Il y a une chose à savoir avec Moonspell, c'est que les portugais ne feront jamais mieux que Wolfheart et Irreligious, les deux premiers albums qui remontent déjà à plus de vingt ans, ceux-là même qui ont permis au groupe de se créer un statut de groupe culte, Moonspell est probablement lui-aussi au courant puisqu'il semble n'avoir jamais vraiment essayer de faire mieux, préférant les nombreuses bifurcations et changements de styles plus ou moins heureux depuis vingt ans, cette inclinaison aux changements et aux mutations explique surement la discographie en dent de scie des portugais, où il semble que chaque pic, plus ou moins haut, est immédiatement suivi d'une baisse de qualité dès l'album, plus ou moins médiocre, suivant, ce qui tombe bien dans le cas présent puisque le disque précédent Extinct étant un bonne grosse foirade, il y a une bonne probabilité que ce nouvel album 1755 soit plutôt bon, car même si l'on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé avec Moonspell, ils ont le bon goût de ne jamais faire de la merde trop longtemps.
Allons droit au but, la Pop gothique racoleuse et dégueulasse d'Extinct a été bien fort justement remisée au placard au soulagement de toutes les personnes de bon goût, et c'est bien de la dimension métallique qui sera mise en avant avec 1755, un album qui, pour la petite histoire, devait originellement être un EP qui a progressivement évolué en véritable concept album, puisque les portugais vous narreront les événements du séisme de 1755 qui a frappé le Portugal, provoquant un tsunami suivi de dramatiques incendies qui ont détruit presque intégralement Lisbonne et faits des dizaines de milliers de mort, bref, un thème super cool quand on veut faire un album de Metal gothique symphonique, le tout chanté pour la première fois de l'histoire du groupe intégralement en portugais, un bon moyen de se faire sponsorisé par l'office du tourisme de Lisbonne.
Comme pour se rassurer et revenir à un album où le groupe était pas mauvais, donc tout ce qui n'est pas Extinct, 1755 s'ouvre par une auto-reprise, Em Nome do Medo est à la base un titre tout à fait respectable que l'on trouvait sur Alpha Noir, ici retravaillé en longue introduction symphonique mêlant orchestrations dramatiques et un chant narratif de Fernando Ribeiro du plus bel effet, surtout quand il est soutenu par les chœurs, je dois bien vous avouer qu'habituellement les intro ça me saoule en moins de trente secondes, mais là c'est du bel ouvrage pendant cinq bonnes minutes qui mettent dans l'ambiance et qui amène le premier titre, l"éponyme 1755, il faut d'ailleurs noter que concept-album oblige, les morceaux seront généralement interdépendants et connectés les uns avec les autres, bref, 1755, morceau assez étrange et singulier pour du Moonspell, puisque l'on démarre sur une sorte de mid-tempo massif et mid-tempo à la Rotting Christ qui évoluera par la suite vers une espèce de variations prog/folk sympho à la Orphaned Land, les orchestrations orientales sont d'ailleurs excellentes, et garderont le même niveau de qualité sur la totalité du disque.
Vous allez me dire que ça commence bien et que c'est un superbe album qui déchire, sauf que pas tout à fait, 1755, l'album, va souffrir de nombreux petits problèmes, et ça va arriver très vite, dès In Tremor Dei d'ailleurs, où l'on retrouve en guest un chanteur local, Paulo Bragança, qui apporte un chant clair très émotionnel, pour un morceau... médiocre, franchement, ce riff tout nul et peu inspiré qui semble être présent sur tous les albums de Moonspell dès que le groupe ne sait pas trop quoi faire, c'est juste plus possible, cette structure gothique avec le chant en avant et les guitares en retrait avec une tonne de claviers par dessus aura bien du mal à enthousiasmer même le plus fidèle des fans du groupe, Desastre ou Albanão ne sont pas de mauvais morceaux, ils sont dans la moyenne haute des titres passe-partout de Moonspell, mais ils ne sont que ça, des morceaux plutôt massifs, gavés d'orchestrations et de chœurs, avec un groupe qui lorgne carrément chez Septic Flesh avec le même sens de la démesure orchestrale, le groupe en fait d'ailleurs des tonnes dans le symphonique, et on se croirait presque revenu au temps de Night Eternal, ça passe encore sur ces morceaux, mais on touchera à la médiocrité sur 1 de Novembro, de loin le titre le plus dégueulasse du disque, un bordel Metal et symphonique qui ne se mélange pas avec un Ribeiro qui force tellement qu'il donne l'impression de chanter faux comme un vulgaire chanteur de Punk, l'énergie ne sauvera pas le titre du naufrage.
