultra mou et mélodique qui ne parvient pas à générer ne serait-ce qu'un seul refrain puissant et mémorable, pire encore, pour un album aussi mélodique, Sonata Arctica ne parvient paradoxalement pas à créer un quelconque moment de réelle émotion.

Talviyö est un disque qui ne ressemble à rien, qui montre un Sonata Arctica usé et fatigué qui n'a plus rien à proposer, cet album est vide de sens et sans intérêt, c'est du mou sans émotion, il est temps de dire stop et de passer à autre chose, aujourd'hui sortir des albums dans cette veine-là équivaut juste à pisser sur tout ce qu'a fait le groupe au début de sa carrière, Kakko ne veut plus faire de Power Metal, ne veut même plus faire de Metal, mais la malheureux est incapable de faire autre chose sans que ce soit ridicule ou pathétique comme c'est le cas ici, la carrière de Sonata Arctica prenant de plus en plus des allures de monstrueux gâchis.
Track Listing:
1. Message from the Sun  04:06
2. Whirlwind  06:32
3. Cold  04:29
4. Storm the Armada  05:08
5. The Last of the Lambs  04:22
6. Who Failed the Most  04:44
7. Ismo's Got Good Reactors  03:43
8. Demon's Cage  04:58
9. A Little Less Understanding  04:16
10. The Raven Still Flies with You  07:39
11. The Garden  06:17