vendredi 1 juillet 2011

Sepultura - Kairos

C'est reparti pour un tour, Sepultura sort un nouveau disque, les haters vont pouvoir se lâcher à grand coup de "c'est pas Sepultura sans les Cavalera" et autres "Derrick est nul", comme d'habitude...
Bon, moi le Sepultura V.2, j'aime bien, Against était bon, Nation bordélique, Roorback était une bonne grosse daube, Dante XXI était une excellente surprise, et il faut bien avouer que A-Lex était largement en dessous.
Je ne vais pas m'étendre sur le passé, et sur la légitimité ou non du line-up actuel, mais bon, Kisser est là depuis 1987 (et franchement, avant son arrivée, le groupe était pas génial), Paulo Jr est là depuis le début, et mine de rien, Derrick Green est présent depuis 14ans (c'est plus que Max hein), et malgré tout, on l'appelle encore le "nouveau chanteur"...
Sepultura peut être qualifié de groupe courageux, malgré les critiques, la haine, l'adversité, les gars sont toujours là, et d'une certaine manière, cela force le respect, et après avoir écouté ce Kairos et les dernières livraisons du gros Max avec Soulfly/Cavalera Conspiracy, une chose est claire, artistiquement, Sepultura l'emporte haut là main.

Premièrement, il est à noter que Sepultura revient à un format plus classique, terminé les concepts un peu tortueux, Kairos est plus concis, d'une durée normale comparé à A-Lex, même si il y a vaguement un concept ici, on s'en tape un peu.
15 titres quand même, dont 4 instrus d'une trentaine de secondes chacune, qui passent heureusement inaperçus, et une reprise de Ministry assez inutile, ce qui nous laisse 10 titres "neufs".
(Ah, et comme j'ai toujours pas reçu mon exemplaire (ça doit glander dur chez Nuclear blast ou à la Poste), je chroniquerai seulement la version simple, sans les 2 bonus tracks, la reprise du Firestarter de Prodigy et Point of no return)
L'album donc, et bien il est très bon! ... hop, fin de chronique! ... ok, je vais développer un peu.
Ce Kairos débute par Spectrum, avec son rythme lancinant, assez massif, assez mid-tempo, intéressant, surtout la voix de Green qui fonctionne bien, et à 2'25 Kisser balance un solo bien old-school, la prod est claire et puissante, un excellent titre pour commencer.
Et juste derrière, c'est la surprise, le titre éponyme, Kairos, qui sonne comme le Territory de Chaos AD, c'est assez bluffant, et la chanson est très bonne, et aussi très variée, la partie post-solo est excellente et donne une furieuse envie de Headbanger et de gueuler Kaiiirooooos!
Le titre suivant Relentless est du même tonneau, un peu plus rapide, les solos sont vraiment inspirés, le petit break vers 2'15 est bien foutu, et le batteur, Jean Dolabella, s'en sort très bien.
Première instrus, 2011, et fin d'un première partie vraiment bandante, certes, ce n'est pas le Sepultura de la grande époque, mais quand même, on en est très proche, en tout cas, c'est surement ce que Sepultura V.2 à fait de mieux, en alliant les sonorités du passé avec les expérimentations récentes.
Just one Fix est une reprise assez inutile de Ministry, c'est certes bien fait, mais assez peu pertinent, ça ressemble plus à un bonus track qu'autre chose, et différant assez peu de l'original.
Dialog est assez moyen, on retombe un peu dans le Sepultura plus récent, je n'aime pas trop le chant, c'est un peu plat, mais la seconde moitié du titre est meilleur, avec une fois de plus un solo qui remonte le niveau.
A contrario, Mask est bien meilleur, au tempo plus rapide, semblant taillé pour le live, c'est assez bourrin, ça envoie sur plus de 4 minutes, sans doute un poil trop long, le titre tourne un peu à vide sur la fin, mais ça reste plus que correct.
Petite pause avec 1433, avant le retour aux choses sérieuses avec Seethe, c'est court, 2'25, mais ultra efficace et varié, on est pile poil dans ce que j'aime chez Sepultura, des titres efficaces aux cours desquels ils se passent pas mal de choses.
Born Strong est deux fois plus long, mais pourtant le titre fonctionne assez bien, une première partie massive, directe, et une seconde plus aventureuse alternant passages calmes et accélérations plus brutales, une très bonne chanson, je suis un peu plus mitigé concernant Embrace the Storm, le titre est bourrin, mais je trouve que ça ne fonctionne pas très bien, je n'accroche pas trop, certains passages sont très bons, d'autres un peu moins, surtout le début du titre qui est chiant, mais passées les 2 premières minutes, c'est plutôt pas mal.
5772, et voilà que déboule No One will Stand, c'est ultra-rapide, efficace, ça envoie du gros, avec le solo de Kisser qui permet de respirer un peu avant une ultime accélérations.
L'album se conclut avec un titre bizarre, Structure Violence (Azzes), qui part un peu dans tous les sens, des voix étranges, des percussions, des instruments traditionnels, le chant de Green sous mixé, ça sonne très Industriel, mais c'est assez bien foutu, curieux mais intéressant.

Alors Voilà, ce Kairos est une excellente surprise, l'album est varié, intéressant, très riche, et même s'il n'est pas exempt de tout reproches (2-3 titres dispensables), on tient là le meilleur album de l'ère Green.
Sepultura s'offre une sorte de retour aux sources salvateur, sans pour autant renier les expérimentations de ces dernières années, et ça c'est fort.
En conclusion, malgré ses défauts, ce Kairos est un excellent cru qui mérite que l'on s'y attarde sans préjugés, il vaut largement le coup, et à choisir entre ça et la médiocrité du dernier Cavalera conspiracy, mon choix et vite fait.

C'est du bon!
3.5 / 5