Avec la crise et la baisse continue des ventes de disque, on assiste à un phénomène étrange et assez logique, la multiplication des side-projects, comme un seul groupe ne suffit pas à payer les factures, pas mal d'artistes commencent à multiplier les sorties avec des projets parallèles, afin de compenser quelque peu la baisse des ventes de leur groupe principal, et donc par extension, on se retrouve de plus en plus avec des super-groupes, qui attirent l'attention avec des line-ups de folie, et qui excitent le fan avec des collaborations prestigieuses.
Twilight of the Gods est de ceux-là, monté à l'origine comme un tribute band de Bathory (d'où le nom), ce combo international constitué de noms ronflants passe le pas, de groupe hommage créé pour faire de la scène à véritable projet studio, avec donc ce premier album qui, bizarrement, n'est pas vraiment un Bathory-like oeuvrant dans le Metal Viking comme on aurait pu s'y attendre, et c'est plutôt une bonne chose...
Bref, vous vous doutez bien que niveau line-up, on a du lourd de chez lourd, puisqu'on trouve l'irlandais Alan Averill de Primordial au chant, les guitaristes Patrik Lindgren (Thyrfing) et Rune Eriksen (alias Blasphemer quand il était chez Mayhem, ex-Ava Inferi, également chez Nader Sadek et Aura Noir), le chanteur/guitariste d'Einherjer, Frode Glesnes, qui se retrouve ici bassiste, et derrière les fûts, le légendaire mercenaire de l'extrême au CV long comme le bras (Notamment Lock Up, Dimmu Borgir, Cradle of filth), Nick Barker.
Un casting de rêve donc, simplement pour faire des reprises de Bathory?
C'était le plan au commencement, car avec ce premier album, la donne a radicalement changé, plutôt que de proposer un album de Viking Metal et de continuer dans la veine de l'hommage à Bathory, Twilight of the Gods a plutôt choisi de rendre hommage au Metal des années 80, après tout, le vintage est à la mode en ce moment et y'a de la place pour tout le monde dans la machine à remonter le temps, même si bien sûr le résultat est à géométrie variable et a tendance à se résumer à un simple pillage des géants du passé, seulement voilà, Twilight of the Gods n'est pas composé de perdreaux de l'année qui vont se contenter de recycler et de piquer bêtement à droite à gauche en espérant que la caution vintage se suffise à elle-même, facilité à laquelle succombent malheureusement bien trop de groupes dans le genre.
Ici, c'est bien sûr d'hommage dont il est question, mais pas seulement, car Twilight of the Gods propose une relecture de l'âge d'or des années 80, une démarche qui me rappelle beaucoup celle de The Night Flight Orchestra avec son Internal Affairs l'année dernière, sur la forme évidemment, absolument pas sur le fond, vu que le super groupe de Bjorn Strid était dans un trip Classic Rock qui revisitait les années 60-70.
C'est la forme qui nous intéresse, car dans les deux cas, on a pas vraiment affaire à un simple trip nostalgique en se contentant de piller les aînés, la grande force d'Internal Affairs et donc de ce Fire on the Mountain, c'est de s'approprier le passé, pleinement, et donc de proposer une musique, qui bien que très référencée, sonne de manière très fraîche, absolument pas de manière passéiste ou strictement nostalgique, il est question ici de jouer avec les codes, de proposer leur relecture, afin de créer sa propre version, revisiter le passé tout en imposant une personnalité affirmée, unique.
Twilight of the Gods n'est donc pas (plus) un groupe de Viking Metal, et même si l'influence de Bathory et de Quorthon se fait encore sentir, c'est de Heavy Metal dont il est question, car le groupe va survoler l'âge d'or du genre, avec un album dont les références vont de Bathory à Iron Maiden, en passant par Black Sabbath, Judas Priest, et surtout Manowar, car souvent, Twilight of the Gods sonne comme le Manowar de la grande époque (ouais, que les plus jeunes le sachent, à une époque Manowar était grand, et non la caricature qu'il est devenu actuellement), et toutes ses références habillement mélangées et appropriées font de Fire on the Mountain un authentique Win.
