lundi 10 juin 2013

[Live] Sonisphere Barcelona 2013

Ça faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds dans un "grand" festival, ce n'est plus trop mon truc en ce moment, je préfère les trucs un peu plus roots et à taille humaine depuis quelques temps, j'en ai un peu marre des grosses machines, c'est comme ça, mais comme je devais me rendre à Barcelone pour voir mes potes locaux, je me suis retrouvé au Sonisphere.
Putain, un Sonisphere, le festival du fric par excellence, je m'étais pourtant promis de ne jamais y mettre les pieds, mais que voulez-vous, l'occasion était trop belle de passer du temps avec des potes que je vois rarement, et surtout de me taper un petit délire perso, voir enfin en live une fois dans ma vie Tierra Santa, car ce n'est surement pas dans le nord de la France que cela aurait pu se passer.
Comme vous le savez, je n'aime pas écrire de report de concert, alors je vais faire vite, et ne comptez pas non plus sur des photos, car enconcert, j'ai autre chose à faire, comme par exemple... boire, beaucoup, mais j'ai pris la seule photo qui valait le coup, le genre de photo improbable où il valait être là au bon moment...

Voilà voilà, j'étais en train de boire une bière, je me retourne pour voir un peu ce qu'il se passe sur la scène, et cet inconnu était là, la teub à l'air, tranquille, Spain is different...
Bref, commençons par le commencement, le Parc del Forum, comme son nom ne l'indique pas du tout, n'est pas un parc comme je m'en fais la conception, ouais, dans ma tête, un parc, c'est de la verdure et des arbres, ici, pas du tout, c'est une grosse étendue de béton à côté du forum, ce qui est toujours mieux que du gravier et de la caillasse, située à côté de la mer, ce qui implique des rafales de vent, qui viendront gêner certains concerts, mais on y reviendra.
Le très gros point positif, c'est qu'une partie de l'endroit, située juste après l'entrée, est couverte, et comme ce samedi un soleil de plomb s'est abattu sur la ville, de l'ombre et du vent, c'est idéal pour se reposer entre les concerts.
Le lieu est donc correct, idéal pour un festival, car très bien desservi par les transports en commun, c'est après que ça se gâte, car même si les buvettes sont en nombre plus que satisfaisant, on ne fera quasiment jamais la queue (De plus, pendant les concerts, on pouvait se ravitailler aux pompes à bière ambulantes), de même que les chiottes, même si c'est récurrent dans les festivals, tu peux en mettre autant que tu veux, il n'y en aura jamais assez, c'est pour l'espace bouffe situé au milieu de la zone couverte qu'on va frôler le non-sens absolu, avec une seule queue pour l'espace restauration, qui consiste en trois stands, sandwichs, pizza et végétarien, ouais, trois pauvres stands de bouffe pour presque 25000 festivaliers!!!! on a tenté d'y manger, on a laissé tomber après un quart d'heure et une progression d'au moins trois mètres dans la file d'attente, du grand n'importe quoi, autant dire qu'on a presque rien mangé de la journée, un très mauvais point.
Concernant les prix, on s'est fait niquer lors de l'achat de la première bière de la journée, quand on a payé 3€ le putain de gobelet de 25cl, ouais, 3€ un godet de festival, qui ressemble plutôt à de l'eau aromatisée à la bière, une petite enculade avant de réaliser que le litre de bière est vendu pour seulement 8€, c'est bien simple, quand on est arrivé, tout le monde avait un gobelet de 25cl, une heure plus tard, on voyait les mêmes personnes avec des gobelets d'un litre, bref, 8€ le litre, ça va, c'est pas trop cher, ce qui va nous permettre de boire pas mal, malheureusement sans pouvoir manger.
Vous savez, quand je me rends à un festival, j'aime bien acheter le T-shirt du fest, une petite habitude, mais là, j'ai laissé tomber l'idée quand j'ai vu les prix, entre 25€ et 30€ les t-shirts officiels de ce putain de Sonisphere!!!! putain, ça fait mal au cul, jamais je ne mettrai une telle somme là-dedans, c'est quand même du foutage de gueule, mais ça ne m'étonne même pas venant d'un festival comme le Sonisphere.
L'autre truc bien pénible que je n'aime pas du tout, c'est l'accès à la fosse, uniquement réservé à ceux qui ont mis le prix pour se payer le billet Black Circle, ce qui crée un gros espace vide pendant les concerts de la journées et ce qui sépare la foule en deux, bref, une séparation entre les riches et la plèbe, tout ce que je déteste dans un festival.
Je parlais d'espace vide, pour une raison bien simple, une bonne partie des gens du Black Circle ne sont venus que pour Maiden, et se sont barrés peu de temps après pendant Megadeth ou anthrax, autant dire que c'était particulier cet énorme vide pendant les concerts de la journée...

