dimanche 19 février 2012

Stam1na - nocebo


J'aime bien les surprises, et découvrir de nouveaux trucs aussi...
C'était la semaine dernière, alors que je rassemblais les vidéos de la semaine pour le traditionnel TV Metal, j'étais tombé sur un groupe finlandais que je ne connaissais pas, il était tard, j'avais vaguement écouté le truc, je l'avais trouvé sympa.
Le lendemain, je l'écoute de nouveau, et il fallut me rendre à l'évidence, ça déchirait grave sa race!
Stam1na, donc, nous vient de Finlande avec son nom pas génial et son nouvel album sous le bras, à la pochette vraiment pas engageante, Nocebo, qui est déjà son cinquième album, et franchement, vue la qualité du truc, je me demande encore comment ce groupe a pu voler aussi longtemps sous mon radar, car oui, Stam1na est un putain de bon groupe, et Nocebo un excellent disque...

Comme quoi il n'est pas évident de sortir de son pays d'origine quand on ne chante pas en anglais, la notoriété de Stam1na n'a jamais dépassé les frontière de sa Finlande natale, et même s'il semble que ça marche bien pour eux là-bas, ils demeurent encore inconnus ailleurs, ce qui pourrait peut-être changer avec ce nouvel album.
Donc voilà, Stam1na ne s'exprime qu'en finnois, ce qui fait que je ne comprend rien aux lyrics, et c'est bien dommage, car Nocebo est une véritable drogue dure, profondément addictive dès la première écoute. (Notons qu'un titre est ici en anglais, on y reviendra).
Définir le style du groupe est ici un exercice casse gueule, c'est du Metal, bien sûr, mais qui mélange plus de trucs, assez proche du prog, mais pas seulement, on se rapprocherait presque du Devin Townsend de la grande époque, par le chant, mais aussi ces compositions complètement folles, remplies de trouvailles géniales, surprenantes, et surtout toujours cohérentes, qui ne sombrent jamais dans le n'importe quoi.
En gros, Nocebo pourrait être perçu comme le résultat de la copulation entre Devin Townsend et Waltari (également finlandais), un rejeton cinglé mais surdoué, qui sait très bien ce qu'il fait et fait preuve d'une hallucinante maitrise dans ses compositions.

Dès le premier titre, Pirunpaska, Stam1na nous impose son style, une sorte de Strapping young lad progressif, avec un chant hallucinant de Antti Hyyrynen, assez proche du timbre du canadien, mais pas seulement, car le bougre est lui aussi très polyvalent et alterne les passages planant et les parties plus agressives.
Le titre en lui même est très riche, et aussi très efficace, c'est rentre-dedans bien sûr, mais avec un côté véritablement épique, il s'y passe beaucoup de choses, une première moitié très speed, et une seconde plus aérienne, un titre qui donne le ton et ouvre merveilleusement un album qui ne faiblira pas vraiment jusqu'à la fin.
De l’agressivité, de la mélodie, plein d’expérimentations, l'ensemble est très Heavy mais bizarrement très accessible, surement à cause de ces nombreux refrains fédérateurs, et même si je ne comprend rien au finlandais, je me suis surpris à les chanter comme un con en mode yaourt.
Stam1na enfonce le clou dès le deuxième titre, Valtiaan Uudet Vaateet, le premier single donc, qui est une véritable bombe qui vous explose au visage, c'est rapide, les claviers sont géniaux et donnent au titre une coloration particulière, et que dire de ces solos, concis et de haut-vol, et une fois de plus, la performance vocale est énorme.
A l'image de l'album, le titre est une fois de plus très varié, et heureusement, Stam1na ne va pas nous servir la même soupe à chaque fois, chaque titre est différent, et aussi complètement fou.
Tavastia Palamaan! débute comme un titre punk, très rapide, passe par un break bizarre avant de nous emmener vers un passage planant prog, et une fin ultra-rapide, et c'est comme ça à chaque titre, on ne sait jamais ce qui va nous tomber dessus, et c'est la grande force du groupe, c'est complètement cinglé, avec des breaks, des structures bizarres, mais l'ensemble reste toujours cohérent, le groupe sait où il va et ne perd jamais l'auditeur dans ses délires, et des plans délirants, il y en a un paquet, donnant à chaque titre une saveur particulière, comme par exemple un passage country qui sort de nulle part sur Puolikas ihminen.
Il se passe donc beaucoup de choses, et ce en très peu de temps, la plupart des titres tournent autour de 4 minutes, seul Lepositeet, le titre le plus prog' dépasse les 6 minutes, et on ne voit pas le temps passer, l'album ne fait qu'une quarantaine de minutes pour 10 titres, et au final, on se sent obligé de ré-appuyer sur Play et de repartir à l'aventure.
Notons également un titre chanté en anglais, Nomad, mais franchement, on ne sent rend pas vraiment compte à cause du très très fort accent finlandais du chanteur.
Stam1na couvre donc un large spectre de genres différents, du Thrash, du prog, du punk et même du Heavy un peu old school, sur Ei encorea notamment, et si chez n'importe qui ça pourrait se terminer en une bouillie inaudible, chez les finlandais, ça passe haut la main, le songwritting est très solide, et les gars font preuve d'une très bonne maîtrise technique, le tout emballé dans une production aux petits oignons, très clean et assez organique, du très bel ouvrage.

En conclusion, Stam1na signe ici un album qui ne laisse pas indifférent, et j'ai beau chercher, je ne vois pas de point faible, pas un moment pénible, pas de signe de faiblesse, les gars ont toujours ce petit détail en plus pour ne pas sombrer dans le déballage stérile et le n'importe quoi, on ne s'emmerde pas une seule seconde au cours de ces dix titres, Nocebo, ce sont dix pépites avec chacune leur identité propre et qui fourmillent d'idée et de petites trouvailles.
Les structures sont folles, complexes, et malgré tout, l'ensemble demeure très accessible, très catchy, un véritable travail de précision.
Nocebo est donc pour moi le premier choc de l'année, un album enthousiasmant qui donne la pèche et qui ne m'a toujours pas lassé après de très nombreuses écoutes, jetez-vous dessus, vous ne serez pas déçu!

Une putain de réussite qui sort de nulle part, un disque fou, j'adore!
5 / 5


(PS: Ce sera un peu lent sur ce blog cette semaine, la carte vidéo a cramé, j'écris donc sur mon bon vieux mini-PC, chose que je déteste, et surtout je n'ai pour l'instant pas accès aux notes et brouillons que j'avais préparé pour les prochaines chroniques, qui sont bloqués sur le disque dur)