jeudi 12 janvier 2012

The Elder Scrolls V - Skyrim


Une petite interlude jeux vidéo dans ce blog qui ne parle plus que de Metal, car j'aimerai parler un peu de Skyrim, le cinquième volet de la saga des Elder Scrolls.
On peut dire qu'il était attendu celui-là, 5 ans après un Oblivion assez moyen, pas mauvais, très beau, mais un poil chiant et répétitif (et qui surtout lorgnait sur le grand public), et surtout 9 ans après la référence pour moi, Morrowind, qui m'avait fait découvrir la série en 2002.
Skyrim était donc attendu, et j'ai pas mal de choses à en dire après de très nombreuses heures de jeu...

Comme d'habitude avec les Elder Scorlls, on sait on l'on met les pieds, un monde ouvert où l'on peut déambuler à loisir, (la carte semble plus grande que celle d'Oblivion d'ailleurs, elle est juste mieux proportionnée en fait), un univers d'Heroic Fantasy codifié et générique (pas un défaut en soi), et comme à chaque fois, vous commencez le jeu en étant un prisonnier qui va se sortir de ce mauvais pas et accomplir sa destinée, en se tapant comme à l'accoutumé le vrai-faux didacticiel à la Bethesda, en s'échappant d'un patelin attaqué par un dragon, pile-poil au moment de votre exécution.
Bref, pas de surprise au début du jeu, la prise en main est facile, et surtout, putain ce que ce jeu est beau!!
Ouais, c'est beau à pleurer, encore plus beau qu'Oblivion, les types de Bethesda sont forts pour ça, et aussi pour créer de très belles ambiances et atmosphères.
Je m'étais imposé une petite torture, ne pas du tout regarder les trailers et les news sur le jeu, afin de me garder la surprise le jour-J, je savais juste qu'il y avait des dragons, c'est tout.
Donc voilà, comme à chaque fois, vous êtes une sorte d'élu que va devoir sauver le monde, vous êtes donc le Dragonborn, mais on s'en fout, ce n'est pas le plus important, la quête principale est à chier de toute façon (et profondément décevante au final).
Les choix pour la création du personnage sont nombreux, en ce qui concerne le physique, on peu presque tout faire et donner à votre personnage la tête et le corps que vous voulez, à condition d'être patient, mais c'est bien foutu, là ou ça se gâte, et bien c'est au niveau de vos caractéristiques, au revoir les classes et les attributs, le jeu a été complètement simplifié de ce côté là, Skyrim va donc encore plus loin qu'Oblivion en ce qui concerne son orientation grand-public, et ça fait un peu chier.

Alors comment ça marche pour les compétences? Et ben c'est un système de Perk à la Fallout 3 (de Bethesda d'ailleurs, ils ont aussi piqué le système de crochetage de serrures), avec des bonus à débloquer selon votre niveau dans une compétence, un système à la fois décevant et satisfaisant.
Décevant, car j'aimais bien galérer avec le multiplicateur afin de maximiser la hausse de niveau, et satisfaisant car ce système et vraiment bien foutu, très simple à comprendre et à utiliser, même si certains Perks sont pénibles à atteindre, par exemple, pour débloquer Conditioning en Heavy Armor (qui fait que votre armure ne pèse rien et ne vous ralenti pas) il faille balancer 2 points dans des Perks de merde.
Chaque hausse de niveau vous donne donc 1 point pour débloquer un Perk et la possibilité d'augmenter au choix votre magie, votre force ou votre endurance.
Comme il n'y a plus de classes ni d'attributs (les signes astrologiques ont aussi disparu), dès le début du jeu vous allez tomber sur des pierres, vous ne pouvez en activer qu'une seule, soit celle du voleur, du guerrier et du mage, qui vous donneront un bonus d'apprentissage de 20% dans les compétences relatives à votre "classe" (Si vous ne voulez pas choisir, cherchez la Lover stone qui est un bon choix et donne +15% d'apprentissage dans toutes vos compétences).
Bref, Skyrim fait le grand saut dans la catégorie grand-public avec un système de compétences très simple, de la même manière, le système de combat fait très arcade et semble avoir surtout été créé pour les consoles, car il est désormais possible de se battre avec deux armes, de plus, ils ont rajouté quelques animations pour les finishs (un peu comme dans Fallout 3), c'est assez joli, surtout les décapitations.
Se battre avec deux armes, sur une manette de console, ça va, mais avec une souris, et bien je n'aime pas du tout, ça m'a vite gavé.