Bon, assez parlé des pratiques commerciales douteuses et malheureusement habituelles du Sonisphere, et parlons un peu musique.
Le festival ne dure qu'une journée, jusqu'à encore l'année dernière, il se déroulait à Madrid sur deux jours, cette fois-ci, la même affiche joue à Madrid le vendredi, et à Barcelone le samedi, avec une seule scène, ce qui est logique, mais avec un certain inconvénient, un temps d'attente assez long entre les concerts.
En ce qui concerne l'affiche en elle même, on est au Sonisphere, donc c'est très orienté grand public et gros noms, même si le première moitié de l'affiche est particulièrement faiblarde, franchement, plutôt que de mettre des groupes dont absolument tout le monde se foutait comme Voodoo Six et October file (voir même Red Fang), il aurait peut être mieux valu faire jouer des groupes espagnols, cela aurait surement passionné un peu plus de monde.
Donc voilà, je ne saurai jamais à quoi ressemble la musique de Voodoo Six, premier groupe à jouer, devant un public que j'imagine plus que réduit puisque même si on est arrivé un poil en retard, des hordes de metalleux squattent tranquillement aux abords du Forum, picolant avant de rentrer sur le site du festival, il faut dire aussi qu'une ouverture des portes à 15h, c'est tôt pour un espagnol.
Je ne vous parlerai pas vraiment d'October file, j'ai regardé ça de loin, c'était ignoble, un son un peu foireux pour ce qui ressemblait à un Metalcore d'une banalité affligeante.
Le festival commence donc réellement par Red Fang, dont je me demande encore ce qu'il foutait là sur une scène aussi grande, j'aime assez ce groupe, mais son Stoner crasseux est plus taillé pour une petite salle surchauffé qu'un gros truc en plein air, malgré toute leur bonne volonté pour envoyer le pâté, la scène paraissait bien trop grande pour eux, avec un backdrop minuscule, le public était encore parsemé à cette heure de la journée, plutôt apathique et peu concerné par le groupe, et le son était loin d'être génial, pas dégueulasse, mais pas très clair non plus, malgré tout, c'était plutôt sympathique et envoyé avec conviction.
J'attendais beaucoup de la prestation du Iron Maiden espagnol, Tierra Santa, que je n'avais encore jamais vu en live, je n'étais pas le seul, car la foule se bougeait enfin le cul pour rejoindre la scène malgré une chaleur à la limite du supportable, mais malheureusement, ce fut loin d'être génial.
Tout d'abord le son, souvent dégueulasse, ce qui n'est pas de la faute du groupe, car le vent commençait a souffler fort pendant la prestation des espagnols, vraiment dommage de n'avoir pas pu profiter du concert dans des conditions optimales.
Ensuite, la setlist, je comprends bien que le groupe a un nouvel album à défendre, d'ailleurs assez froidement accueilli par les fans, mais les gens présents attendaient des tubes, et pas forcement des quasi-balades en trop grand nombre, débuter un set par Mas alla de la vida était une très mauvaise idée, heureusement la suite fut meilleure avec La leyenda del holandes errante, Indomable ou encore La sombra de la bestia, qui voyait enfin le groupe appuyer sur accélérateur, seulement voilà, entre les titres rapides qui envoyaient pas mal, on s'est aussi mangé Heroe et Une juventud perdida, qui sont de bonnes balades, mais dans le cadre d'un festival et avec un set aussi court, il aurait peut être mieux valu miser sur l'efficacité, heureusement, le final fut de bien meilleur qualité, avec l'enchainement Legendario et La cancion del pirata, malgré tout, le sentiment est donc mitigé, une setlist bien trop molle pour un festival, et un groupe très peu communicatif, Angel San Juan n'a presque pas prononcé un mot entre les titres, bizarre tout ça, j'espère les revoir un jour dans une salle...

