Cela faisait quatre ans qu'on avait pas eu de nouvelles de The Wretched End, il faut dire aussi que si ce n'était pour la présence dans le line-up de Samoth, ancien guitariste d'Emperor et éventuellement actuel guitariste d'Emperor quand il s'agit de prendre un petit chèque en festival, on ne parlerait pas forcément de ce groupe, fondé à l'origine suite à la fin de l'aventure Zyklon ("non, le nom du groupe c'est un jeu de mot, promis juré on est pas des nazis"), qui nous a délivré deux albums de Death Thrashy trop facilement oubliable, bref, c'est un peu la galère pour le guitariste norvégien, comme quoi il est bien difficile de survivre à la fin d'un groupe culte quand on ne s'appelle pas Ihsahn.
Ihsahn justement, qui hasard du calendrier, a sorti au même moment son nouvel album solo, il n'en fallait surement pas plus pour que The Wretched End sorte du bois histoire de profiter de la pub gratuite due à son statut d'ancien guitariste d'Emperor, la date de sortie de ce disque n'est surement pas aussi innocente que ça...
Bref, après l'échec de Zyklon (trois albums moyens et puis s'en va), puis le nouvel échec des deux premiers albums de The Wretched End, c'est un peu la troisième tentative pour Samoth de montrer qu'il peut exister en dehors d'Emperor, un Samoth qui s'est ENFIN tiré les doigts du cul pour faire un truc un peu plus différent que d'ordinaire, globalement, un a toujours affaire à un Death glaciale teinté de Thrash, mais largement moins stupide qu'avant, et plus que le Thrash, c'est bien le Black qui refait son apparition, mais pas seulement, In these Woods, From these Mountains va emprunter des chemins plus tortueux, l'assaut sera moins frontal, et presque plus atmosphérique.
Bon, le changement, il ne sera peut-être pas présent au début de l'album, puisque Dead Icons ressemble pas mal à un leftover de Zyklon, tout du moins dans sa première partie, le drumming de Nils Fjellström (Dark Funeral) est toujours aussi froid et clinique, très précis et imposant de sauvagerie, le riffing est très caractéristique de ce qu'à pu faire Samoth depuis une quinzaine d'années, d'ailleurs très marqué par le Prometheus d'Emperor, c'est du classique, mais pile à mi-parcours, le morceau va prendre une autre tournure, en plongeant dans un Black occulte et hypnotique porté par un chant clair hanté, on se croirait presque chez Mayhem par moment, le second titre Primordial Freedom aura d'ailleurs cette même vibe atmosphérique angoissante et ce chant clair cauchemardesque au sein d'un morceau particulièrement varié bien plus orienté Black que ce à quoi nous avait habitué The Wretched End par le passé, surtout que même en prenant les chemins de traverse, le groupe parvient à maintenir une certaine tension car les changements de rythme se font avec une remarquable fluidité.
Je vous parlais de Mayhem, avec Old Norwegian Soul, on est en plein dedans, puisque c'est Attila Csihar qui va jouer les guests de luxe, et ce morceau, c'est quasiment le meilleur titre Mayhem depuis dix ans, bizarre de dire ça puisque c'est du Wretched End, mais c'est le cas, c'est dire le gouffre qui sépare cet album des deux premiers, comme si la collaboration entre Samoth et Cosmo commençait enfin à porter ses fruits avec ce troisième essai, et quand je parle d'essai, c'est presque dans le sens expérimental du terme, car In These Woods From these Mountains de différentes expérimentations qui étaient jusqu'ici plutôt inhabituelle pour le groupe, Misery Harbour aura par exemple un certain penchant pour le post-Black, très Heavy psychotique dans son approche, et cette dimension expérimentale culminera avec le dernier titre Dewy Fields, qui semble tout droit échappé d'un disque d'Ulver, la présence au chant d'Einar Solberg, que l'on trouvait d'ailleurs sur le dernier album d'Ihsahn, joue beaucoup sur ce point-là, Dewy Fields est un morceau à la fois atmosphérique, industriel, planant, mais aussi menaçant par moment, pour ce qui est l'une des grande réussite du disque.
Bien sûr, même si The Wretched End a décidé d'emprunter un chemin différent, la violence pure et dure ne sera pas oubliée pour autant, Atheos fait dans le défouraillage Death/Black aux leads particulièrement limpides et aux fines orchestrations qui flirtera avec le post-Black sur la fin, The Decline and Fall est tout aussi frontal, mais va vite sembler quelque peu décousu en partant dans tous les sens, c'est un peu le bordel sur ce morceau, heureusement, c'est le seul moment de relâchement du disque, qui souffre malgré tout d'un petit problème, je vous parlais de variété, cet album est très varié, au sein des morceaux principalement, Samoth et The Wretched End parviennent à proposer des morceaux cohérents tout en empruntant une direction sinueuse et escarpée, malheureusement, on retrouve très souvent sur l'album les mêmes ambiances et tics de compositions, certaines facilités d'écriture donc, et même si ces éléments sont réagencés différemment, ils ont tendance à se répéter un peu trop, un titre comme Burrowing Deep, très atmosphérique et surchargé de chant clair, n'a que très peu d'intérêt et semble n'aller nulle part, reprenant des éléments déjà entendu avant sans réelle volonté d'aller au-delà du simple remplissage.