Pourquoi je vous parle de Manowar, tout simplement car la musique de TOTG prend souvent des intonations martiales dans ses rythmes, presque guerrières, comme à la grande époque du groupe, avec également une basse très présente et audible, et de ce point de vue là, on ne peut que louer l'excellente production dont bénéficie Fire on the Mountain, oui, voici un disque sur lequel on entend distinctement la basse, en 2013, ce qui est de plus en plus rare, un son très clair, dynamique, où chaque instrument dispose de suffisamment d'espace pour se faire entendre, nous avons donc des rythmes guerrier, du riff costaud, des soli délicieusement old school, et surtout, la très bonne surprise de l'album, le chant d'Alan Averill; On connaissait l'irlandais très à l'aise avec un chant clair d'obédience celtique/viking, ici il se mue en véritable chanteur de Heavy Metal traditionnel, capable d'atteindre et de tenir sur la durée des notes très hautes, une très bonne surprise, avec des intonations qui rappellent Dio et même Rob Halford.
This is our heathen metal call to arms, raise your voices and write your destiny in blood!!
Non, cette phrase n'est pas tiré d'un titre de Manowar, c'est le refrain épique du titre d'ouverture Destiny Forged in Blood, qui annonce la couleur de ce que sera l'album de la plus savoureuse des manières, d'emblée on ressent l'influence de Bathory sur l'introduction guerrière du duo Basse/Batterie, sur laquelle surgissent des riffs rageurs et entraînant qui ont se côté carré et rugueux de Judas Priest, la voix d'Averill est énorme, survolant un titre qui est en faite une longue montée en puissance afin d'amener des solos et des harmoniques d'obédience Maidenienne, un vrai travail de précision, ce qui sera récurrent sur la totalité de l'album.
Children of Cain propose également ce curieux mélange entre Manowar et Bathory, une chanson épique où l'on trouve les hohohoho typiquement vikings doublant l'excellent solo Heavy mélodique, Averill se livre à fond et apporte un petit je-ne-sais-quoi de mélodramatique avec un chant assez théâtral, et on en a pas terminé avec le Metal épique quand on entend Fire on the Mountain, chanson historique où le groupe nous raconte la fin du siège de Vienne par les ottomans et la bataille sur la colline du Kahlenberg, intro militariste, rythme martial, grave, tempo très appuyé, cri typiquement Heavy Metal et choeurs viking à la Bathory, quasiment du pur Manowar, ce mélange de rage et d'epicness absolu, le groupe utilise souvent ce genre de rythme martiaux, comme sur Sword of Damocles et sa basse rugissante qui claque en parfait complément de la batterie, encore une fois une montée en puissance constante qui amène un solo à la Maiden, qui sera suivi d'une bonne accélération et une fin mélodique mais ultra heavy et presque speed, avec les traditionnels hohoho vikings pour conclure.
Black Sabbath est aussi de la partie, sur un Preacher Man très très lourd à la rythmique appuyée où Nick Barker livre une prestation à la Bill Ward toute en finesse et en touché, avec un chant qui se rapproche de Dio, ou encore sur The End of History, titre sombre et lourd, à la frontière du Doom, peut-être un poil trop long, le groupe perd un peu en impact et privilégie les atmosphères avec notamment un passage en spoken words très réussi, et niveau atmosphère, At Dawn we ride est une pure chanson Viking, sorte de final en clin d’œil à Bathory, mid-tempo heavy et grandiose, souvent mélancolique, qui rappelle que l'aventure a débuté comme un hommage à l'oeuvre mythique de Quorthon.
Plus qu'un album hommage à Bathory, Twilight of the Gods nous livre ici un excellent album de Heavy Metal influencé par Bathory, melting pot particulièrement réussi, une musique bien sûr ultra référencée, pour un groupe qui malgré touts'approprie pleinement les codes du genre afin de développer sa propre personnalité.
Fire on the Mountain évite le simple trip passéiste nostalgique qui pue le vieux grenier humide en nous proposant une relecture du passé, sa propre version des choses, un album a prendre comme il est, pas révolutionnaire (faut pas pousser quand même), mais juste un putain d'album de Heavy Metal à l'ancienne, le chant est parfait pour le genre, la section rythmique est d'une solidité à toute épreuve, les riffs sont abrasifs, les soli excellents, les refrains sont catchy, avec des titres simples et tout en feeling, en fait, Twilight of the Gods, c'est un peu comme comme écouter un excellent Manowar des 80's qui serait transporté par le souffle épique de Bathory, un mélange admirablement maîtrisé par de vieux roublards connaissant leur affaire sur le bout des doigts.