Ce qui est marrant avec cet album, c'est que dans la première moitié, Moonspell galère réellement à insérer une très grosse dose de symphonique dans son Dark Metal gothique, c'est soit du Moonspell hautement metallisé avec des orchestrations vaguement plaquées par dessus, ou c'est soit un morceau symphonique où l'on aurait accidentellement mis du Metal dedans, c'est bien simple, ça ne colle pas la plupart du temps, et cela sonne décousu, incohérent, et même si ça reste globalement correct et écoutable, Moonspell ne parvient qu'à de très rares moments à nous faire partager l'émotion dramatique de son concept, c'est quand même dommage avec un thème aussi cataclysmique de ne pas réussir à retranscrire correctement l'émotion.
C'est bien la seconde moitié du disque qui sera la mieux réussie, à partir de l'excellent Evento et jusqu'à la fin, en faisant abstraction de 1 de Novembro bien sûr, avec Ruínas et Todos os Santos, qui sont des morceaux finalement très classiques chez Moonspell, un Metal gothique particulièrement massif légèrement saupoudré d'orchestrations, cette fois-ci avec le bon dosage, il faut dire que ces morceaux fonctionnent tout seul sans avoir besoin du concept, c'est simple et efficace, avec tous les éléments habituels et les tics de compositions que l'on retrouvent chez un Moonspell en bonne forme, du bon réchauffé en somme, dommage que l'album se terminera par une reprise du groupe portugais Os Paralamas do Sucesso qui n'a tout simplement rien à faire là, le morceau en lui même est sympa, le problème vient du fait qu'il est en décalage avec les neufs titres qui le précédent, ce qui est plutôt gênant.
En fin de compte, on a affaire à un disque correct de Moonspell qui se place dans la moyenne haute des albums du groupe, sans pour autant s'approcher des meilleurs, 1755 est un sorte de Night Eternal symphonique doublé d'un concept, pour un mélange qui ne fonctionne pas toujours et qui a tendance à être un peu trop ampoulé et surchargé, malgré tout, malgré son caractère pompeux, 1755 reste un bon disque de Moonspell, qui relève le niveau après le désastreux Extinct, les portugais ont essayé des choses, fait du neuf avec du vieux aussi, car l'album n'évite pas quelques répétitions récurrentes chez eux, et même si le groupe galère un peu à retranscrire toute l'émotion et la force de son concept, 1755 demeure une expérience plutôt réjouissante.
Comme pour se rassurer et revenir à un album où le groupe était pas mauvais, donc tout ce qui n'est pas Extinct, 1755 s'ouvre par une auto-reprise, Em Nome do Medo est à la base un titre tout à fait respectable que l'on trouvait sur Alpha Noir, ici retravaillé en longue introduction symphonique mêlant orchestrations dramatiques et un chant narratif de Fernando Ribeiro du plus bel effet, surtout quand il est soutenu par les chœurs, je dois bien vous avouer qu'habituellement les intro ça me saoule en moins de trente secondes, mais là c'est du bel ouvrage pendant cinq bonnes minutes qui mettent dans l'ambiance et qui amène le premier titre, l"éponyme 1755, il faut d'ailleurs noter que concept-album oblige, les morceaux seront généralement interdépendants et connectés les uns avec les autres, bref, 1755, morceau assez étrange et singulier pour du Moonspell, puisque l'on démarre sur une sorte de mid-tempo massif et mid-tempo à la Rotting Christ qui évoluera par la suite vers une espèce de variations prog/folk sympho à la Orphaned Land, les orchestrations orientales sont d'ailleurs excellentes, et garderont le même niveau de qualité sur la totalité du disque.
