mercredi 1 juin 2016

[Chronique] Lacuna Coil - Delirium

Je ne sais même plus pourquoi tous les deux ans je m'entête à vous pondre une chronique du nouvel album de Lacuna Coil, peut-être parce qu'à une époque j'ai bien aimé ce groupe, espérant qu'un jour les italiens parviennent enfin à ressortir un bon disque, même pas un très bon disque hein, juste un disque correct qui faille la peine d'être écouté.
Le dernier disque qui ne soit pas honteux de la part de Lacuna Coil date de 2002, Comalies, ça fait quasiment quinze ans putain, et depuis, que dalle, Cristina Scabbia est devenue une somptueuse cougar, et Lacuna Coil a pleinement réussi à s'imposer sur le marché américain en vendant son cul au Nü Metal, Karmacode, l'acte de décès artistique officiel de Lacuna Coil, qui n'a fait que s'enfoncer dans la médiocrité alternative à mesure que le groupe vendait des disques par palettes en Amérique du nord.
Pourtant, cette fois-ci, j'avais espoir que Delirium allait être bon, pas parce que le précédent disque Broken Crown Halo montrait des signes d’amélioration, mais parce que le groupe semblait enfin vouloir se tirer les doigts du cul pour nous pondre un album différent... Enfin ça, c'était Scabbia en interview qui annonçait du neuf et un concept ambitieux qui allait se ressentir sur la musique, cool!... mais non, rien n'a changé chez Lacuna Coil et c'est toujours de la merde...

