samedi 12 mars 2011

Mercenary - Metamorphosis

Rarement un album n'aura aussi mal porté son nom que ce dernier essai des danois de Mercenary, le 6ème.
A moins que cette métamorphose ne fasse référence à cet énième changement de Line-up, la moitié du groupe s'étant barré/fait viré, du premier album ne restant plus que le guitariste Jakob Mølbjerg.
Communiqué du groupe: "we no longer share the same vision and enthusiasm about the direction and the future of the band"
Bon, ok, divergences musicales, comme d'habitude...
Exit donc l'excellent chanteur Mikkel Sandager, ce qui me semblait être un putain de coup dur pour le groupe tant il était très bon sur l'album précedent Architect of Lies.
Nouveau batteur, et... pas de nouveau chanteur ni de clavieriste?
En effet, le chant clair sera donc repris par le Bassiste/Hurleur de service, René Pedersen.
J'avoue, je ne le sentais pas trop ce coup là, mais pourquoi pas.
Le guitariste Martin Buus prenant en charge les claviers.
Ok, le groupe passe de 6 à 4 membres, à voir ce que ça donne...

Pas évident de coller une étiquette à Mercenary, qui n'est pas vraiment un groupe de Death mélodique, pas vraiment un groupe de power metal, pas vraiment plein d'autres trucs, et qui est en fait un peu tout à la fois.
Malgré tout, le groupe a développé son style bien à lui, et facilement reconnaissable, ce qui est un exploit avec tous ces changements de line-up.
Premier titre, Through the Eye of the Devil, et d'emblée on reconnait le trademark Mercenary, grosse production, gros riff, du growl de bucheron, refrain ultra catchy.... Mais dites donc les gars, ce ne serait pas du foutage de gueule, vous êtes sur que ce n'est pas Mikkel qui chante là???
Il est étonnant de constater le mimétisme entre le chant clair de Pedersen et celui de Sandager, vraiment troublant.
Au moins, on sait où on met les pieds, dans la continuité d'Architect of Lies ce Metamorphosis sera.
Voilà pour le premier titre, c'est musclé, mélodique, ça riffe dur, le batteur qui envoie la sauce, et le petit break qui va bien.
La suite sera (malheureusement?) du même tonneau...
Avec quelques nuances quand même, notamment l'emploi des claviers sur certains titres qui diffère un peu du reste, comme sur In a river of madness ou Memoria.
Mais dans l'ensemble, et c'est bien ici le problème, Mercenary n'avance plus du tout et semble tourner un peu en rond, pire, les danois manquent un peu de classe ici, et envoient le pâté comme jamais, car Metamorphosis plonge dans le grand bain du Metalcore, et fait dans l'efficacité et dans le bourrin
Alors ok, les gars savent composer des putains de chansons accrocheuses, y'a pas à dire, c'est du lourd, pas de fausses notes, et Pedersen s'en sort plutôt bien dans son chant clair, mais on ne peut que regretter ce manque de prise de risque et ce manque de je-ne-sais-quoi qui ferait décoller l'ensemble.
Finalement, ce Metamorphosis n'est qu'une sorte de copie de l'album précédent, surtout quand on compare un peu les refrains, qui sont quasi-identiques, et cela manque cruellement de prise de risque et d'originalité, même si tout ça sonne quand même plus bourrin et à la limite du Metalcore par moment.
Certes, si vous n'avez jamais écouté Mercenary, cet album est plus que recommandable, après tout, il est quand même très bon et contient son lot de bons titres, surtout qu'ils ont eu le bon goût de le faire assez court, seulement 9 titres, sans aucunes daubes.
Pour ceux qui connaissent déjà les albums précédents, surtout The Hours that remains ou Architect of Lies, il va être difficile de trouve de l'intérêt dans ce disque.
Je suis assez partagé au sujet de ce disque, d'un côté, je le trouve vraiment excellent, c'est bourrin et mélodique comme il faut, mais ce côté un peu trop formaté me gêne quand même pas mal.
3.5 / 5