La carrière d'Evergrey est loin d'avoir été une promenade de santé, entre les problèmes de Line-up, les soucis personnels, l'inspiration défaillante, et les évolutions stylistiques pas toujours heureuses à partir de The Inner Circle, le groupe de Tom Englund a lentement mais surement sombré dans un certain anonymat depuis une dizaine d'années, à tel point que l'annonce d'un split définitif n'aurait surpris personne, sauf que ce bon vieux Englund n'est pas du genre à lâcher l'affaire, et en lieu et place d'un split, on a un nouvel album.
Malgré cette baisse de popularité assez importante, on ne peut pas vraiment dire qu'Evergrey ait jamais véritablement délivré un mauvais disque, des disques comme Torn ou Glorious collision sont assez loin d'être des chefs-d'oeuvre dans la discographie des suédois, mais ces albums ont quand même leurs moments, il faut dire aussi qu'Evergrey a toujours été un groupe très original et à part d'un point de vue stylistique, mélange de Power Metal et de Rock Gothique avec pas mal d'ajouts d'éléments progressifs, Evergrey a toujours tenter d'allier des mélodies très catchy à des structures plus complexes, un équilibre fragile et une alchimie compliquée qui avaient commencé à foirer quand le groupe s'était relâché pour se tourner vers une musique plus simple et directe, et après un trou noir de trois ans, l'objectif d'Evergrey est clairement de relancer la machine et de retrouver un certain allant avec Hymns for the Broken, qui est plus une évolution de Glorious Collision qu'un véritable retour aux sources...
Peut-être que ce qui donne un peu plus de saveur à Hymns for the Broken par rapport à l'album précédent est l'état d'esprit de son créateur, Evergrey n'a peut-être jamais été aussi bon que quand Tom Englund était au fond du trou émotionnellement, après tout, Evergrey a toujours plus ou moins été un projet très cathartique pour son créateur, qui ne nous a rien épargné de ses états d'âme, chaque album étant quasiment une session de thérapie en public pour Englund, le fait d'être passé à un cheveu du split et d'avoir traversé de nouvelles heures très sombres va se ressentir ici, et donner à Hymns for the Broken une coloration particulière, et le groupe va jouer à fond sur le registre émotionnel, et tant pis si cela passe par un nom d'album cliché au possible qui n'a pas grand chose à avoir avec la pochette typée propagande communiste.
Heureusement que le groupe va développer une dramaturgie et nous plonger dans les atermoiements et les doutes de Tom Englund, car sincèrement, Evergrey ne va rien proposer de neuf sur son nouvel album, et à défaut d'avoir sorti un grand disque, Evergrey parvient juste à nous pondre un album meilleur que Torn et Glorious Collision, sans forcément atteindre le niveau de qualité des "classiques" du début de sa discographie, il faudra donc se contenter de ça.
Ce n'est pas parce que Tom Englund a rapatrié deux anciens bannis, le guitariste Henrik Danhage et le batteur Jonas Ekdahl, que forcément Evergrey va revenir à la période Recreation Day, et encore moins au Dark Power Metal progressif des débuts, non, et c'est ainsi que l'on va retrouver les bons vieux riffs très simples typés Neo Metal que le groupe utilise depuis une dizaine d'années, le tout mêlé aux arrangements rock gothique de grande classe, aux chœurs, et au chant unique d'Englund, sans oublier les mélodies ultra catchy, la base pour le groupe, et comme d'habitude,du fun, de la bonne humeur et des pensées positives, oh pardon, de la tristesse, de l'auto-flagellation et une plongée dans l'obscurité, ouais, du classique quoi.