Lacuna Coil, Laguna Colle... mdr, c'est bon? vous l'avez? lol
... Svp me tapez pas, j'ai des lunettes...
Bon, y'a eu du changement quand même, vu que c'est le line-up qui a plus ou moins explosé en deux ans, ou disons plutôt que des membres de longue date ont été priés d'aller se faire foutre ailleurs, ça tombe bien, le groupe vend moins de disque, avoir moins de membres permanents dans le groupe doit permettre de maintenir les revenus de ceux qui restent, de toute façon la seule chose qui semble importer est la présence du duo Scabbia/Ferro et du bassiste/compositeur Marco Coti Zelati, en dehors de ça, on aura droit à des intérimaires jouant sur le disque ou sur scène, après tout, vu que l'orientation Neo qu'a pris le groupe, un seul guitariste de session en live fera largement l'affaire pour jouer des riffs de merde en carton, c'est la crise mec, faut faire des économies, la seule surprise étant la continuité de Ferro dans ce groupe, qu'un chanteur aussi médiocre et ridicule vocalement puisse faire carrière dans la musique aussi longtemps dépasse l'entendement, mais il va encore falloir se le farcir sur cette nouvelle purge.
Enfin bon, il y a un truc bien sur cet album qui va faire que pendant environ cinq minutes on va pouvoir croire que Delirium pourra être éventuellement un bon disque, le premier titre The House of Shame, qui est, surprise, plutôt écoutable, et je pense qu'on avait jamais connu un Lacuna Coil aussi sombre et lourd qu'avec ce morceau, bon, ok, ça ne va pas très loin non plus, c'est un genre de retour à Karmacode avec une grosse touche de Metalcore et des références gothiques qui font toute la différence, même le chant de Ferro passe bien, ce qui est un véritable exploit, et partant de là, on se dit que Scabbia avait raison et que ce nouvel album allait vraiment être un truc particulier, sauf que non, une fois de plus l'italienne s'est foutu de notre gueule vu qu'elle nous fait le coup tous les deux ans pour promouvoir son nouveau disque, ce single, d'ailleurs le premier titre dévoilé dans le cadre de la promo pour attirer le chaland, sera un coup d'épée dans l'eau, car par la suite, on aura droit à la tambouille habituelle des italiens, avec juste un petit plot-twist, au lieu de pomper du Korn, ça va plutôt naviguer du côté de Slipknot.
Il y avait de quoi faire pourtant, et être intéressé quand l'italienne nous parlait d'un album super sombre dont le thème serait les maladies mentales et autres joyeusetés, pas seulement en terme de lyrics mais davantage en terme de musique, sauf que ce pseudo-concept, Lacuna Coil n'en fera rien, et va nous servir sa grosse soupe Nü Metal à gros riffs pourris, les mêmes bidouillages électro qu'ils utilisent depuis plus de dix ans, comme un pot-pourri très pourri des quatre derniers album du groupe, où les références au Gothique des débuts ne seront que des vestiges du passé, bref, c'est de l'alternatif easy-listening tout nul et souvent très mollasson malgré l'ambiance plutôt sombre des paroles et de certaines atmosphères, ce qui n'est même pas une nouveauté vu que c'est la marque de fabrique du groupe depuis des années, cet espèce de romantisme gothique qui plait tant à la ménagère qui constitue le cœur de cible du bouzin, Broken Things aurait pu être un morceau vaguement correct s'il n'était pas gavé des facilités d'écriture du groupe et de paroles plutôt niaises atteignant le niveau de banalité d'un texte de Maria Brinks, et non, ce n'est pas parce que Ferro sort son growl de méchant que ça va rendre le machin agressif, désolé.
Putain, cette intro de basse, à l'origine piquée intégralement à Korn, sur le titre éponyme Delirium, quelle plaie, ces couillons nous le sortent trois-quatre fois sur chaque album, un titre principalement chanté par Ferro où Scabbia se contente de chanter Deliiiiiiiiriuuuuuuum dans le fond la plupart du temps, c'est à partir de là que l'album va se contenter d'enchaîner entre les titres Nü Metal à la Karmacode et les purges de Rock alternatif pour passer en radio aux Etats-Unis, mais c'est plus sombre hein! beaucoup plus sombre, parce que... bon bah y'a Ferro qui growl, donc voilà, c'est plus sombre sur Ghost in the Mist ou You love me 'cause I hate you, mais c'est de la merde quand même, avec tous les trucs habituels du groupe, notamment cette opposition entre le chant de gros méchant de Ferro, qui en fait par moment tellement des tonnes qu'il en devient ridicule, et le chant divin et aérien de Scabbia, qui mériterait bien mieux que d'être utilisé comme simple argument marketing par cette bande de tocards, le problème étant que cette dimension plus sombre passe par encore plus de simplification dans les riffs du groupe, c'est du bourrin, presque Metalcoré par moment, et ça flirte dangereusement avec une grosse bouse comme In This Moment, il faut dire qu'au niveau des paroles, c'est une avalanche de clichés tous plus pénibles les uns que les autres qui nous seront proposés, notamment sur un My Demons particulièrement dégueulasse de ce côté-là.
Le seul changement, donc, c'est un peu moins de Rock alternatif et un retour à du gros Nü Metal qui tâche, bravo Lacuna Coil, c'est un peu comme échanger le Sida contre un cancer, une pure situation perdant-perdant, et Delirium n'est que le reflet de l'incapacité chronique d'un groupe à savoir se renouveler, à pouvoir avancer, et encore moins proposer une musique intéressante.
Lacuna Coil tourne en rond dans sa médiocrité, et semble ne même plus se souvenir qu'il a accouché de très bons disques avant Karmacode, on se retrouve avec un Lacuna Coil nous servant un mash-up indigeste entre Karmacode et Dark Adrenaline, le pire étant que dans l'ensemble, Delirium n'est même plus catchy ou agréable à entendre, il est juste lourdingue, car le groupe en fait trop, notamment un Ferro dont le growl confine au ridicule à la longue, ainsi que des riffs de gros tâcheron sans aucune classe, Delirium est une dégueulasserie plutôt honteuse, mais bon, j'imagine que le groupe à une entreprise à faire tourner et des factures à payer...
Track Listing:
1. The House of Shame  05:17
2. Broken Things  03:59
3. Delirium  03:16
4. Blood, Tears, Dust  03:55
5. Downfall  04:21
6. Take Me Home  03:45
7. You Love Me 'Cause I Hate You  03:49
8. Ghost in the Mist  04:14
9. My Demons  03:56
10. Claustrophobia  04:07
11. Ultima Ratio  04:08