La carrière d'un groupe de Thrash comme Testament est finalement similaire à tous les autres groupes de la même époque, un âge d'or durant les années 80, une longue traversée du désert pendant les années 90 (même si l'improbable bonne qualité de The Gathering fait figure d'anomalie) et un retour en grâce vers la moitié des années 2000 en profitant d'un vent favorable suite à l'explosion de la scène Re-Thrash, Testament est presque revenu à la mode ces dernières années, pas au point non plus de le faire sortir de la seconde division dans laquelle il évolue depuis le début, mais vu l'état pitoyable de la concurrence du Big Four (genre Megadeth, ou Slayer, ou aussi Anthrax, et ne citons même pas qui vous savez...) et le fait que le monde du Metal est en galère pour faire apparaître de nouveaux gros noms dans la nouvelle génération, avoir un vieux groupe qui pèse avec plus de trente ans de carrière qui continue de sortir des disques pas trop mauvais est surement rassurant pour le fan du genre, probablement pas pour l'avenir du Thrash et du Metal en général, mais tant que le fan de base suivra et que l'affaire sera rentable pour le groupe, tout ira bien...
Bref, partant de là, ce nouveau disque de Testament, bah vous l'avez déjà écouté avant, ouais, avec The Formation of Damnation et Dark Roots of Earth, les deux premiers albums de ce que l'on pourrait appeler la troisième ère de Testament, après la gloire (somme toute relative quand même), la dèche, voici Objectif: Thunes, aucune prise de risque et on capitalise sur les fondamentaux, parce que bon, c'est bien joli tout ça, l'art, la musique, mais les mecs ont la cinquantaine et il faut bien assurer ses vieux jours.
Dispensable mais solide, ou solide mais dispensable, voilà ce qu'est fondamentalement Brotherhood of the Snake, ce qui n'est pas surprenant, vous vous attendiez à quoi? pour un genre qui s'adresse à des fans aussi conservateurs qui veulent revivre l'âge d'or des années 80, par procuration ou pas, et qui donc veulent que rien ne change, Testament ne doit rien changer, et c'est ce qu'il va faire, utilisant inlassablement les mêmes recettes, avec malgré tout une plus-value appréciable au niveau de l'exécution, car c'est bien le meilleur line-up de l'histoire du groupe qui est rassemblé ici, Chuck Billy et le duo Peterson/Skolnick formant le noyau dur qui se repose désormais sur une section rythmique de folie autour de Gene Hoglan et Steve DiGiorgio, qui remplace Greg Christian après le départ fracassant (et amère) de ce dernier, peut-être que DiGiorgio a de meilleures conditions salariales que son prédécesseur...
Bon, revenons à la musique, Brotherhood of the Snake est un bon disque, correct, superbement exécuté, globalement très direct, dont le but est de porter l'étendard du Thrash des années 80, et comme sur le le disque précédent, le premier morceau va envoyer la sauce, all-in dès le premier titre, Testament va tout balancer, des riffs tranchants comme des lames de rasoir, une rythmique démentielle, la grosse voix de Chuck Billy, des leads de sauvages et tous les bridges habituels dans ce genre de production, y'a pas à chier, c'est convenu à mort mais ça fait le boulot, rien à dire au niveau de l'efficacité, le début de l'album sera d'ailleurs du même tonneau, The Pale King est également très direct et dérive quelque peu sur le territoire de Megadeth à mi-parcours, mais rassurez-vous, Testament n'a pas trop changé et ce sont bien les nombreuses références à Metallica qui se tailleront la part du lion, comme d'habitude, cet effet-Metallica interviendra toujours quand le groupe baissera le tempo, c'est comme ça, dès que Testament baisse de rythme, ça ressemble à Metallica, Born in a Rut ou le très mauvais Neptune's Spear seront vos moments four Horsemen de l'album.
L'un des problèmes de cet album, aussi finement exécuté soit-il, malgré son savoir-faire indéniable et sa propension parfois jouissive à la grosse torgnole dans la gueule, c'est qu'il apparaît long, on parle quand même d'un album très classique dans sa forme avec ses dix morceaux et ses quarante-cinq petites minutes de durée, mais je dois bien vous avouer qu'arriver au cinquième titre je regardais ma montre et je me demandais depuis quand j'était en train d'écouter ce disque, comment Testament arrive à transformer vingt-cinq minutes en une éternité? facile, en nous ressortant sans arrêt les mêmes trucs, les mêmes tics de composition, les mêmes structures, le solo qui arrive systématiquement au même moment, et généralement tous les gimmicks qui y passent, le fait que l'efficacité ne rime pas ici avec subtilité n'aide pas non plus, Testament veut tellement montrer qu'il a encore la patate malgré les années qu'il va bien évidemment en faire trop et limite surjouer, Brotherhood of the Snake est épuisant, surtout quand il dérive vers le Metal extrême, comme le très Death Metal Centuries of Suffering, avec une section rythmique hallucinante d'ailleurs, ou certains relents Blackisés de Black Jack, surement un reste du passage de Peterson chez Dragonlord.