C'est finalement tout ce qu'on trouvait sur Glorious Collision, mais cette fois-ci dans un état d'esprit différent, et cette volonté d'offrir à l'album une dimension émotionnelle plus intense, Hymns for the Broken est en quelque sorte Glorious Collision en moins direct, le nouvel album est moins évident, d'ailleurs les morceaux sont généralement plus long, et même si au premier abord on peut considérer Hymns for the Broken comme une version mollassonne de son prédécesseur, cet avis évolue au fur et à mesure des écoutes, et l'on se rend-compte qu'on est plutôt face un album qui nous embarque dans les aspects les plus délicats et émotionnels de la musique d'Evergrey, ce qui n'empêche pas de le trouver parfois un peu mou, surtout que le groupe use et abuse de certaines facilités d'écriture et l'on est quand même quelque fois à la limite du recyclage, un recyclage qui va toucher un bon nombre de mélodies vocales d'Englund, il y a quand même un paquet de refrain qui ont un effet déjà-entendu et c'est assez gênant, et pour continuer sur le chant d'Englund, je le trouve personnellement un peu à la peine en terme d'émotion, on sent le poids des années sur sa voix, et il lui arrive parfois de surjouer un peu le côté mélodramatique, en tout cas il est aujourd'hui moins poignant que par le passé, même au niveau des paroles, on sent qu'elles sont moins profondes qu'avant, plus simplistes, et traitées par le prisme de clichés et de lieux communs emo-gothiques, mec, t'as 40 ans maintenant, tu peux pas te permettre de balancer des lyrics dignes d'un groupe d'Emocore, surtout que t'avais un réel talent d'écriture avant.
Après la petite intro bien lugubre avec un spoken word mystérieux and shit, voilà que déboule King of Errors, et l'on est en plein territoire connu, le bon vieux single classique, efficace, catchy... que t'a déjà entendu sur tous les albums d'Evergrey depuis plus de dix ans en titre d'ouverture, A New Dawn va enchaîner sur un autre single-like typique, cette fois-ci plus orienté sur les claviers que sur les riffs, ça reste sympa, ne vous méprenez pas, mais ce n'est pas non plus des monuments d'originalité, surtout qu'on va atteindre tout de suite une petite faute de goût très tôt dans l'album avec un Wake a Change qui est une bonne grosse ballade à base d'électro Darkwave et de piano où se promène un riff quelconque et le chant larmoyant d'Englund, aie, ça ressemble à un leftover de Paradise Lost période Symbol of Life quand les anglais tentait de faire de l'électro-goth, donc ouais, c'est pas très bon.
Heureusement qu'il y a du mieux par la suite, une suite où Evergrey va parvenir à se montrer plus poignant et émotif, avec des morceaux plus intense aussi, ce sera le cas sur un Archaic Rage avec un piano en soutient d'un bon riff, un titre qui évoluera vers une excellente partie centrale moins convenue et plus dynamique, l'éponyme Hymns for the Broken joui d'une très belle mélodies et d'un chant tout en délicatesse, notons également dans la catégorie des réussites un très bon Black Undertow à l'atmosphère très sombre et très Heavy, on passera volontiers sur la ballade piano/voix Missing you (Alerte Cliché!) vers la fin pour se concentrer sur ce qui est surement le meilleur titre de la galette, The Grand Collapse, où Evergrey renoue quelque peu avec la grandeur d'antan, sur un vrai titre de Power Dark Metal progressif, le genre de morceau que j'aurais aimé entendre un peu plus tôt dans l'album plutôt que glisser en fin d'album entre deux ballades, c'est un peu dommage, car malgré toute sa bonne volonté, Evergrey ne semble toujours pas décidé à replonger dans le Dark progressif et n'y fait que des allusions tout au long de ce Hymns for the Broken.
Sans être parfait, Evergrey effectue un bon petit retour, avec une musique un poil moins évidente que lors des albums précédents, mais malgré tout, Evergrey est toujours un groupe convalescent, qui a surement préféré se rassurer avec un album qui pioche un peu partout dans sa discographie, même si c'est la formule récente qui est davantage privilégiée.
Hymns for the Broken est quand même un bon disque, pas un grand disque, mais suffisant pour relancer quelque peu l'intérêt autour du groupe, l'album est plus calme, moins direct que Glorious Collision, mais on y trouve un supplément d'âme, les arrangements sont excellents, délicats, le groupe a d'ailleurs bien bossé ses mélodies, et les leads sont également plus nombreuses, mais il convient d'émettre quelques réserves malgré tout, notamment ce sentiment de déjà-entendu qui donne quand même l'impression que ce bon vieux Englund recycle ses anciennes mélodies, l'album n'a pas non plus de très grand moment, mais fait dans la constance, à deux-trois fautes de goût près, et sait se montrer suffisamment accrocheur sur la durée.