Twilight of the Gods est de ceux-là, monté à l'origine comme un tribute band de Bathory (d'où le nom), ce combo international constitué de noms ronflants passe le pas, de groupe hommage créé pour faire de la scène à véritable projet studio, avec donc ce premier album qui, bizarrement, n'est pas vraiment un Bathory-like oeuvrant dans le Metal Viking comme on aurait pu s'y attendre, et c'est plutôt une bonne chose...
Bref, vous vous doutez bien que niveau line-up, on a du lourd de chez lourd, puisqu'on trouve l'irlandais Alan Averill de Primordial au chant, les guitaristes Patrik Lindgren (Thyrfing) et Rune Eriksen (alias Blasphemer quand il était chez Mayhem, ex-Ava Inferi, également chez Nader Sadek et Aura Noir), le chanteur/guitariste d'Einherjer, Frode Glesnes, qui se retrouve ici bassiste, et derrière les fûts, le légendaire mercenaire de l'extrême au CV long comme le bras (Notamment Lock Up, Dimmu Borgir, Cradle of filth), Nick Barker.
Un casting de rêve donc, simplement pour faire des reprises de Bathory?
C'était le plan au commencement, car avec ce premier album, la donne a radicalement changé, plutôt que de proposer un album de Viking Metal et de continuer dans la veine de l'hommage à Bathory, Twilight of the Gods a plutôt choisi de rendre hommage au Metal des années 80, après tout, le vintage est à la mode en ce moment et y'a de la place pour tout le monde dans la machine à remonter le temps, même si bien sûr le résultat est à géométrie variable et a tendance à se résumer à un simple pillage des géants du passé, seulement voilà, Twilight of the Gods n'est pas composé de perdreaux de l'année qui vont se contenter de recycler et de piquer bêtement à droite à gauche en espérant que la caution vintage se suffise à elle-même, facilité à laquelle succombent malheureusement bien trop de groupes dans le genre.
Ici, c'est bien sûr d'hommage dont il est question, mais pas seulement, car Twilight of the Gods propose une relecture de l'âge d'or des années 80, une démarche qui me rappelle beaucoup celle de The Night Flight Orchestra avec son Internal Affairs l'année dernière, sur la forme évidemment, absolument pas sur le fond, vu que le super groupe de Bjorn Strid était dans un trip Classic Rock qui revisitait les années 60-70.
C'est la forme qui nous intéresse, car dans les deux cas, on a pas vraiment affaire à un simple trip nostalgique en se contentant de piller les aînés, la grande force d'Internal Affairs et donc de ce Fire on the Mountain, c'est de s'approprier le passé, pleinement, et donc de proposer une musique, qui bien que très référencée, sonne de manière très fraîche, absolument pas de manière passéiste ou strictement nostalgique, il est question ici de jouer avec les codes, de proposer leur relecture, afin de créer sa propre version, revisiter le passé tout en imposant une personnalité affirmée, unique.
Twilight of the Gods n'est donc pas (plus) un groupe de Viking Metal, et même si l'influence de Bathory et de Quorthon se fait encore sentir, c'est de Heavy Metal dont il est question, car le groupe va survoler l'âge d'or du genre, avec un album dont les références vont de Bathory à Iron Maiden, en passant par Black Sabbath, Judas Priest, et surtout Manowar, car souvent, Twilight of the Gods sonne comme le Manowar de la grande époque (ouais, que les plus jeunes le sachent, à une époque Manowar était grand, et non la caricature qu'il est devenu actuellement), et toutes ses références habillement mélangées et appropriées font de Fire on the Mountain un authentique Win.
Pourquoi je vous parle de Manowar, tout simplement car la musique de TOTG prend souvent des intonations martiales dans ses rythmes, presque guerrières, comme à la grande époque du groupe, avec également une basse très présente et audible, et de ce point de vue là, on ne peut que louer l'excellente production dont bénéficie Fire on the Mountain, oui, voici un disque sur lequel on entend distinctement la basse, en 2013, ce qui est de plus en plus rare, un son très clair, dynamique, où chaque instrument dispose de suffisamment d'espace pour se faire entendre, nous avons donc des rythmes guerrier, du riff costaud, des soli délicieusement old school, et surtout, la très bonne surprise de l'album, le chant d'Alan Averill; On connaissait l'irlandais très à l'aise avec un chant clair d'obédience celtique/viking, ici il se mue en véritable chanteur de Heavy Metal traditionnel, capable d'atteindre et de tenir sur la durée des notes très hautes, une très bonne surprise, avec des intonations qui rappellent Dio et même Rob Halford.
