lundi 27 août 2012

[Chronique] Ensiferum - Unsung Heroes

On ne va pas se mentir, cela fait bien longtemps que je n'avais pas écouté Ensiferum, la dernière fois, c'était Victory Songs, que j'avais distraitement entendu, enfin bon, je n'en ai qu'un vague souvenir, pourtant, c'était sympa Ensiferum, au début, Iron était un putain de disque sympa, pas brillant, mais fun, un genre de children of Bodom chargé de conneries viking, ça faisait la blague, sans problème, mais ça, c'était avant...
Car dans le cadre de cette chronique de ce nouvel album, comme je fais les choses plus ou moins sérieusement, j'ai jeté une oreille sur le disque précédent, From Afar, et autant dire que je n'ai pas accroché du tout, je m'étais même plutôt ennuyé, mais cette écoute m'a au moins permis de me préparer à subir ce Unsung Heroes, la dernière livraison en date des finlandais, un disque que je qualifie, dans mon jargon très fleuri, de grosse daube...

Bref, pour simplifier, ce Unsung Heroes est une invitation à visiter le monde merveilleux des bisounours, c'est mignon, c'est tout mou, ça caresse dans le sens du poil, et tout ça tient en équilibre sur de gros nuages roses, même si ici, les nuages sont plutôt constitués de tonnes de guimauve à base d'orchestrations et de mélodies à deux balles, et là c'est le drame, car à défaut d'écouter un album de viking Metal, et bien on se tape un putain de Nightwish folk, avec les même défauts que ce dernier.
Quand tu penses Ensiferum, tu veux du riff, de la mélodie épique, quelques ambiances folk, du Metal avec des couilles quoi! Ici, c'est tout le contraire, les finlandais, à l'instar de Nightwish, ont relégué les riffs au second plan, les noyant dans des orchestrations gigantesques, je me doute bien que l'idée était de rendre cet album le plus épique possible, mais malheureusement, c'est complètement foiré dans les grandes largeurs, et Ensiferum obtient le résultat inverse.
Donc ouais, ça sonne gros, énorme, avec une production qui pète, mais surtout ampoulé, bancal, mou du genou, un univers de conte de fée pour gamines, rien de plus, avec une orgie de balades acoustiques en chant clair, trois saloperies sirupeuses sur les dix titres de l'album, les deux Celestial Bond et l'horrible Last Breath, c'est mignon et ça fera surement chialer dans les chaumières avec tout ce violon et ce chant féminin, mais ces titres transpirent la médiocrité et le foutage de gueule.
Où sont passées les couilles d'Ensiferum?
Bonne question, à laquelle je n'ai pas la réponse, et en plus des conneries acoustiques, on ne peut pas dire que le reste de l'album soit particulièrement bandant.
Après une courte intro guimauve qui semble tout droit sortie d'un épisode de Mon petit poney, Ensiferum nous balance son single, In my Sword I trust, le titre le moins pourri de l'album, malgré son riff recyclé et assez pauvre, on passe vaguement un bon moment, ça manque bien sûr de couilles, ça nage dans l'orchestral de supermarché, factice, le plus gênant étant ses passages plus "heavy" qui semblent forcés et au final hors de propos, c'est un peu bancal, mal agencé, un titre qu'on oublie assez vite, avec des choeurs sur le refrain clichesques au possible...
Le reste est donc encore pire, avec une jolie doublette de merde, Unsung Heroes et Burning Leaves, les deux titres sont construits de la même manière, deux espèces de power balades avec des breaks foireux, orchestral avec de la flûte pour la première, et acoustique pour la seconde, le tout une fois de plus chargé de chant clair "viking" (mais assez moche) et d'orchestration over-the-top qui prennent toute la place.
Par contre, à signaler, coincé entre les deux niaiseries Celestial Bond, on trouve un véritable ovni, un titre rapide! Ouais, presque à l'ancienne, Ensiferum se souvient qu'il est un groupe de Metal ayant enfanté d'Iron, et nous balance un Retribution shall be mine des familles, ça aurait pu être sympa, mais que cela semble forcé et tellement peu inspiré.
Au milieu de ce marasme, un titre comme Pohjola apparaîtrait presque comme un bon titre, un peu comme Retribution..., la chanson contient quelques accélérations pas trop dégueulasses, et s'il n'y avait pas une fois encore cette débauche de choeurs et d'orchestrations, on aurait presque un titre de remplissage correct.
Et puis à la fin, après donc l'odieuse balade guimauve Last Breath et son chant dégueulasse, on a le gros titre épique du disque, Passion Proof Power, qui culmine à 17 minutes! Un titre qui est un véritable paradoxe à lui tout seul, alternant l'ennui le plus total et les passages complètement bandant, notamment des solos inspirés qui sortent de nulle part (enfin!), une véritable bizarrerie, inégale, bancale, parfois jouissive, parfois d'une affligeante nullité...
Ah, j'oubliais, après ce machin, on trouve un autre truc bizarre sur la version digipack, avec en bonus une reprise du Bamboleo des Gipsy Kings!! Et franchement, je me demande encore ce que j'ai écouté tant cette version est un véritable foutoir sonore à la fois repoussant et attirant, avec un ensiferum qui se rapproche du Death, en mélangeant tout ça avec une touche flamenco, un truc insensé de plus sur ce disque...

Bon, voilà, Unsung Heroes est une véritable catastrophe made in Ensiferum, un désastre auquel je ne m'attendais pas à vrai dire, le groupe a vainement tenté de rendre sa musique encore plus épique, pour un résultat inverse, les finlandais se sont noyés dans le symphonique de bas-étage et les balades acoustiques inutiles, ce disque est bancal, forcé, sirupeux, et au final on ne retient pas grand chose à par les bizarreries évoquées plus haut.
Il y a bien sûr quelques riffs corrects, quelques ambiances assez bien rendues, surtout quand le groupe n'en fait pas des tonnes, mais Unsung Heroes nage dans une relative médiocrité, avec ses redites et tous les clichés du groupe poussés à leur paroxysme, à éviter à tout prix...

Guimauve Viking orchestrale...
1.5 / 5