Ensuite Newsted... comment dire, ce concert de Newsted était une purge absolument dégueulasse, déjà que son EP n'était pas vraiment convaincant, mais ses titres ne passent pas du tout en live, la prestation de l'ancien bassiste de Metallica était aussi agréable que de courir un marathon avec la chiasse et une fissure annale, c’était chiant, plat, pénible, malgré toute la bonne volonté du bonhomme qui se démène pourtant sur scène, bref, de la bonne grosse daube, seul moment où le public a réagi, la reprise du Whiplash de Metallica, d'ailleurs, Newsted en live sonne comme un mauvais groupe de reprise de Metallica, et c'est moche...

Setlist - Ghost:
Infestissumam 
Per Aspera ad Inferi 
Con Clavi Con Dio 
Prime Mover 
Stand by Him 
Death Knell 
Year Zero 
Ritual 
La dernière fois que j'avais vu Ghost, c'était sous la tente Terrorizer du Hellfest, dans l'obscurité, et c'était pas mal, malheureusement, malgré les costumes et le côté théâtral satanicomique, Ghost perd pas mal en intérêt en plein jour, c'est con, parce que musicalement ça tient la route, surtout avec une setlist privilégiant les titres efficaces du premier album, mais Ghost est un groupe a voir principalement dans une petite salle, où leurs atmosphères occultes seraient mieux rendues, j'avoue avoir eu du mal à m'intéresser à ce qu'il se passait sur scène, notons également une communication inexistante avec le public, rendant le groupe encore plus distant, dommage...

Setlist Iron Maiden:
Moonchild 
Can I Play with Madness 
The Prisoner 
2 Minutes to Midnight 
Afraid to Shoot Strangers 
The Trooper 
The Number of the Beast 
Phantom of the Opera 
Run to the Hills 
Wasted Years 
Seventh Son of a Seventh Son 
The Clairvoyant 
Fear of the Dark 
Iron Maiden 
Encore:
Churchill's Speech 

Rappel:
Aces High 
The Evil That Men Do 
Running Free 
Always Look on the Bright Side of Life (Monty Python song)

Enfin le gros morceau que les 25000 spectateurs attendent, Iron Maiden déboule sur scène et va enchaîner tube sur tube, après tout, c'est Maiden England, alors c'est l'occasion de sortir une setlist vintage, sans les titres récents, et autant le dire tout de suite, Iron Maiden fut énorme, visuellement grandiose avec un décor évolutif selon les titres, le public chantait à l'unisson sur quasiment tous les refrains, c'était de la folie et un putain de bon moment.
Quelques petites réserves cependant, le chant de Dickinson était un poil trop surmixé, il saturait parfois, et les guitares étaient un peu trop en arrière plan, de plus, Iron Maiden propose un set rôdé, surement trop, car l'ensemble donne l'impression d'une machine un peu froide, Bruce ne communique presque pas en dehors des Scream for me Barcelona d'usage, ça manquait d'un peu de folie et de surprise, même si le show était vraiment excellent, c'était juste Iron Maiden balançant ses plus gros tubes...

Setlist Anthrax:
Among the Living 
Caught in a Mosh 
I Am the Law 
In the End 
T.N.T. (AC/DC cover)
Indians 
Got the Time 
Fight 'Em 'Til You Can't 
I'm the Man / Raining Blood (Incl. Charlie Benante Drum Solo)
Antisocial (Trust cover)

Difficile de passer après Iron Maiden, et c'est à Anthrax que revient la lourde tâche d'empêcher les gens de se barrer, car bizarrement, il semble que pas mal de personnes ne soient venues que pour Maiden, le public va donc commencer à se réduire petit à petit tout au long de la soirée.
Bref, Anthrax n'était pas vraiment au top de sa forme ce soir, très communicatif avec le public, certes, mais le show manquait d'un peu de pêche par rapport à d'habitude, pourtant la setlist était concise, avec les tubes habituels, le début de concert avec Among the living et Caught in a mosh est toujours aussi surpuissant, mais le soufflet retombe un peu avec le TNT d'AC/DC, une reprise assez inutile qui casse le rythme, de même le petit solo de batterie avant Antisocial ne s'impose pas vraiment, par contre, le petit hommage a Dimebag et surtout à Jeff Hanneman avec l'intro de Raining Blood était une bonne idée, un bon petit set d'un anthrax en petite forme, mais qui fonctionne pas trop mal malgré tout...