This is our heathen metal call to arms, raise your voices and write your destiny in blood!!
Non, cette phrase n'est pas tiré d'un titre de Manowar, c'est le refrain épique du titre d'ouverture Destiny Forged in Blood, qui annonce la couleur de ce que sera l'album de la plus savoureuse des manières, d'emblée on ressent l'influence de Bathory sur l'introduction guerrière du duo Basse/Batterie, sur laquelle surgissent des riffs rageurs et entraînant qui ont se côté carré et rugueux de Judas Priest, la voix d'Averill est énorme, survolant un titre qui est en faite une longue montée en puissance afin d'amener des solos et des harmoniques d'obédience Maidenienne, un vrai travail de précision, ce qui sera récurrent sur la totalité de l'album.
Children of Cain propose également ce curieux mélange entre Manowar et Bathory, une chanson épique où l'on trouve les hohohoho typiquement vikings doublant l'excellent solo Heavy mélodique, Averill se livre à fond et apporte un petit je-ne-sais-quoi de mélodramatique avec un chant assez théâtral, et on en a pas terminé avec le Metal épique quand on entend Fire on the Mountain, chanson historique où le groupe nous raconte la fin du siège de Vienne par les ottomans et la bataille sur la colline du Kahlenberg, intro militariste, rythme martial, grave, tempo très appuyé, cri typiquement Heavy Metal et choeurs viking à la Bathory, quasiment du pur Manowar, ce mélange de rage et d'epicness absolu, le groupe utilise souvent ce genre de rythme martiaux, comme sur Sword of Damocles et sa basse rugissante qui claque en parfait complément de la batterie, encore une fois une montée en puissance constante qui amène un solo à la Maiden, qui sera suivi d'une bonne accélération et une fin mélodique mais ultra heavy et presque speed, avec les traditionnels hohoho vikings pour conclure.
Black Sabbath est aussi de la partie, sur un Preacher Man très très lourd à la rythmique appuyée où Nick Barker livre une prestation à la Bill Ward toute en finesse et en touché, avec un chant qui se rapproche de Dio, ou encore sur The End of History, titre sombre et lourd, à la frontière du Doom, peut-être un poil trop long, le groupe perd un peu en impact et privilégie les atmosphères avec notamment un passage en spoken words très réussi, et niveau atmosphère, At Dawn we ride est une pure chanson Viking, sorte de final en clin d’œil à Bathory, mid-tempo heavy et grandiose, souvent mélancolique, qui rappelle que l'aventure a débuté comme un hommage à l'oeuvre mythique de Quorthon.
Plus qu'un album hommage à Bathory, Twilight of the Gods nous livre ici un excellent album de Heavy Metal influencé par Bathory, melting pot particulièrement réussi, une musique bien sûr ultra référencée, pour un groupe qui malgré touts'approprie pleinement les codes du genre afin de développer sa propre personnalité.
Fire on the Mountain évite le simple trip passéiste nostalgique qui pue le vieux grenier humide en nous proposant une relecture du passé, sa propre version des choses, un album a prendre comme il est, pas révolutionnaire (faut pas pousser quand même), mais juste un putain d'album de Heavy Metal à l'ancienne, le chant est parfait pour le genre, la section rythmique est d'une solidité à toute épreuve, les riffs sont abrasifs, les soli excellents, les refrains sont catchy, avec des titres simples et tout en feeling, en fait, Twilight of the Gods, c'est un peu comme comme écouter un excellent Manowar des 80's qui serait transporté par le souffle épique de Bathory, un mélange admirablement maîtrisé par de vieux roublards connaissant leur affaire sur le bout des doigts.
Manowar + Bathory = Epic Win
Track Listing:
1. Destiny Forged in Blood
2. Children of Cain
3. Fire on the Mountain (1683)
4. Preacher Man
5. Sword of Damocles
6. The End of History
7. At Dawn We Ride