Vous allez me dire que ça commence bien et que c'est un superbe album qui déchire, sauf que pas tout à fait, 1755, l'album, va souffrir de nombreux petits problèmes, et ça va arriver très vite, dès In Tremor Dei d'ailleurs, où l'on retrouve en guest un chanteur local, Paulo Bragança, qui apporte un chant clair très émotionnel, pour un morceau... médiocre, franchement, ce riff tout nul et peu inspiré qui semble être présent sur tous les albums de Moonspell dès que le groupe ne sait pas trop quoi faire, c'est juste plus possible, cette structure gothique avec le chant en avant et les guitares en retrait avec une tonne de claviers par dessus aura bien du mal à enthousiasmer même le plus fidèle des fans du groupe, Desastre ou Albanão ne sont pas de mauvais morceaux, ils sont dans la moyenne haute des titres passe-partout de Moonspell, mais ils ne sont que ça, des morceaux plutôt massifs, gavés d'orchestrations et de chœurs, avec un groupe qui lorgne carrément chez Septic Flesh avec le même sens de la démesure orchestrale, le groupe en fait d'ailleurs des tonnes dans le symphonique, et on se croirait presque revenu au temps de Night Eternal, ça passe encore sur ces morceaux, mais on touchera à la médiocrité sur 1 de Novembro, de loin le titre le plus dégueulasse du disque, un bordel Metal et symphonique qui ne se mélange pas avec un Ribeiro qui force tellement qu'il donne l'impression de chanter faux comme un vulgaire chanteur de Punk, l'énergie ne sauvera pas le titre du naufrage.
Ce qui est marrant avec cet album, c'est que dans la première moitié, Moonspell galère réellement à insérer une très grosse dose de symphonique dans son Dark Metal gothique, c'est soit du Moonspell hautement metallisé avec des orchestrations vaguement plaquées par dessus, ou c'est soit un morceau symphonique où l'on aurait accidentellement mis du Metal dedans, c'est bien simple, ça ne colle pas la plupart du temps, et cela sonne décousu, incohérent, et même si ça reste globalement correct et écoutable, Moonspell ne parvient qu'à de très rares moments à nous faire partager l'émotion dramatique de son concept, c'est quand même dommage avec un thème aussi cataclysmique de ne pas réussir à retranscrire correctement l'émotion.
C'est bien la seconde moitié du disque qui sera la mieux réussie, à partir de l'excellent Evento et jusqu'à la fin, en faisant abstraction de 1 de Novembro bien sûr, avec Ruínas et Todos os Santos, qui sont des morceaux finalement très classiques chez Moonspell, un Metal gothique particulièrement massif légèrement saupoudré d'orchestrations, cette fois-ci avec le bon dosage, il faut dire que ces morceaux fonctionnent tout seul sans avoir besoin du concept, c'est simple et efficace, avec tous les éléments habituels et les tics de compositions que l'on retrouvent chez un Moonspell en bonne forme, du bon réchauffé en somme, dommage que l'album se terminera par une reprise du groupe portugais Os Paralamas do Sucesso qui n'a tout simplement rien à faire là, le morceau en lui même est sympa, le problème vient du fait qu'il est en décalage avec les neufs titres qui le précédent, ce qui est plutôt gênant.
En fin de compte, on a affaire à un disque correct de Moonspell qui se place dans la moyenne haute des albums du groupe, sans pour autant s'approcher des meilleurs, 1755 est un sorte de Night Eternal symphonique doublé d'un concept, pour un mélange qui ne fonctionne pas toujours et qui a tendance à être un peu trop ampoulé et surchargé, malgré tout, malgré son caractère pompeux, 1755 reste un bon disque de Moonspell, qui relève le niveau après le désastreux Extinct, les portugais ont essayé des choses, fait du neuf avec du vieux aussi, car l'album n'évite pas quelques répétitions récurrentes chez eux, et même si le groupe galère un peu à retranscrire toute l'émotion et la force de son concept, 1755 demeure une expérience plutôt réjouissante.
Track Listing:
1. Em Nome do Medo 05:32
2. 1755 05:12
3. In Tremor Dei 04:26
4. Desastre 03:22
5. Abanão 04:38
6. Evento 04:44
7. 1 de Novembro 03:53
8. Ruínas 04:55
9. Todos os Santos 05:10
10. Lanterna dos Afogados (Os Paralamas do Sucesso cover) 06:30