En plus de ça, l'album souffre d'un autre problème, des lyrics complètement débiles, mais vraiment hein, Brotherhood of the Snake traite globalement, sans être un véritable concept-album, de sociétés secrètes, de serpents et d'extra-terrestres, ouais, les illuminati et les reptiliens sont partout et tirent les ficelles dans l'ombre, ouais, théories du complot et autres conneries comme ça, Chuck Billy a peut-être le cerveau cramé où alors il était défoncé, ce dernier point expliquerait peut-être la présence de ce monument de prose crétine Canna-Business, qui traite donc du business du cannabis, ce qui nous offre des perles comme "Canna-business is away of life, Healing the sick while all the rest get high", sincèrement, je pense que même les pires paroles de Cannabis Corpse sont plus subtiles que ça, c'est vous dire le niveau qu'on atteint ici.
Ce qui sauve véritablement l'album, et ce qui le rend finalement intéressant, c'est son exécution, ce qui n'est pas surprenant vu les talents qu'a à sa disposition Testament sur ce disque, Chuck Billy est toujours égal à lui-même malgré les années qui passent, Peterson a toujours quelques riffs bien sentis sous la pédale, les leads du jazzeux de service Skolnick sont brillantes, et quand on ajoute à ça un Gêne au Gland qui domine ses fûts comme jamais et la basse de DiGiorgio qui cimente tout ça, on obtient l'album de Thrash le mieux exécuté de l'année.
Après, bien sûr, c'est convenu, très convenu même, on est dans la lignée de ce que fait Testament depuis une dizaine d'années et le retour de Skolnick, du Thrash à la production moderne qui envoie le pâté, c'est un peu dommage que des musiciens aussi fins techniquement soit quelque peu noyés dans des compostions aussi peu subtiles et prévisibles, mais on en revient à ce que je vous disais au début de cette chronique, Testament ne doit rien changer à la tambouille et se doit de faire dans le réchauffé pour continuer sa route commercialement parlant, Brotherhood of the Snake est donc cet album de Thrash solide, efficace la plupart du temps, mais totalement dispensable, vous pouvez tout à fait passer à côté sans rater grand chose, car après tout, les disques intéressants du groupe datent d'il y a plus de vingt ans, j'imagine que les fans du Thrash (ouais, toi le gamin avec ta veste à patchs et tes baskets vintage achetés à prix d'or ou le vieux quadra à la chevelure dégarnie avec aussi une veste à patchs mais que tu sors deux fois par an) seront ravis du sentiment de nostalgie provoqué et de l'immobilisme pratiqué par le groupe, ce dernier conservant malgré tout des standards de qualité plutôt élevés, y'a du groove, y'a de la patate, des lyrics de merde parlant de théories complotistes douteuses, de quoi satisfaire le public de base du groupe, des gens toujours aussi facile à contenter pour de vieux filous comme les gars de Testament...
Bref, partant de là, ce nouveau disque de Testament, bah vous l'avez déjà écouté avant, ouais, avec The Formation of Damnation et Dark Roots of Earth, les deux premiers albums de ce que l'on pourrait appeler la troisième ère de Testament, après la gloire (somme toute relative quand même), la dèche, voici Objectif: Thunes, aucune prise de risque et on capitalise sur les fondamentaux, parce que bon, c'est bien joli tout ça, l'art, la musique, mais les mecs ont la cinquantaine et il faut bien assurer ses vieux jours.
Dispensable mais solide, ou solide mais dispensable, voilà ce qu'est fondamentalement Brotherhood of the Snake, ce qui n'est pas surprenant, vous vous attendiez à quoi? pour un genre qui s'adresse à des fans aussi conservateurs qui veulent revivre l'âge d'or des années 80, par procuration ou pas, et qui donc veulent que rien ne change, Testament ne doit rien changer, et c'est ce qu'il va faire, utilisant inlassablement les mêmes recettes, avec malgré tout une plus-value appréciable au niveau de l'exécution, car c'est bien le meilleur line-up de l'histoire du groupe qui est rassemblé ici, Chuck Billy et le duo Peterson/Skolnick formant le noyau dur qui se repose désormais sur une section rythmique de folie autour de Gene Hoglan et Steve DiGiorgio, qui remplace Greg Christian après le départ fracassant (et amère) de ce dernier, peut-être que DiGiorgio a de meilleures conditions salariales que son prédécesseur...