Malgré tout, il est quand même bien bon ce troisième album de The Wretched End, pour son caractère aventureux, pour sa dimension expérimentale, tout du moins pour le groupe, car soyons sérieux, les norvégiens ne se sont pas devenus non plus un groupe de progressif avant-gardiste, loin de là, mais à leur niveau, ils ont franchit un cap avec In these Woods From these Mountains, et c'est bien la dimension progressive de leur Black/Death qui va faire mouche ici, de même que le recentrage du projet sur le Black et les atmosphères, il aura fallu attendre une quinzaine d'année, mais Samoth a finalement sorti un bon disque après Emperor, comme quoi il ne faut jamais perdre espoir, si vous aimez que votre Death/Black fasse des détours pour vous coller une mandale dans la gueule, ce troisième effort de The Wretched End est fait pour vous, plus mélancolique, plus progressif aussi, et surtout plutôt couillu dans ses expérimentations, The Wretched end a enfin sorti un disque remarquable, il était temps...
Bon, le changement, il ne sera peut-être pas présent au début de l'album, puisque Dead Icons ressemble pas mal à un leftover de Zyklon, tout du moins dans sa première partie, le drumming de Nils Fjellström (Dark Funeral) est toujours aussi froid et clinique, très précis et imposant de sauvagerie, le riffing est très caractéristique de ce qu'à pu faire Samoth depuis une quinzaine d'années, d'ailleurs très marqué par le Prometheus d'Emperor, c'est du classique, mais pile à mi-parcours, le morceau va prendre une autre tournure, en plongeant dans un Black occulte et hypnotique porté par un chant clair hanté, on se croirait presque chez Mayhem par moment, le second titre Primordial Freedom aura d'ailleurs cette même vibe atmosphérique angoissante et ce chant clair cauchemardesque au sein d'un morceau particulièrement varié bien plus orienté Black que ce à quoi nous avait habitué The Wretched End par le passé, surtout que même en prenant les chemins de traverse, le groupe parvient à maintenir une certaine tension car les changements de rythme se font avec une remarquable fluidité.
Bien sûr, même si The Wretched End a décidé d'emprunter un chemin différent, la violence pure et dure ne sera pas oubliée pour autant, Atheos fait dans le défouraillage Death/Black aux leads particulièrement limpides et aux fines orchestrations qui flirtera avec le post-Black sur la fin, The Decline and Fall est tout aussi frontal, mais va vite sembler quelque peu décousu en partant dans tous les sens, c'est un peu le bordel sur ce morceau, heureusement, c'est le seul moment de relâchement du disque, qui souffre malgré tout d'un petit problème, je vous parlais de variété, cet album est très varié, au sein des morceaux principalement, Samoth et The Wretched End parviennent à proposer des morceaux cohérents tout en empruntant une direction sinueuse et escarpée, malheureusement, on retrouve très souvent sur l'album les mêmes ambiances et tics de compositions, certaines facilités d'écriture donc, et même si ces éléments sont réagencés différemment, ils ont tendance à se répéter un peu trop, un titre comme Burrowing Deep, très atmosphérique et surchargé de chant clair, n'a que très peu d'intérêt et semble n'aller nulle part, reprenant des éléments déjà entendu avant sans réelle volonté d'aller au-delà du simple remplissage.
Malgré tout, il est quand même bien bon ce troisième album de The Wretched End, pour son caractère aventureux, pour sa dimension expérimentale, tout du moins pour le groupe, car soyons sérieux, les norvégiens ne se sont pas devenus non plus un groupe de progressif avant-gardiste, loin de là, mais à leur niveau, ils ont franchit un cap avec In these Woods From these Mountains, et c'est bien la dimension progressive de leur Black/Death qui va faire mouche ici, de même que le recentrage du projet sur le Black et les atmosphères, il aura fallu attendre une quinzaine d'année, mais Samoth a finalement sorti un bon disque après Emperor, comme quoi il ne faut jamais perdre espoir, si vous aimez que votre Death/Black fasse des détours pour vous coller une mandale dans la gueule, ce troisième effort de The Wretched End est fait pour vous, plus mélancolique, plus progressif aussi, et surtout plutôt couillu dans ses expérimentations, The Wretched end a enfin sorti un disque remarquable, il était temps...
Track Listing:
1. Dead Icons 04:46
2. Primordial Freedom 05:20
3. Old Norwegian Soul 05:04
4. Misery Harbour 04:53
5. Atheos 05:04
6. The Decline and Fall 04:28
7. Burrowing Deep 05:04
8. Dewy Fields 04:27