lundi 29 avril 2013

[Chronique] Queensryche - Frequency Unknown


C'est donc un joyeux bordel du côté de Queensryche depuis quelques temps, je ne vais pas revenir sur tous les détails, mais l'année dernière, Queensryche a viré son légendaire chanteur Geoff Tate, ainsi que sa gonzesse également manager du groupe, à cause d'une multitudes d'embrouilles, comme la vente en cachette des droits d'Operation Mindcrime à une société d'animation ou bien sûr les disputes sur le pognon, citons encore la baston entre Tate et le batteur Rockenfield au brésil, avec crachats sur scènes et menaces au couteau backstage sur ce dernier (lol), du grand n'importe quoi.
Bref, Viré de Queensryche, Tate n'allait pas se laisser démonter par cette broutille, et décida de créer son propre Queensryche, vu qu'il semble qu'il en ait le droit, on se retrouve donc dans une situation ubuesque avec deux Queensryche, Tatesryche et le Queensryche emmené par les membres fondateurs Rockenfield, Wilton, Jackson avec un nouveau chanteur, j'imagine bien que cela doit être un monstrueux bordel juridique et qu'un jour une court devra dépatouiller tout ça, mais pour l'instant, il y a bien deux groupes avec le même nom.
Fin de la parenthèse, on ne reparlera plus trop du contexte, intéressons nous à ce nouvel album de Queensryche, emmené par Geoff Tate donc, qui est ce qu'on appellera poliment une grosse merde, et une bien triste manière de célébrer les 25 ans d'Operation Mindcrime...

En dehors des embrouilles en coulisse, Queensryche était devenue une véritable blague ces dernières années, en sortant des albums foireux comme American soldier ou le pathétique Dedicated to Chaos (en fin de compte, Operation Mindcrime II, même si un peu faiblard, tenait encore a peu près la route), avec une sale orientation Hard rock lourdingue pas du tout inspirée, et m'est avis que tout cela est de la faute de Geoff Tate, lui qui avait eu la glorieuse idée de la tournée Queensryche Cabaret, achevant de foutre en l'air la crédibilité du groupe.
En plus de ça, il faut également ajouter son album solo, King and Thieves (notez la subtilité du titre), sorti l'année dernière, qui était absolument lamentable et indigne d'une des plus grandes voix du Metal, ce qui n'est plus vraiment le cas aujourd'hui tant il est vocalement à la ramasse.
Frequency Unknown, donc, nouvel album de Queensryche, premier album du nouveau Queensryche, ou album solo de Geoff Tate avec le nom de Queensryche dessus? chacun son avis, mais après écoute, on est plutôt dans le troisième cas, tant ce disque n'a pas grand chose à voir avec le passé glorieux du groupe.
Un petit mot sur la pochette quand même, avec le poing et les bagues qui annoncent un bon gros Fuck You surement en direction de ses anciens collègues, bravo Mr Tate, c'est classe, d'une subtilité rare, un peu comme vos paroles quand il s'agit de leur lancer des piques, on avait compris quand vous les aviez traîné devant les tribunaux que ce n'était plus vos potes, ce n'était franchement pas la peine d'en rajouter.
Frequency Unknown, c'est surtout Geoff Tate faisant de la merde avec un groupe de seconde zone et un paquet de guests, comme Paul Bostaph sur quatre titres, Chris Poland et même K.K Downing qui a quitté sa retraite et son parcours de golf pour balancer un solo sur Running Backwards, mais sincèrement, cherchez pas, ils ne servent à rien à part faire joli dans une très très longue liste de guests d'une quinzaine de noms, d'ailleurs, à part les trois que j'ai cité, je n'en connais aucun.
Un album rempli de titres mous du genou, chiants, plats, et pas du tout inspiré, notamment les riffs d'une banalité abyssale et pire encore, l'incapacité constante de Tate à proposer ne serait-ce qu'un seul refrain sympa.
Pourtant, le premier titre, Cold, fait illusion, de loin, si on y prête pas trop attention, c'est gentillet, ça fonctionne pas trop mal, mais la suite ne sera qu'une très longue série de ratages en règle où rien ne va fonctionner, notamment l'horrible Dare, et des titres sans directions précises comme Fallen ou Life without you, et que dire de cette espèce de balade acoustique toute nulle qu'est Give it to you, sans émotion aucune.
La plupart des titres sonnent de manière assez bizarre en fait, une sorte de Hard Rock qui serait un peu plus forcé pour faire Heavy, par exemple Running Backwards ou Slave sur lesquels on sent que le groupe essaie de sonner plus dur, de faire plus méchant, et ça pourrait marcher, presque, si seulement le groupe avait un bon chanteur, car plus que musicalement, c'est vocalement que ça foire totalement, Geoff Tate est incapable d'apporter du dynamisme, il n'y a aucune énergie dans sa voix, constamment dans le même ton, tranquille, décontracté du gland, pépère le Geoff, qui miaule ses paroles sans trop se faire chier, comme s'il s'en foutait et qu'il avait torché ça en une matinée de studio, c'est con, car un titre comme In the hands of God pourrait être très bon s'il avait bénéficié d'un chant beaucoup plus énergique, de la même manière, même si Everything est plutôt bien foutu, il est plombé par un refrain cucul la praline atrocement niais.
Le seul moment ou l'on ressent un peu d'émotion, c'est sur le dernier titre, The weight of the world, où Tatesryche fonce dans du progressif pas dégueulasse du tout, mais qui a tendance à un peu trop traîner en longueur.
Franchement, tout ça est mauvais, et je me demande si les titres ne sont pas des restes des sessions du dernier album solo de Geoff Tate tant l'ensemble est plat et en panne totale d'inspiration, en tout cas, ça fait mal au cul de voir ce disque sortir avec le nom de Queensryche sur la pochette...

