jeudi 8 novembre 2012

[Chronique] FinDuMonde - Licantropia


En ce moment, je vous fais voyager, après la Nouvelle-Zélande, une autre destination exotique, l'Argentine, pays plus réputé pour ses joueurs de foot et sa pampa chère à Florent Pagny que pour son Metal, car franchement, à part Rata Blanca, A.N.I.M.A.L, voir Malon, on ne peut pas dire que la scène locale se soit fait beaucoup remarquée en dehors de ses frontières.
Bref, FinDuMonde (tout collé pour faire plus stylé), comme son nom ne l'indique pas, nous vient donc de Buenos aires avec son premier album sous le bras, Licantropia, avec un seul but, vous défoncer la gueule en une vingtaine de minutes... ah, je ne vous l'avais pas encore dit, les gars donnent dans le gros Death/Grind qui tâche...

En fait, vu le format, il est plutôt bizarre de parler d'album, huit titres pour un total de 21 minutes, ça ressemble plutôt à un EP, mais passons, car musicalement, les argentins assurent et délivrent un très bon moment d'un mélange Death/Grindcore abrasif qui arrache les poils, FinDuMonde n'est pas là pour plaisanter et prendre son temps, préférant envoyer la purée en mode bulldozer.
Pour résumer, ça défouraille sévère dans la pampa, et l'on se rend vite compte au fur et à mesure que le disque avance que FinDuMonde adore Napalm Death, sans faire de copie, fort heureusement, mais certaines sonorités se rapprochent pas mal du son des anglais.
Autre particularité, le groupe chante en espagnol, ce qui n'est pas vraiment un problème car le chanteur gueule comme un goret, ce n'est pas comme si c'était de la grande poésie.
Du Death Grind influencé par Napalm Death, mais pas seulement, car FinDuMonde aime varier les plaisirs, notamment sur le titre d'ouverture, Lycanthropus, le plus long de l'album, avec ses quasiment quatre minutes, qui voit le groupe démarré pied au plancher dans une ambiance apocalyptique proche de ce que pourrait faire un Ulcerate, un Death brutal presque planant, du plus bel effet, avant une première accélération, mais vers deux minutes, surprise, voici qu'un breakdown sort de nulle part, donnant une touche hardcore courte et pas dégueulasse du tout, surtout que cela sert de rampe de lancement à une nouvelle accélération, bref, ça arrache, des sonorités à la Ulcerate qu'on retrouvera d'ailleurs en ouverture du très court Carne, qui se termine en matraquage en règle.
La suite est un peu plus brutale et direct, plus Grind en somme, et c'est là où les influences Napalm Deathienne vont se révéler, avec un enchaînement de brûlots rentre-dedans, comme Ataque Sorpresivo, La Condena, avec là encore un breakdown à la Cryptopsy que je n'aime pas trop, et une petite touche Old school à la Altar assez croustillante, ou encore un Balas de Plata très varié où l'on croirait parfois entendre Barney gueuler.
FinDuMonde donne parfois l'impression de toucher à tout, le Death, le Grind, et une petite touche de Hardcore, par certains breakdowns plus ou moins bien sentis (pas génial sur La Condena ou Fenix, mais bien mieux sur le premier titre), ou parfois au niveau du chant, avec par exemple des choeurs appuyant le refrain sur Medium, qui sonne quelque peu comme du vieux Sepultura.
En seulement huit titres, FinDuMonde a tout dit, mais n'a pas vraiment réussi à définir sa propre personnalité, bien sûr, ça bourre, ça bastonne, ça tabasse, on ne s'emmerde pas du tout, et Licantropia donne un goût de trop peu, avec un savoir-faire étonnant, car même sur un format court, les argentins offrent une grande variété, mais c'est un peu ça le problème, car FinDuMonde survole plein de courants différents, mais n'arrive jamais vraiment à se fixer, en passant d'un extrême à l'autre au gré des titres, voir au sein même des titres, alors qu'ils sont très courts, tout ça manque un peu de cohérence, heureusement, les gars sont plus que compétents et compensent par une intensité assez peu commune.

Bref, malgré ses quelques défauts de jeunesse et son petit manque de personnalité propre, FinDuMonde est une bonne petite bombe de Death Grind qui fonce dans le tas et Licantropia se révèle au final un disque plutôt jouissif, intense, brutal, varié (peut-être trop), et m'apparaît plutôt comme une carte de visite nous présentant ce dont le groupe est capable, tout ça semble prometteur en tout cas, c'est court, mais ça envoie le pâté, abrasif, furieux, bien produit, et c'est déjà pas mal, j'espère juste que le groupe affinera sa formule à l'avenir, car ils ont le potentiel et les compétences.
Notons que le disque est écoutable et téléchargeable (gratuitement ou pas, c'est vous qui voyez) sur Bandcamp: http://findumonde.bandcamp.com/album/licantropia
Et filez-leur un like sur Facebook pendant que vous y êtes, ils le valent bien...

Tango Death/Grind furieux dans la Pampa
3.5 / 5