samedi 21 mai 2011

[Serie TV] The Cape


C'est la merde, j'vous l'dit ma bonne dame, la police, les politiciens, tous sont corrompus jusqu'à la moelle, les gens ne respectent plus rien, la société tombe en ruine, alors le monde a besoin d'un héros, un vrai, un type droit et intègre, un modèle pour nos enfants, une personne quelqu'un que redonnera espoir à la population de Palm City...
C'est personne... et bien ce ne sera pas Vince Faraday, aka The Cape.
De toute façon, super-héros et télévision ne font pas bon ménage, cette Cape daubesque n'en est qu'une preuve supplémentaire.
On avait eu le droit à Heroes, qui avait enchaîné le bon et le moins bon avant de se terminer sur une saison finale calamiteuse, et plus récemment le nullissime No Ordinary Family, qui je l'espère (et c'est fort probable) ne connaîtra pas une seconde saison.
Ah, j'oubliais le meilleur, le mythique/hilarant/nul/culte Black Scorpion, série Z fauchée en 22 épisodes produite par Roger Corman pour Sci-Fi, un show ultra-cheap, mais qui faisait preuve d'un second degré certain, et surtout, il y avait les miches de Michelle Lintel (quelqu'un à des nouvelles d'elle?) moulées dans un costume en latex (miam)

Bref, tout ça n'est guère reluisant et laissait augurer du pire pour cette production NBC, et il faut bien admettre que la série tient ses promesse, en terme de médiocrité bien sûr.

Le pitch à l'arrache?
Vince Faraday est un flic intègre, marié et père d'un gamin, mais qui décide de quitter la police corrompue afin de bosser pour une entreprise de sécurité privée, ARK, dirigée par le milliardaire Peter Fleming. (cherchez pas, c'est lui le méchant)
Le gentil Vince se fait piéger par le machiavélique Chess, qui n'est autre que Peter Fleming, et à la suite de ce traquenard, tout la ville (et sa famille) croit que Faraday est le Chess, et qu'il est mort.
C'est con...
Mais heureusement, Vince se retrouve au "Carnival of Crime", un cirque underground (pour ne pas dire, dans les égouts) dont les membres sont spécialisés dans l'attaque de banques, et dirigé par Max Malini, qui va l’entraîner à utiliser une mystérieuse cape; ça tombe bien, Vince est super chaud pour se venger.
C'est ainsi que Vince Faraday devient The Cape, justicier sombre et torturé (sic) en quête de vengeance et de retrouvailles avec sa famille... bof


Bon, ok, le pilote n'était si mauvais que ça, je l'admet, même si le rythme de narration est assez bizarre, car chaque épisode est divisé en chapitres, il parait que c'est censé être présenté comme un Comic, mais comme je n'y connais rien en comics, je ne vais pas approfondir la chose.
Quoiqu'il en soit, ce chapitrage provoque un beau bordel, tant les ellipses sont atrocement nombreuses, on passe donc du coq à l'âne, sans prévenir, sans réelle continuité, on fait des sauts dans le temps, Vince pense à un plan, et hop, on se retrouve dans le repaire du méchant de service.
Ça fonctionnait pas trop mal dans le pilote, même si ça donne l'impression que l'entrainement de Vince à maîtriser la cape et d'autres techniques de combat et d'illusion prend en gros 10minutes chrono.
Donc voilà, c'est fait, aidé par les truands du cirque, Max le chef, un illusionniste, un nain et une acrobate (ouais, ils sont que 4 dans le cirque), Vince est devenu The Cape, mais il est aussi aidé par la mystérieuse Orwell, Blogueuse dénonçant le crime et la corruption à Palm City.

Une fois le pilote passé, pas génial mais agréable, la série va lentement sombrer vers la médiocrité et le grand n'importe quoi, et accumuler les séquences absolument pas crédibles, le tout évidemment ruiné par le rythme épileptique dû aux ellipses.
Du côté des acteurs, c'est clairement pas la joie.
David Lyons en The Cape joue comme une patate, et son jeu d'acteur et forcé et limité, plutôt problématique quand la série est supposée mettre en scène un héros torturé et sombre, sa version du personnage torturé consistant à mettre une capuche et prendre un air méchant.
Le personnage d'Orwell est campé par Summer Glau, qui semble avoir pris un abonnement à ce genre de production et doit ambitionner de devenir une sorte de fantasme ultime pour geek, après ses "performances" dans Firefly, Serenity, Sarah Connor Chronicles, les 4400, et poussant même le vice jusqu'à apparaître dans un épisode de Big bang theory.
James Frain à une bonne gueule de méchant de service, et relève un peu le niveau, et semble s'amuser à cabotiner en en faisant des tonnes.
On a bien sûr droit à une galerie de méchants ultra-caricaturaux, Scales, une brute avec une peau de serpent (lol), quelques tueurs embauchés pour buter Vince, ou encore un magicien russe s'appelant Molotov (re-lol), de toutes façons, ils sont tous soit nuls, soit cons, soit les deux à la fois.
Au niveau de l'histoire, on suit vaguement The Cape botter des culs et poursuivre sa vengeance, tout en tentant de reprendre contact avec sa famille, avec un scénario qui est juste ridicule.
Vince déguisé en The cape parlant régulièrement avec son fils, qui doit être un peu débile quand même, car il ne se semble pas reconnaître la voix de son propre père ni son visage, sachant que le masque de Vince, c'est juste un bandeau sur les yeux... (sa femme non plus ne se doute de rien)
La structure elliptique des épisodes rend le tout vraiment indigeste, et assez peu compréhensible, de plus, quasiment tous les choix que fait Vince sont illogiques, ce qui fait qu'on s'énerve au fur et à mesure, en pestant devant l'incompétence crasse de ce héros de pacotille, et de ses ennemies aussi hein.
Les épisodes sont mal dosés, certains passages, pourtant importants, sont ultra rapides, d'autres, anecdotiques, prennent des heures, notamment la révélation du secret d'Orwell, parce que faut pas nous prendre pour des cons, on le sait depuis le début que c'est la fille de Chess.
La série ne trouve jamais le ton juste, il y a de l'action, un peu de papotage, un peu d'humour pas toujours drôle, la série est supposée être sombre, mais pas tant que ça finalement, la mayonnaise ne prend jamais.
Bizarrement, le dernier épisode est assez distrayant, il s'y passe plein de trucs, de l'action, des révélations... certes, tout ça est téléphoné, et même si on flirte avec le ridicule, il est moins vomitif que le reste de la série, même si le fait que cet épisode soit le dernier, et donc une délivrance après des heures de souffrance, doit influencer mon jugement.
Les scènes d'actions sont plutôt bien foutues, mais ne compensent pas un scénario indigent, même si parfois, certains passages ont de la gueule, surtout quand la série se concentre plus sur son atmosphère (la partie sur Lich notamment) plutôt que sur son héros, ce qui n'est que trop rarement le cas.
Ce qui ne fait que renforcer le sentiment de gâchis d'une série qui n'aura jamais su trouver le ton juste, qui hésite constamment entre série d'action fun et série plus sombre et fouillée, et ne choisit jamais sa voie...

A éviter...