lundi 28 novembre 2011

Orphaned Land - The Road to OR-Shalem

Ce n'est pas un secret, je suis un fan d'Orphaned Land, depuis le début en fait, j'avais découvert Sahara en 1995, et El Norra Alila l'année suivante, et après, plus rien ou presque, il aura fallu attendre 2004 pour que le groupe fasse un retour en force avec Mabool, avant 6 autres années d'attente et la sortie l'année dernière du grandiose The never ending way of ORwarrior.
Heureusement, l'attente vaut le coup, le groupe ne déçoit jamais, tout en ne cessant jamais d'évoluer et de surprendre, et cette année, cerise sur le gâteau, le groupe nous propose son premier Dvd Live, célébrant ses 20 ans d'existence, et pas de surprise, Orphaned Land est ici impérial...

Au menu, donc, plus de deux heures de Live, un Dvd bonus avec un documentaire intéressant, et le traditionnel Cd live, amputé de quelques titres.
Orphaned Land joue donc à domicile ce soir, à Tel-Aviv, une salle de taille moyenne, blindée par un public de Die-hard fans survoltés, et un décor sobre et efficace, juste un écran géant géant derrière le batteur, ajoutons également quelques guest stars et aussi des musiciens pour les instruments traditionnels (Percussions, Flûtes, et Bouzouki), et ça, c'est la bonne idée du concert.
En effet, c'est bien ce qui est un peu gênant lors d'un concert d'Orphaned Land, le fait que toutes les orchestrations soient sur bande, ici, le problème est donc presque gommé, rendant le spectacle beaucoup plus vivant.
Évoluant à domicile, ce concert est donc assez spécial, le groupe s'exprimant ainsi en hébreu, dieu merci, il y a des sous-titres, et c'est surtout la relation d'amour entre le groupe et son public qui confère à ce concert une ambiance particulière, Orphaned Land aime son public, et celui-ci le lui rend bien, et sera au taquet sur la totalité de cette pourtant longue prestation, pas une surprise quand on sait que ces israéliens prêchent la paix et la tolérance, une chaude ambiance très peace and love donc...
Musicalement, le rendu est exceptionnel, les gars sont impressionnants de maîtrise et de justesse, le chant de Kobi est très bon, alternant sans mal entre son chant clair et ses growls.
Bien sûr, pas mal d'orchestrations sont sur bande, mais les 3 musiciens additionnels apportent beaucoup, un gros travail à été fait sur les arrangements et ils s'intègrent parfaitement dans le mix final, les gars ont bossé, ça s'entend, de la même manière, la chanteuse Shlomit Levi interviendra à de nombreuses reprises, vocalement et visuellement impeccable.
Par ailleurs, comme d'habitude en concert, le guitariste Matti Svatizky et le bassiste Uri Zelha sont un peu en retrait, appliqué certes, mais un peu statique sur le droite de la scène, il est vrai qu'il est très compliqué d'exister à côté d'un trio très charismatique.
Kobi Farhi, bien sûr, magnétique, communicatif, et qui bien sûr n'hésitera pas à revêtir sa traditionnelle Djellaba blanche une bonne partie du show, et oui, comme ça, il ressemble à Jesus.
Ensuite, le guitariste Yossi Sassi est surement le type le plus heureux de l'univers quand il est sur une scène, ce gars a constamment la pêche et le sourire, un peu comme si plus rien d'autre n'existait, il se donne à fond, et on a aussi droit à son mythique you-you sur Olat Ha'tamid, une prestation électrisante de bout en bout.
Le batteur Matan Shmuely n'est également pas en reste, ce type est un showman, semblant ne jamais tenir en place derrière son kit.
Bref, une prestation qui fait plaisir, qui donne le sourire, malgré une setlist que je trouve assez bizarre, bien sûr, on a droit à tous les tubes du groupes, pas de problème, et comme prévu axée sur les deux derniers albums du groupe, ce qui m'amène à un petit problème.
Sachant que le groupe joue 13 titres sur les 15 du dernier album, j'aurais préféré qu'ils jouent The never-ending way of ORwarrior dans son intégralité et le reste en rappel...
Enfin, ce n'est que mon avis hein, car la setlist proposée est ici très cohérente, alternant entre titres directs et passages calmes comme ces nombreuses interludes, il y en a pour tout le monde, bon, ne vous attendez pas non plus à trouver beaucoup d'extraits de Sahara ou de El Norra Alila, surtout que bizarrement le concert proposé sur le DVD principal n'est pas complet.
En effet, la partie du concert avec Yehuda Poliker (connais pas, mais il parait que c'est une grosse star en Israël) apparaît sur le disque bonus, comme le solo de batterie et deux vieux titres, Seasons Unite et The by the father I pray.
(Par contre, une des chansons avec Poliker, Bakapaim, est présente sur la version Cd)
Dommage, encore une fois question de goût, je n'aime pas les coupes dans les Dvd live...
Au niveau des invités, en dehors de Yehuda Poliker et de Shlomit Levi, on trouve un certain Tomer Jones qui vient gueuler sur Codeword: Uprising, et surtout la grosse guest star, Steven Wilson de Porcupine Tree, qui va se charger de faire retomber l'ambiance...
J'exagère un peu, mais bon, le duo avec Kobi sur M I? est un peu ennuyeux, et il se retrouvera même tout seul sur scène avec sa guitare pour une version assez plate de The beloved's cry.
Pas ma partie préféré du concert donc, surtout que ce sont bien les seuls moments vaguement ennuyeux de la galette, entre les tubes du groupe et les interludes qui sont de véritables moments de grâce, le concert passe vraiment très vite.

Sur le Dvd Bonus, vous trouverez donc les titres lives qui n'ont pas trouvé leur place sur le dvd principal, une galerie photo qui ne sert à rien (sérieusement, sur tous les dvd live il y en a une, ça intéresse vraiment quelqu'un ?), les clips vidéo de Sapari, Norra el Norra, et Ocean land, et surtout, surtout, un documentaire, intitulé Vayehi-Or, un peu trop court à mon goût, une trentaine de minutes, mais très consistant.
Vous y verrez donc les membres du groupes jeune, et vous y apprendrez que le premier groupe de Kobi s'appelait Masturbation; Plus sérieusement, le documentaire donne quelques éclairages sur leurs périodes de léthargie ainsi que leur point de vue sur la politique et la religion, intéressant et indispensable, donc.

En conclusion, difficile de ne pas succomber au charme de ce The Road to OR-Shalem (malgré les quelques défauts énoncés plus haut, et un montage parfois épileptique), des musiciens au top et une ambiance très très chaleureuse, un groupe en osmose totale avec son public (dont le final très festif avec Norra el norra), que demander de plus ?
Ce DVD est donc une réussite, un parfait cadeau d'Orphaned Land à ses fans pour célébrer ses 20 ans d'existence, et à ceux qui ne sont pas encore fan d'ailleurs, si vous ne connaissait pas le groupe, jetez-vous dessus, vous ne regretterez pas votre investissement...
Orphaned Land s'impose comme la valeur sûre du Metal progressif oriental, j'espère juste que l'on aura pas à attendre 5 ans le prochain album.

Shalom, mes frères.
4.5 / 5