vendredi 2 novembre 2012

[Chronique] Sinate - To the Death


C'est un peu un miracle qui nous attend aujourd'hui, car pour la première fois depuis bien longtemps, je vais vous parler d'un bon disque!!!
Bon, en fait, l'album est sorti en début d'année, mais comme Vita Imana, je me l'étais mis de côté en cas de période de vaches maigres, comme c'est le cas actuellement (lol, c'était ça ou une chronique du furoncle solo de Geoff Tate), et ça change un peu de fouiller dans l'underground, plutôt que de se taper les merdes des soi-disant gros groupes, par "gros", j'entends les groupes avec un label derrière assurant la promo et des "journalistes" complaisants leur bouffant dans la main, ce qui est loin d'être le cas ici.
Sinate vient donc de Nouvelle-Zélande, pays plutôt connu pour son rugby et ses moutons que pour ses groupes de Metal (quelqu'un à des nouvelles de Dawn of Azazel?), et nous livre ici avec To the Death son troisième album après un long hiatus de six ans, et ça valait le coup d'attendre, car ce disque est une véritable boucherie...

Sinate, c'est donc du Thrash Death, technique, véloce, brutal, un peu old school, sans les vagues tentatives de chant clair et les plans pénibles jazz prog qu'on trouve trop souvent actuellement, un son qui se rapproche donc, pour vous situer, plus d'un Battlecross que d'un Revocation, bref, Sinate, c'est du gros son qui fait swinguer les kiwis.
Du violent donc, mais n'allez pas croire que les neo-zélandais sont des bourrins bas-de-plafond, un petit peu, bien sûr, mais pas que, car ce sont aussi de redoutables compositeurs, chaque blast, chaque accélération, chaque solo, est réfléchi, dosé, et pensé pour attendre son but, à savoir la destruction pure et simple de vos cervicales, en une quarantaine de minutes, divisée en 10 brûlots Thrash/Death sans concession.
Pas de conneries en chant clair, non, le chant est partagé entre une voix écorchée typiquement Thrash et des growls guturaux venant tout droit des enfers, et surtout pas d'effets de manche ni de démonstrations stériles à base de plans prog/jazzy pour faire mouiller les geeks, rien de tout ça ici, car même si le niveau technique est très très élevé, Sinate n'est jamais dans la démonstration, le groupe tabasse sévère, du début à la fin, mais sans jamais tomber dans le bourrinage bête et méchant, c'est bien simple, on ne voit pas le temps passer ici
C'est donc là où réside la force de Sinate, proposer une musique ultra brutale et violente et également diaboliquement variée, un travail de vieux briscards, car les gars sont loin d'être des perdreaux de l'année.
Dès le premier titre, Curse of the Blood eagle, le ton est donné, car après une courte intro acoustique, qui sera le seul vrai moment calme du disque, Sinate vous assène un premier direct du droit en plein dans la gueule, avec un batteur dont le but doit être de passer le mur du son, rapidité, vélocité, avec ces riffs typiquement thrash, mais également virtuosité, avec ces deux délicieux soli, directs, sans fioritures, une véritable décharge sonore tout en changements de rythme, mais avec une rare fluidité.
L'album est donc rempli de ce genre de titres directs et efficaces, comme Premonition of the wicked, ou encore The Black Death (et son début très black du plus bel effet)  mais pas seulement, car Sinate sait prendre son temps, surtout dans la seconde partie de l'album, utilisant souvent le mid-tempo ultra heavy, qui se termine souvent en grosse accélération qui pulvérise tout sur son passage.
Submit your Blood est un bon exemple, le titre le plus long du disque avec ses six minutes, est certes rapide, mais contient une espèce de Breakdown à l'ancienne, suivi d'une accélération et d'un autre passage mid tempo menaçant, a contrario, Godless World semble n'aller vraiment nulle part pendant quatre minutes, le genre de titre heavy chiant qui manque de hargne, mais rassurez-vous, ce sera le seul que vous allez zapper, car le titre The Pain, suivant remet de suite les pendules à l'heure, avec une première partie qui décoiffe et une seconde plus surprenante avec un passage acoustique planant, et que dire encore de ce véritable monstre d'intensité qu'est Return to Scars flirtant parfois avec le Heavy dans ses soli, encore une autre mandale à mettre au crédit des kiwis...

Bon on ne va pas tourner autour du pot, To the Death est le genre d'album qui fait plaisir à entendre, 43 minutes de pur Thrash/Death dans sa plus simple expression, violent, dévastateur, technique mais jamais démonstratif, bourrin mais jamais pénible car suffisant varié pour éviter l'overdose, que dire de plus à part que Sinate a frappé un grand coup pour son retour, peu-être un mot sur la production, très claire, puissante mais en conservant ce côté abrasif et quelque peu old school qui sied à merveille au style pratiqué ici.
Certes, Sinate ne révolutionne rien, mais propose un véritable condensé de haine et de fureur, un album coup de coeur, intense et qui ne fait pas dans la dentelle, moi, personnellement, j'adore...

Destruction de Kiwis!!!!
5 / 5