Hymns for the Broken est dense, assez diversifié, mais ne va pas suffisamment loin et ne propose pas de nouveauté notable pour être qualifié d'album qui fera date dans l'histoire d'Evergrey, et l'on peut juste espérer qu'il marque le début d'une nouvelle étape pour le groupe, et qu'il serve de base à un hypothétique prochain disque qui lui saura remettre les pendules à l'heure...
Malgré cette baisse de popularité assez importante, on ne peut pas vraiment dire qu'Evergrey ait jamais véritablement délivré un mauvais disque, des disques comme Torn ou Glorious collision sont assez loin d'être des chefs-d'oeuvre dans la discographie des suédois, mais ces albums ont quand même leurs moments, il faut dire aussi qu'Evergrey a toujours été un groupe très original et à part d'un point de vue stylistique, mélange de Power Metal et de Rock Gothique avec pas mal d'ajouts d'éléments progressifs, Evergrey a toujours tenter d'allier des mélodies très catchy à des structures plus complexes, un équilibre fragile et une alchimie compliquée qui avaient commencé à foirer quand le groupe s'était relâché pour se tourner vers une musique plus simple et directe, et après un trou noir de trois ans, l'objectif d'Evergrey est clairement de relancer la machine et de retrouver un certain allant avec Hymns for the Broken, qui est plus une évolution de Glorious Collision qu'un véritable retour aux sources...
Peut-être que ce qui donne un peu plus de saveur à Hymns for the Broken par rapport à l'album précédent est l'état d'esprit de son créateur, Evergrey n'a peut-être jamais été aussi bon que quand Tom Englund était au fond du trou émotionnellement, après tout, Evergrey a toujours plus ou moins été un projet très cathartique pour son créateur, qui ne nous a rien épargné de ses états d'âme, chaque album étant quasiment une session de thérapie en public pour Englund, le fait d'être passé à un cheveu du split et d'avoir traversé de nouvelles heures très sombres va se ressentir ici, et donner à Hymns for the Broken une coloration particulière, et le groupe va jouer à fond sur le registre émotionnel, et tant pis si cela passe par un nom d'album cliché au possible qui n'a pas grand chose à avoir avec la pochette typée propagande communiste.
Heureusement que le groupe va développer une dramaturgie et nous plonger dans les atermoiements et les doutes de Tom Englund, car sincèrement, Evergrey ne va rien proposer de neuf sur son nouvel album, et à défaut d'avoir sorti un grand disque, Evergrey parvient juste à nous pondre un album meilleur que Torn et Glorious Collision, sans forcément atteindre le niveau de qualité des "classiques" du début de sa discographie, il faudra donc se contenter de ça.
Ce n'est pas parce que Tom Englund a rapatrié deux anciens bannis, le guitariste Henrik Danhage et le batteur Jonas Ekdahl, que forcément Evergrey va revenir à la période Recreation Day, et encore moins au Dark Power Metal progressif des débuts, non, et c'est ainsi que l'on va retrouver les bons vieux riffs très simples typés Neo Metal que le groupe utilise depuis une dizaine d'années, le tout mêlé aux arrangements rock gothique de grande classe, aux chœurs, et au chant unique d'Englund, sans oublier les mélodies ultra catchy, la base pour le groupe, et comme d'habitude,
C'est finalement tout ce qu'on trouvait sur Glorious Collision, mais cette fois-ci dans un état d'esprit différent, et cette volonté d'offrir à l'album une dimension émotionnelle plus intense, Hymns for the Broken est en quelque sorte Glorious Collision en moins direct, le nouvel album est moins évident, d'ailleurs les morceaux sont généralement plus long, et même si au premier abord on peut considérer Hymns for the Broken comme une version mollassonne de son prédécesseur, cet avis évolue au fur et à mesure des écoutes, et l'on se rend-compte qu'on est plutôt face un album qui nous embarque dans les aspects les plus délicats et émotionnels de la musique d'Evergrey, ce qui n'empêche pas de le trouver parfois un peu mou, surtout que le groupe use et abuse de certaines facilités d'écriture et l'on est quand même quelque fois à la limite du recyclage, un recyclage qui va toucher un bon nombre de mélodies vocales d'Englund, il y a quand même un paquet de refrain qui ont un effet déjà-entendu et c'est assez gênant, et pour continuer sur le chant d'Englund, je le trouve personnellement un peu à la peine en terme d'émotion, on sent le poids des années sur sa voix, et il lui arrive parfois de surjouer un peu le côté mélodramatique, en tout cas il est aujourd'hui moins poignant que par le passé, même au niveau des paroles, on sent qu'elles sont moins profondes qu'avant, plus simplistes, et traitées par le prisme de clichés et de lieux communs emo-gothiques, mec, t'as 40 ans maintenant, tu peux pas te permettre de balancer des lyrics dignes d'un groupe d'Emocore, surtout que t'avais un réel talent d'écriture avant.