Autre fausse bonne idée, comme vous êtes un peu dragon sur les bords, vous avez la possibilité d'apprendre des cris de dragons, que vous trouverez tout au long de la quête principal, voir même dans les quêtes annexes, ou par hasard au détour d'une tombe.
Je dis fausse bonne idée, car au début, on se dit que c'est génial, ça donne des pouvoirs gratuits, mais on se rend vite compte que la plupart des cris sont inutiles et que l'on ne va utiliser que peu d'entre eux, surtout Dragonrend (qui permet de faire se poser un dragon) et le célèbre Fus Ro Dah, qui permet d'envoyer dans les airs tout ennemi se trouvant sur votre passage, car en fin de compte, les cris qui permettent d'infliger des dégats, comme Frost breath ou Fire Breath, qui semblent géniaux au début, s'avèrent réellement trop faibles en n'infligeant que des dégâts minimes.

Un petit mot sur les ennemis, le bestiaire est comme d'habitude assez fourni, des Trolls, des géants, des ours, et pleins d'autres animaux, et dans les tombes, les traditionnels squelettes, des esprits, et surtout des Draugr, le problème de tout ça, c'est qu'ils sont toujours aussi idiots et ne connaissent qu'une seule stratégie, vous foncer dessus et crever sous votre épée comme des cons.
Il est à noter qu'une fois de plus, les ennemis rencontrés sont dépendants de votre niveau, plus vous êtes forts, plus ils le sont également, comme dans Oblivion, et c'est un peu pénible, car le challenge est du coup revu à la baisse.
Je me rappelle de Morrowind, où le niveau des ennemis était fixe, on ne savait jamais sur quoi on allait tomber, le jeu était très dur, mais proposait un challenge à relever, désormais, c'est terminé, chaque quête est réalisable même à bas niveau, il est possible d'entrer dans n'importe quelle tombe ou grotte et de s'en sortir, le jeu devient trop simple en fait, on ne peut plus échouer maintenant.
Mais ce n'est pas nouveau, c'est la cas d'un paquet de jeux (de tous en fait), l'échec est impossible, il n'y a plus de frustration, et franchement, ça réduit la durée de vie du jeu, car il est possible de progresser très vite dans toutes les quêtes même en étant à bas niveau, car vous ne rencontrerez jamais d'ennemi suffisamment fort pour vous empêcher d'accomplir votre mission.
Et surtout, histoire de vous faciliter encore plus le boulot, la santé se régénère toute seule!!!! faut vraiment le vouloir pour crever dans ce jeu...
Pour les dragons, c'est différents, au début, c'est la galère, surtout qu'il apparaissent un peu au hasard pour vous attaquer, il y a un certain challenge, mais à force, ça devient chiant, même les plus puissants sont trop faibles, et le challenge se transforme en une perte de temps, Aaah merde, putain, encore un dragon à la con que je vais défoncer en deux temps trois mouvements...
Globalement, le seul moment du jeu ou j'ai un peu galéré, c'est vers la fin de la quête principale, au temple de Skuldafn (avant d'entrer à Sovngarde), ou 7 Draugr Deathlords me sont tombés dessus en même temps, je ne vous raconte pas le bordel, et la déception quand après ça, la bataille contre Alduin fut une promenade de santé, je l'ai pulvérisé, aucun challenge, et même pas une grosse récompense à la clé...
Le jeu est donc assez simple, mais putain ce que c'est beau!
C'est ce que tout le monde vous dira de skyrim, c'est beau, et c'est tout, on est chez les nordiques, il y a des montagnes, des forêts, de la neige, et c'est beau, Bethesda est très fort pour les décors y'a pas à dire, c'est du bel ouvrage.

Au niveau des voyages, les chevaux sont encore là, et sont toujours aussi inutiles, sauf pour défier les lois de la gravité et de la physique en gravissant des montagnes, ils ne servent vraiment à rien d'autre (enfin si, Shadowmere, le cheval de la dark brotherhood sert à monter des compétences, on y reviendra plus tard), car depuis Oblivion, on a désormais les voyages rapides, qui réduisent encore la durée de vie du jeu.
Une mission? vite, je me téléporte à l'endroit le plus proche que j'ai déjà visité et je termine à pied, ça va vite, on ne cherche plus, tout est indiqué sur la carte, dans Morrowind, même si la gestion des quêtes étaient honteuse, il n'y avait pas de marqueur de carte, il fallait chercher, en se référant aux indications du journal (j'ai dit honteux, car il arrive un moment ou ton journal fait dix milles pages et qu'il est impossible de retrouver un vieux truc que t'as oublié de faire), du genre, prend à l'Est à la sortie de la ville, au croisement là où il y a un arbre, tu prends au sud et c'est à côté du tas de cailloux (j'exagère à peine...)
Mais il ne faut pas faire chier le joueur lambda, on lui facilite la vie et on lui mâche tout le boulot...