Setlist Megadeth:
Trust 
Hangar 18 
Kingmaker 
She-Wolf 
A Tout Le Monde 
Countdown to Extinction 
Sweating Bullets 
Super Collider 
Symphony of Destruction 
Peace Sells 
Holy Wars... The Punishment Due 

Bon, Megadeth était attendu au tournant avec la sortie de son album tout moisi, et ce fut une grosse déception, le son était moche, avec encore une fois le vent qui s'était levé, et la setlist était trop mollassonne, avec juste un nombre limité de classiques des années 80, comme s'il s'agissait d'un passage obligé, alors on s'est un peu fait chier, déjà que le concert commence avec Trust, qui n'est pas le titre le plus rapide du groupe, on se mange une setlist plus heavy que Thrash, heureusement qu'il y avait quand même Hangar 18 et Holy Wars pour réveiller un peu tout le monde.
Deux titres du dernier album on été joués, provocant un gros blanc parmi les spectateurs, Kingmaker fonctionne pas trop mal, mais Super Collider était aussi plat et nul que sur album, avec un Broderick qui semblait absent ce soir, et surtout un Mustaine qui a trouvé le moyen de se faire siffler en criant Gracias Madrid, il n'y a vraiment qu'à lui que ce genre de mésaventure puisse arriver.
Megadeth s'est un peu raté ce soir, et a laissé pas mal de personnes sur leur faim...

Setlist Avantasia:
Spectres 
The Scarecrow (Ronnie Atkins)
The Story Ain't Over  (with Bob Catley)
Prelude (Played live by Miro Rodenberg)
Reach Out for the Light  (with Michael Kiske)
Breaking Away 
Farewell (with Michael Kiske & Amanda Somerville)
Dying for an Angel (with Eric Martin)
Twisted Mind (with Ronnie Atkins & Eric Martin)
Lost in Space 
Shelter from the Rain (with Michael Kiske & Bob Catley)
Sign of the Cross / The Seven Angels 
(with Michael Kiske, Amanda Someville,Eric Martin, Oliver Hartmann & Thomas Rettke)

Je n'ai jamais été un grand fan d'Avantasia, mais franchement, après Iron Maiden qui était intouchable, la bande à Tobias Sammet a été le moment le plus impressionnant de la soirée, une bonne setlist, des musiciens et une interprétation au top, un sammet très drôle, charismatique, communicatif, et des invités de prestige, dont Amanda Somerville, Eric Martin, Ronnie Atkins ou Michael Kiske, bref, la moitié du public qui s'était barré a eu tort, car ils ont raté un grand moment de musique.
De la puissance, un son au top, et un côté théâtral omniprésent, tout le monde était détendu et semblait prendre du plaisir sur scène, jouant un peu comme une troupe, bien sûr, j'ai principalement apprécié les interventions de Kiske sur les titres du premier album, celui que j'aime le plus, mais même les titres plus récents passaient bien, dommage cependant qu'il y a ce décalage un peu pénible entre le fond et la forme, jouer une musique aussi théâtrale avec des types en jean et en t-shirt et une mise aussi en scène aussi minimaliste (ok, le backdrop était très grand), c'est un peu perturbant, un peu comme si Sammet n'avait pas les moyens de ses ambitions, mention spéciale au claviériste assis tout seul à côté de la batterie, il était d'une telle tristesse...
Quoiqu'il en soit, Avantasia a été grand, point barre.

En conclusion, un bon petit fest, malgré les problèmes pour bouffer, les prix de dingue, la chaleur, j'ai malgré tout passé un moment agréable, Iron Maiden a tout déchiré, Avantasia était énorme, Megadeth a déçu, et je regrette un peu l'absence de plus de groupes espagnols sur l'affiche en lieu et place des premiers groupes moisis, ça manquait un peu je trouve, surtout qu'il a des groupes espagnols compétents, l'affiche était un peu légère dans sa première partie.
Mon premier Sonisphere, qui sera aussi le dernier, car faut pas déconner, j'ai pas forcement envie de filer de la thune une fois de plus à des multinationales du spectacles qui ne pensent qu'au fric.
Par ailleurs, je ne comprendrai jamais les gens qui paient un billet pour un festival, qui ne viennent que pour la tête d'affiche et qui se barrent peu de temps après...