Après la petite intro bien lugubre avec un spoken word mystérieux and shit, voilà que déboule King of Errors, et l'on est en plein territoire connu, le bon vieux single classique, efficace, catchy... que t'a déjà entendu sur tous les albums d'Evergrey depuis plus de dix ans en titre d'ouverture, A New Dawn va enchaîner sur un autre single-like typique, cette fois-ci plus orienté sur les claviers que sur les riffs, ça reste sympa, ne vous méprenez pas, mais ce n'est pas non plus des monuments d'originalité, surtout qu'on va atteindre tout de suite une petite faute de goût très tôt dans l'album avec un Wake a Change qui est une bonne grosse ballade à base d'électro Darkwave et de piano où se promène un riff quelconque et le chant larmoyant d'Englund, aie, ça ressemble à un leftover de Paradise Lost période Symbol of Life quand les anglais tentait de faire de l'électro-goth, donc ouais, c'est pas très bon.
Heureusement qu'il y a du mieux par la suite, une suite où Evergrey va parvenir à se montrer plus poignant et émotif, avec des morceaux plus intense aussi, ce sera le cas sur un Archaic Rage avec un piano en soutient d'un bon riff, un titre qui évoluera vers une excellente partie centrale moins convenue et plus dynamique, l'éponyme Hymns for the Broken joui d'une très belle mélodies et d'un chant tout en délicatesse, notons également dans la catégorie des réussites un très bon Black Undertow à l'atmosphère très sombre et très Heavy, on passera volontiers sur la ballade piano/voix Missing you (Alerte Cliché!) vers la fin pour se concentrer sur ce qui est surement le meilleur titre de la galette, The Grand Collapse, où Evergrey renoue quelque peu avec la grandeur d'antan, sur un vrai titre de Power Dark Metal progressif, le genre de morceau que j'aurais aimé entendre un peu plus tôt dans l'album plutôt que glisser en fin d'album entre deux ballades, c'est un peu dommage, car malgré toute sa bonne volonté, Evergrey ne semble toujours pas décidé à replonger dans le Dark progressif et n'y fait que des allusions tout au long de ce Hymns for the Broken.
Sans être parfait, Evergrey effectue un bon petit retour, avec une musique un poil moins évidente que lors des albums précédents, mais malgré tout, Evergrey est toujours un groupe convalescent, qui a surement préféré se rassurer avec un album qui pioche un peu partout dans sa discographie, même si c'est la formule récente qui est davantage privilégiée.
Hymns for the Broken est quand même un bon disque, pas un grand disque, mais suffisant pour relancer quelque peu l'intérêt autour du groupe, l'album est plus calme, moins direct que Glorious Collision, mais on y trouve un supplément d'âme, les arrangements sont excellents, délicats, le groupe a d'ailleurs bien bossé ses mélodies, et les leads sont également plus nombreuses, mais il convient d'émettre quelques réserves malgré tout, notamment ce sentiment de déjà-entendu qui donne quand même l'impression que ce bon vieux Englund recycle ses anciennes mélodies, l'album n'a pas non plus de très grand moment, mais fait dans la constance, à deux-trois fautes de goût près, et sait se montrer suffisamment accrocheur sur la durée.
Hymns for the Broken est dense, assez diversifié, mais ne va pas suffisamment loin et ne propose pas de nouveauté notable pour être qualifié d'album qui fera date dans l'histoire d'Evergrey, et l'on peut juste espérer qu'il marque le début d'une nouvelle étape pour le groupe, et qu'il serve de base à un hypothétique prochain disque qui lui saura remettre les pendules à l'heure...
Encore Convalescent
Track Listing:
1. The Awakening
2. King of Errors
3. A New Dawn
4. Wake A Change
5. Archaic Rage
6. Barricades
7. Black Undertow
8. The Fire
9. Hymns for the Broken
10. Missing You
11. The Grand Collapse
12. The Aftermath