On retrouve également les guildes, mais sous un nom différent en ce qui concerne les guerriers et les mages, il y a donc les Compagnons pour les guerriers (avec en bonus la Lycanthropie) et le collège de Winterhold pour les mages, ainsi que la guilde des voleurs et la Dark Brotherhood, et nouveauté, le collège des Bardes (ça semble stupide à faire, mais les 3 types offrent chacun 6 hausses de niveau dans un peu toutes les compétences),comme d'hab, ils fournissent des quêtes, permettent de progresser et vous pouvez devenir le chef, ça ne change pas, même si on regrettera qu'une fois terminées, les quêtes de guilde n'offrent vraiment pas grand chose en terme de récompense.
Les dieux Daedra sont toujours là et vous offriront des objets sympa au cours de leurs quêtes.
Autre particularité, il y a une guerre civile en cours et vous devrez rejoindre un camp, la Légion Impériale pour mater ces enfoirés de séparatistes nordiques, ou les Stormcloaks afin de libérer Bordeciel de ces connards de l'empire, dans les deux cas, la plupart des quêtes consistent à prendre des forts à l'ennemi...
Toujours plein de quêtes dans les villes, aider les gens, ce genre de conneries, et aussi aider les Jarls, qui vous nommeront Thane, ce qui vous permettra d'acheter des maisons.
Autre nouveauté, il est possible de se marier, ce qui ne sert pas à grand chose, sauf que si vous bougez votre compagne dans une maison, elle ouvrira un commerce et vous filera 100$ par jour.
Il y a aussi des Followers, et c'est pas mal, car ils peuvent servir de sac, en effet, il suffit de faire tomber les trucs trop lourds que vous ne pouvez pas porter et demander à votre follower de ramasser, pas de sur-poids, il continuera de gambader.
Personnellement, je n'était pas un grand fan avant, mais c'est sympa de sa balader avec quelqu'un dans ce jeu, j'ai choisi Mjol the Lioness, de Riften, que j'ai épousé, c'est un NPC qui ne peut pas mourir (car un follower peut crever), donc pas la peine de faire du baby-sitting, une bonne nordique robuste qui se bat à la hache à deux-mains, bien équipée, elle dépanne bien, même si le path-finding est juste à chier dans ce jeu, votre follower peut galérer pour vous suivre à certains moments.

Un truc qui m'a énervé, c'est l'utilisation de la forge, la première fois que tu l'utilises, tu sais que c'est complètement craqué et que tu vas abuser du système comme un porc.
En gros, avec un peu d'argent et un peu de temps, il suffit de créer des tonnes de gantelets de cuir et tu montes à 100 en Smithing, ce qui permet de créer au final des armures et des armes de bourrins même à bas niveau, encore un bon moyen de simplifier le jeu...
Notons que qu'une armure n'absorbera que 80% de dégâts, ce qui correspond à environ 570 en valeur d'armure si je me souviens bien, il ne sert à rien d'aller au dessus, 1000 ou 600 en valeur d'armure, c'est pareil.
Et il y a plein de trucs comme ça, pour monter des compétences presque gratuitement, surtout chez les mages, par exemple, si vous avez Shadowmere, le cheval de la Dark Brotherhood, vous avez une cible qui ne crèvera jamais pour monter Destruction, ou encore Conjuration, car ce con encaisse les captures d'âme sans broncher, Enchantement monte également très vite vu le grand nombre de gemmes que l'on trouve dans le jeu.
Un truc pénible, la gestion de l'inventaire est nul à chier, j'ai l'habitude de stocker plein de trucs dans les armoires/coffres de ma maison, et c'est la merde pour retrouver quelque chose, c'était si compliqué que ça de proposer un menu comme dans votre inventaire personnel pour les coffres?

Donc voilà, Skyrim est un jeu appréciable, très très beau, mais sans surprises, et surtout à la durée de vie assez limitée malgré les très très nombreuses quêtes et missions annexes (Et il y en a quand même un paquet).
Le souci pour moi est ce positionnement grand public encore plus poussé, ça m'énerve un peu, le jeu est vraiment très simple et ne propose pas un challenge énorme, il prend un peu de temps, certes, mais n'est pas très compliqué, ce qui fait que l'on fait des missions un peu mécaniquement, en sachant très bien qu'on arrivera au bout sans trop de casse.
Skyrim donne la même impression de facilité qu'un jeu console grand public qui ratisse large, on ne se sent pas vraiment immergé dans l'univers du jeu et par bien des aspects on ne ressent pas vraiment d'empathie envers les personnages et les enjeux des quêtes laissent de marbre, vos décisions n'ont absolument aucune influence sur votre vie ou celles des autres, on upgrade son perso et on avance, ça tourne un peu en rond avec un scénario stéréotypé et basique, ça manque de profondeur, le résultat est un peu factice.
La mécanique est bien huilée et plaira au plus grand nombre, Skyrim devient plus un jeu d'aventure pour console assez arcade et s'éloigne du pur jeu PC, dommage...