Bref, la renaissance de Queensryche, c'est pas ici que ça se passe, c'est même plutôt le contraire, Frequency Unknown est un enterrement en petit comité dans une décharge publique du coin, avec un Geoff Tate qui pisse sur la tombe en se marrant, et comble du foutage de gueule, Tatesryche nous propose en bonus tracks quatre versions réenregistrées issues de l'âge d'or du groupe, et pas n'importe lesquels, puisqu'ils s'agit de I don't believe in love, Empire, Jet city woman, et Silent Lucidity, pourquoi?? parce que Geoff Tate t'emmerde et fait ce qu'il veut, dont massacrer ses propres chansons, dans ton cul quoi!
(Il faut quand même noter que le label a lancé un concours de vidéo intitulé Best Rant contest, et le gagnant de la vidéo la plus haineuse sera invité en VIP à Seatlle pour un concert, c'est ici: http://cleorecs.com/home/queensryche-best-rant-contest)
Un échec prévisible? surement quand on regarde un peu la carrière du bonhomme, il ne fallait pas s'attendre à grand chose, surtout que ce Queensryche n'est pas un groupe, il s'agit juste de Geoff Tate et une joyeuse bande de mercenaires nous balançant un disque sans intérêt et complètement vide de sens, qui semble bricolé avec des restes venant des derniers disques de Tate, en solo ou pas, c'est moche, pénible, lourdingue et aussi agréable à écouter que de courir un marathon avec une fissure annale.
Sachez qu'en plus, le son est tellement à chier qu'une version remixée de l'album est disponible, je l'ai pas écouté, mais ça ne va pas changer grand chose, on ne change pas le plomb en or par la magie d'un nouveau mix, quand un titre est pourri, il le reste...
Je vous conseille donc d'attendre l'album de ce qu'on appellera le "vrai" Queensryche (après tout, il y a trois membres fondateurs dedans) qui sortira le 25 juin chez Century Media, dont un titre, plus conforme à ce que j'attends de Queensryche, est disponible en écoute...

Comme prévu, c'est complètement pourri...
1 / 5

Track Listing:
1. Cold
2. Dare
3. Give It to You
4. Slave
5. In the Hands of God
6. Running Backwards
7. Life Without You
8. Everything
9. Fallen
10. The Weight of the World
Bonus tracks:
11. I Don't Believe in Love
12. Empire
13. Jet City Woman
14. Silent Lucidity