Il y a 4 ans, Necros Christos déboulait des méandres de l'underground avec son premier album sous le bras, Triune Impurity Rites, précédé d'une avalanche de split/EP/demo en tout genre et d'une réputation plus que flatteuse chez les trve fans de l'occulte qui s'était jetés dessus pour le porter en triomphe, et il faut bien avouer que pour cette fois, ils avaient à peu près raison.
Autant le dire, j'avais adoré ce premier album, son Doom-Death Über Occvlt faisait mouche, tout en étant finalement pas si original que ça.
Necros Christos, c'est un peu comme le Tofu, seul, c'est ultra fadasse, ça n'a aucun goût, aucune saveur, mais avec le bon mélange d'épice ou la bonne marinade, ça peut le faire.
Ce qui fait la force de ce groupe, c'est plus la forme que le fond finalement, parce que bon, les riffs tournent un peu en rond, le chant est linéaire au possible, mais NC a eu cette bonne idée de laisser tout ça macérer assez longtemps dans un jus putride et pestilentiel, et force est de constater qu'ils avaient trouvé la bonne recette, rendant leur tambouille originale.
Globalement, ce premier concept-album était carré, massif, une grosse heure de Ritual Doom Death satanique et occulte, 23 titres, avec ses interludes, ses portes, ses passages, ses références ésotériques, le tout s'imbriquant à merveille, une sorte de messe noire gravée sur CD.
Alors 4 ans plus tard, que nous réserve Necros Christos avec sa seconde offrande?
En gros, le même principe, de nouveau 23 titres, un nouveau concept album morbide, avec cette question que je me suis posée après la première écoute: Et si Necros Christos s'était planté?
Le groupe à globalement fait évoluer sa recette, légèrement moins brutal, un peu plus atmosphérique, plus occult trve evil, un peu plus lent, plus doom, même si heureusement on a droit à quelques passages plus rapides, et franchement, plus chiant.
On retrouve tous les éléments du premiers disque, mais on y accroche beaucoup moins, est-ce à cause de l'effet de surprise aujourd'hui dissipé? peut être, car les défauts bien planqués hier apparaissent désormais au grand jour.
Cette fois-ci, je me suis surpris à en avoir franchement marre des interludes, on arrive quand même à 23 plages pour seulement 9 chansons, pour un total de 73 minutes!
Les riffs tournent un peu plus en rond, les solos semblent tous sonner de manière identique, le chant devient même pénible à force, trop monolithique, et la batterie a perdu un peu de sa lourdeur.
L'album défile, et on n'accroche à rien, tout apparaît un peu trop lisse et monotone.
Necros Christos semble un peu coincé au milieu de son propre cauchemar, en voulant pousser encore plus loin sa démarche occulte, il s'est un peu perdu et perd également l'auditeur en route.
Et que c'est loooooong!
Bien sûr, on pourrait dire exactement la même chose de tous les groupes de Death/Drone qui joue lentement, mais le manque d'inspiration est ici plus flagrant, ce Doom of the Occult porte bien son nom, plus Doom, plus Occulte, mais aussi plus ennuyeux et souvent très prévisible.
Heureusement, NC sait toujours composer des riffs assez catchy et groovy, c'est ce qui sauve ce disque du naufrage, mais ceux-ci manquent parfois de variété, ce qui renforce ce sentiment d'ennui.
Je parlais de manque d'inspiration, mais peut être que le problème est tout autre, j'ai ce sentiment bizarre que tout est un peu trop calculé, trop méticuleux, trop carré, et presque trop propre, la production est très (trop) clinique, un choix assez étrange pour ce type de musique.
En conclusion, ce Doom of the Occult est l'une des (petites) déceptions de l'année, non pas que tout soit à jeter, c'est même parfois très bon, les gars savent toujours composer des putains de riffs, mais je n'adhère pas (plus) à la démarche de Necros Christos.
Ce disque manque un peu de folie, et est surtout bien trop long, la musique a beaucoup perdu de son impact, même si d'un autre côté, les amateurs d'expériences occultes (et les fans hardcore du groupe) seront surement ravis de cette orientation, moi je passe, et je me dis que finalement, avec 25-30 minutes de moins, on aurait surement évité pas mal de redites et je me serais moins ennuyé.
Un peu le cul entre deux chaises, parfois génial, parfois très chiant...
3/5