L'un des problèmes de cet album, aussi finement exécuté soit-il, malgré son savoir-faire indéniable et sa propension parfois jouissive à la grosse torgnole dans la gueule, c'est qu'il apparaît long, on parle quand même d'un album très classique dans sa forme avec ses dix morceaux et ses quarante-cinq petites minutes de durée, mais je dois bien vous avouer qu'arriver au cinquième titre je regardais ma montre et je me demandais depuis quand j'était en train d'écouter ce disque, comment Testament arrive à transformer vingt-cinq minutes en une éternité? facile, en nous ressortant sans arrêt les mêmes trucs, les mêmes tics de composition, les mêmes structures, le solo qui arrive systématiquement au même moment, et généralement tous les gimmicks qui y passent, le fait que l'efficacité ne rime pas ici avec subtilité n'aide pas non plus, Testament veut tellement montrer qu'il a encore la patate malgré les années qu'il va bien évidemment en faire trop et limite surjouer, Brotherhood of the Snake est épuisant, surtout quand il dérive vers le Metal extrême, comme le très Death Metal Centuries of Suffering, avec une section rythmique hallucinante d'ailleurs, ou certains relents Blackisés de Black Jack, surement un reste du passage de Peterson chez Dragonlord.
En plus de ça, l'album souffre d'un autre problème, des lyrics complètement débiles, mais vraiment hein, Brotherhood of the Snake traite globalement, sans être un véritable concept-album, de sociétés secrètes, de serpents et d'extra-terrestres, ouais, les illuminati et les reptiliens sont partout et tirent les ficelles dans l'ombre, ouais, théories du complot et autres conneries comme ça, Chuck Billy a peut-être le cerveau cramé où alors il était défoncé, ce dernier point expliquerait peut-être la présence de ce monument de prose crétine Canna-Business, qui traite donc du business du cannabis, ce qui nous offre des perles comme "Canna-business is away of life, Healing the sick while all the rest get high", sincèrement, je pense que même les pires paroles de Cannabis Corpse sont plus subtiles que ça, c'est vous dire le niveau qu'on atteint ici.
Ce qui sauve véritablement l'album, et ce qui le rend finalement intéressant, c'est son exécution, ce qui n'est pas surprenant vu les talents qu'a à sa disposition Testament sur ce disque, Chuck Billy est toujours égal à lui-même malgré les années qui passent, Peterson a toujours quelques riffs bien sentis sous la pédale, les leads du jazzeux de service Skolnick sont brillantes, et quand on ajoute à ça un Gêne au Gland qui domine ses fûts comme jamais et la basse de DiGiorgio qui cimente tout ça, on obtient l'album de Thrash le mieux exécuté de l'année.
Après, bien sûr, c'est convenu, très convenu même, on est dans la lignée de ce que fait Testament depuis une dizaine d'années et le retour de Skolnick, du Thrash à la production moderne qui envoie le pâté, c'est un peu dommage que des musiciens aussi fins techniquement soit quelque peu noyés dans des compostions aussi peu subtiles et prévisibles, mais on en revient à ce que je vous disais au début de cette chronique, Testament ne doit rien changer à la tambouille et se doit de faire dans le réchauffé pour continuer sa route commercialement parlant, Brotherhood of the Snake est donc cet album de Thrash solide, efficace la plupart du temps, mais totalement dispensable, vous pouvez tout à fait passer à côté sans rater grand chose, car après tout, les disques intéressants du groupe datent d'il y a plus de vingt ans, j'imagine que les fans du Thrash (ouais, toi le gamin avec ta veste à patchs et tes baskets vintage achetés à prix d'or ou le vieux quadra à la chevelure dégarnie avec aussi une veste à patchs mais que tu sors deux fois par an) seront ravis du sentiment de nostalgie provoqué et de l'immobilisme pratiqué par le groupe, ce dernier conservant malgré tout des standards de qualité plutôt élevés, y'a du groove, y'a de la patate, des lyrics de merde parlant de théories complotistes douteuses, de quoi satisfaire le public de base du groupe, des gens toujours aussi facile à contenter pour de vieux filous comme les gars de Testament...
1. Brotherhood of the Snake 04:13
2. The Pale King 04:51
3. Stronghold 04:00
4. Seven Seals 05:38
5. Born in a Rut 04:57
6. Centuries of Suffering 03:34
7. Black Jack 04:21
8. Neptune's Spear 05:27
9. Canna-Business 03:47
10. The Number Game 04:38