lundi 28 mai 2012

[Chronique] Sonata Arctica - Stones Grow Her Name

Malgré une discographie désormais assez conséquente et un style qui a énormément évolué, Sonata Arctica restera toujours pour moi le groupe de jeunots qui faisait du Stratovarius-like vers la fin des années 90, pas de la grande musique, mais des albums vraiment bien foutus illuminés par la voix de Tony Kakko, celle-ci étant heureusement mieux maîtrisé que le niveau d'anglais du garçon.
Après un début de carrière (et un Ecliptica de toute beauté) à pomper avec classe le Speed Metal des géants de l'époque, les choses ont quelque peu évoluées, à partir de Reckoning Night, qui voyait le groupe s'engager sur un chemin plus progressif, ce qui nous donnera l'étrange (et au final assez médiocre) Unia, qui divisa les fans.

Bizarrement, les finlandais avait par la suite relevé la barre avec l'excellent et maîtrisé The days of grays, peut-être leur album le plus abouti à ce jour, et autant vous dire que si vous avez aimé ce disque, vous allez tomber de très haut avec ce Stones grow her name, qui remporte haut la main le titre de l'album le plus faible de la discographie de Sonata Arctica...
Qu'il est loin le temps du Speed Melodique à la finlandaise, oubliez donc les cavalcades de guitares et les soli de haut vol, les guitares sont ici réduites à une simple fonction de soutien des claviers, entérinant définitivement le parti-pris des derniers albums, et autant dire que le résultat est incroyablement mollasson et bancal, la faute à une surcharge de guimauve et à un songwritting de feignasse.
Stones grow her name n'a même pas pour lui d'être fun, et n'atteint même pas le niveau d'un honnête album de Happy-Metal, non, c'est encore pire, Sonata Arctica sombre ici dans une sorte de guimauve metal, à la limite du hard rock de conte de fée, avec ses ambiances dignes d'une parade Disney, et ses paroles d'une insoutenable niaiserie, le résultat est tellement sucré qu'il devrait être interdit aux diabétiques pour raison sanitaire.
Commençons par les points positifs, ce qui sera rapide, vu que seuls 2 titres méritent d'être sauvés de cet insensé naufrage.
Le titre d'ouverture, Only the broken hearts (make you beautiful), même si aussi niais que son titre le suggère, rappelle le Sonata arctica de la grande époque, celui qui savait composé des titres accrocheurs et mélodique, un titre pop metal acidulé dont le groupe a (avait) le secret, de la même manière, Somewhere close to you sera bien le seul moment ou le groupe montera une petite touche agressive, enfin pas trop, faut pas pousser non plus, avec une excellent refrain, ce sera donc les deux seuls titres vaguement acceptables de l'album, car le reste est purement et simplement médiocre, entre moments niais et titres de remplissages merdiques.
Afin de vous faire une idée, Shitload of Money, donc, est une sorte de titre Hard rock/Glam sirupeux aux paroles WTF qui ne veulent rien dire, Don't be mean est une balade orchestrale quelconque qui s'avère assez comique en fin de compte (sic), alors que Losing my Insanity est un pur filler médiocre dans la plus grande tradition du groupe, assez rapide malgré tout, sans aucune surprise et très prévisible, à l'image de l'album, je ne citerai même pas The Day, une sorte de power balade bidon et guimauvesque chargée de claviers que je préfère oublier...
N'oublions pas le premier single de l'album, I have a right, dévoilé il y a quelques semaines, qui fait froid dans le dos tant il est niais, un titre de rock/pop/electro avec des voix d'enfants, si le but du groupe était de composer l'hymne du jardin d'enfants du quartier, et bien c'est très réussi, bravo, et félicitations à Tony Kakko pour ses paroles niveau gamine d'école primaire, "Father there's a little flower beautiful and different all alone, all alone...", de la grande poésie, une fois de plus...
Il y a quand même une surprise dans cet album, avec Cinderblox, qui voit le groupe plonger dans le bluegrass, violon et banjo à l'appui, pour un résultat évidemment bancal et décousu, sans vraiment de liant entre les parties, même si j'apprécie la prise de risque, en gros, c'est foiré mais bien tenté...
En fin d'album, deux titres très longs, Wildfire Part II et Part III, plus de quinze minutes au total, ou le groupe renoue quelque peu avec son récent passé plus progressif, le problème étant que ces deux titres mélangent moments agréables et passages médiocres, avec un songwritting au abonné absent.
Part II étant assez inintéressant, car dans le même ton que les titres précédents, c'est donc du côté de Part III qu'on ira chercher notre bonheur (et encore...), enfin un peu d'agressivité sur cette galette, gros riff, ça tabasse un peu, le chant se fait plus théâtral, même si on regrettera une partie orchestral convenue et surtout une fin de titre qui sombre dans le n'importe quoi avec une voix bizarre sur fond de gazouillis d'oiseaux, où le groupe aborde un sujet de fond, la défense de l’environnement, c'est tout mignon...
Ah, j'oubliais, il y a un bonus track sur la version européenne, Tonight I dance alone, qui est une balade de merde, voilà, c'est assez bien résumé...

Sonata Arctica ne passe pas loin du naufrage total avec ce Stones grow her name qui est sans contestation le plus mauvais album du groupe.
L'album est niais, ennuyeux, creux, prévisible, chiant, pompeux, parfois risible même, pas inspiré, et sans vraiment d'orientation précise, le groupe ne sait pas du tout où il va et nous balance une collection de titres comme un tas de guimauve qui colle aux dents, étrange de voir un groupe, qui avait plutôt bien réussi (après s'être cherché un peu) sa réorientation post-speed mélodique avec le très bon The days of grays, nous sortir un disque aussi creux et superficiel que Stones grow her name, qui n'a absolument aucun intérêt ni aucune saveur...

Suicide rose bonbon...
1.5 / 5