mercredi 15 août 2012

[Chronique] Fozzy - Sin and Bones


Attention, on a du lourd au menu pour cette chronique, car voici que déboule le grand Y2J, The Ayatollah of Rock n' Rolla, The king of bling bling, j'ai nommé la super-starlette du catch, Chris Jericho!
Bref, après des années à se prendre des mandales dans la gueule à longueur de journée, et comme l'abus de stéroïdes sur une longue période peut endommager le cerveau, ce brave Chris Jericho a décidé de changer de carrière, en montant son propre groupe dans lequel il serait le chanteur, Fozzy (vu que Walls of Jericho était déjà pris...), qui nous délivre ici son cinquième album (sérieux? déjà cinq?), Sin and Bones, un disque, qui d'après les déclarations de Mr Jericho, devrait être leur Black Album à eux... Mouais, si le but était de faire de la soupe mainstream stéréotypée et sans intérêt, c'est plutôt réussi...

Toujours accompagné du guitariste de Stuck Mojo, Rich Ward, l'ami Chris Jericho nous balance donc, non pas un missile dropkick dans la gueule, mais plutôt une bonne grosse soupe tiédasse de Hard rock groovy, vous vous souvenez de Godsmack? Non? et bien chez Fozzy, on s'en rappelle très bien...
Sin and Bones plonge donc complètement dans un genre profondément détestable, généralement pratiqué par tous les vieux groupes qui ne savent pas quoi faire et choisissent cette solution de facilité (coucou Adrenaline Mob...), à savoir du Godsmack groovy de bas étage, mais pas seulement, car Fozzy recherche également la mélodie factice et le refrain facilement identifiable qui va avec, qui nous rappellera le pire du pire de Chevelle ou de Sevendust.
Vous l'aurez compris, le but de Fozzy est de plaire à tout prix, de passer en radio, avec ses grosses ficelles et ses titres, certes plutôt sympathiques, mais sans idées, se contentant inlassablement d'enchaîner les riffs molassons, les refrains vaguement accrocheurs, autrement dit, sans la star derrière le micro, personne ne parlerait de ce groupe.
Heureusement, alors que je m'attendais au pire, il faut bien avouer que la prestation vocale de Mr Jericho est loin d'être d'une absolue nullité, enfin bon, sa voix est naturellement un peu limitée, mais le genre pratiqué n'exige pas non plus de hautes envolées lyriques, sa voix colle donc pile-poil à la musique du groupe, globalement, car sur certains titres, elle sonne de manière... bizarre.
Du tube facile en carton, vous allez donc en bouffer dès le début, car l'album s'ouvre sur Spider in my Mouth, qui nous représente bien ce qu'est Fozzy, gros riffs qui tâche, batterie qui tabasse peinard, solo pas trop mal fichu, le chant rugueux de Jericho qui fonctionne pas trop mal, et bien sûr le gros refrain téléphoné qui tombe comme un cheveux sur la soupe, mais qui fait son petit effet.
Vient ensuite le single Sandpaper, qui ressemble beaucoup au premier titre, mais en plus mou, avec en guest star, le chanteur d'Avenged Sevenfold, ça marche pas trop mal, et on se dit qu'on passera peut-être un bon moment avec ce disque, mais non, Fozzy a tout balancé en deux titres et va être incapable de nous pondre un seul bon titre par la suite, c'est con, y'en a encore huit...
Allez, bien sûr, j'exagère un peu, mais pas tant que ça, car entre les redites, Shine Forever, la power balade foireuse, Inside my Head, sur laquelle la voix de Jericho est incapable de faire passer la moindre émotion, ou les passages bourrins stériles, comme Blood Happens, pas grand chose ne va vous tirer de l'ennui, le disque s'enlisant dans une sorte de pilotage automatique un poil chiant, d'ailleurs en parlant de la voix de Jericho, il arrive qu'elle se fasse vraiment déplaisante, en gros dès qu'il pousse un peu plus qu'à la normale, que ce soit dans les aigus ou quand il essaie de trop gueuler, ça ne passe pas du tout., sauf peut-être sur le très Glam She's my Addiction, qu'on croirait tout droit sorti d'un album de Poison, anecdotique mais assez amusant.
Deux titres, par contre, sortent du lot en quittant le formatage radio friendly de rigueur avec le groupe, deux titres plus longs, avec un A passed life bizarroïde de presque sept minutes, qui est une sorte de titre bâtard entre la power balade et du gros pompage (un hommage peut-être?) d'Iron Maiden, surtout ce passage à 2'55, avec en plus un Jericho qui se lance dans une imitation vocale de Bruce Dickinson, bizarre et surtout bancal, malheureusement.
L'autre long titre, qui cette fois-ci dépasse les onze minutes, c'est ce Storm the beaches qui conclut l'album, titre conceptuel sur le débarquement de Normandie, mais ne vous attendez pas à de l'Epicness ou des passages progressifs, non, on parle de Fozzy hein, faut pas pousser, l'ambiance sonne faux, le titre s'étire en connectant maladroitement ces différentes parties, un mauvais patchwork de mauvais riffs en fait, bref, c'était bien tenté, mais c'est foiré...

En fin de compte, ce Sin and Bones ne restera pas dans les mémoires, Fozzy n'étant qu'un groupe d'habiles recycleurs du Rock US, il ne fallait pas s'attendre à grand chose.
Une poignée de titres corrects et de gros plantages, pour un album qui ne tient pas vraiment la route sur la durée, Fozzy pratique une musique impersonnelle, passe-partout, qu'on a immédiatement oublié après écoute, un petit disque sans prétention qui ne révolutionne rien et n'apporte rien de neuf, avec un Chris Jericho qui s'avère un vocaliste assez correct quand il reste dans ce qu'il sait faire, à moins d'être un fan du bonhomme, passez votre chemin, il n'y a rien à voir ici...

Anecdotique et quelconque...
2 / 5