samedi 31 mars 2018

[Chroniques en rafale] Mars 2018

Je rappelle le principe des Chroniques en Rafale™, comme il m'est impossible de tout chroniquer, par manque de temps, de motivation, ou tout simplement car je n'ai pas grand chose d'intéressant à dire, je vous propose chaque mois un bloc de mini-chroniques où je donnerai mon avis à l'arrache en survolant quelques albums, sans aller en profondeur, en tâchant d'être concis et précis sur ce que j'en pense, il n'en reste pas moins que ce seront des jugements à l'emporte-pièce où l'on sortira souvent le sulfateuse.

The Crown - Cobra Speed Venom (Metal Blade)
Ce nouveau The Crown c'est un peu la baffe que personne avait vu venir, on avait quitté un groupe en piteux état il y a trois ans après un Death is not Dead relativement médiocre et oubliable, The Crown avait la trajectoire type du groupe à la ramasse tentant de retrouver vainement une formule magique perdue en route, alors que Cobra Speed Venom parvienne à s'approcher du niveau des tueries du début des années 2000 est un truc tout simplement inespéré, de la tornade de riffs, des leads folles furieuses, du vice, de l'envie, de l'inspiration, du dynamisme, l'album est chargé de tueries Thrash/Melodeath et ça envoie le pâté avec une redoutable efficacité, le son est même un petit peu plus crade que la dernière fois, c'est pas non plus le disque du siècle hein, tout ce que fait The Crown ici, il l'a globalement déjà fait avant et souvent en mieux, mais putain que ça fait plaisir de retrouver les suédois à ce niveau.

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Necrophobic - Mark of the Necrogram (Century Media)
Womb of Lilithu n'était pas un super album de Necrophobic, loin de là, le groupe avait expérimenté quelques trucs et c'était souvent foireux, avec des machins symphoniques hasardeux et des chœurs nuls, cinq ans plus tard, et avec le retour de deux anciens guitaristes et un nouveau chanteur, Necrophobic s'est remis en ordre de marche pour nous proposer un bon petit disque de Black/Death qui cette fois-ci a plus tendance à pencher du côté Black mélodique de la chose, c'est moins mou que le dernier album, c'est moins chiant, c'est un peu moins bancal, et ça a tendance à jouer sur l'efficacité, on trouve quelques très bons titres, qui se détachent vraiment du lot, mais aussi tout un tas de morceaux un peu en pilotage automatique et répétitif qui font du remplissage, pas un très grand disque, mais un produit correct et rassurant pour un groupe dont le line-up a explosé ces dernières années et qui se devait de remettre les pendules à l'heure.
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Necropanther - Eyes of Blue Light (Indépendant)
Necropanther est quand même un sale nom de groupe bien daubé qui ne donne pas envie, la pochette non plus ne donne pas envie, et pourtant, Necropanther vient de pondre l'un des meilleurs albums de Thrash/Melodeath de l'année, dans un genre parfois assez proche d'un croisement entre Havok et Skeletonwitch, autant dire que les gars ne sont pas là pour plaisanter et que ça envoie du très lourd sans aucune pitié, petite cerise sur le gâteau, si vous avez fait le rapprochement entre la pochette et le titre de la galette, bravo, vous avez bon goût, et effectivement, les lyrics sont basées sur Dune, et on est pas loin d'un concept album vu que certains morceaux s'articulent particulièrement bien autour de leurs thèmes, bref, du tout bon tout ça, et une très bonne surprise.
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Conjurer - Mire (Holy Roar Records)

En voilà un autre jeune groupe qui n'a pas le temps de niaiser, et pour leur premier album, les anglais de Conjurer vont se montrer particulièrement impressionnant dans un genre particulier qui mélange allègrement Sludge, Post-Hardcore, Metalcore, Doom, et Metal extrême, Mire est souvent aussi mélancolique et lourd qu'il peut se montrer punitif et ravageur, une tambouille qui fonctionne étrangement mieux dans la seconde partie de l'album, les trois premiers morceaux de Mire n'étant pas vraiment ce que le groupe a fait de mieux, d'ailleurs je ne les écoute même plus et et je considère plutôt ce disque comme un excellent EP de quatre titres, la musique de Conjurer demeure en tout cas une expérience qui ne laisse pas indifférent.
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Rivers of Nihil - Where Owls Know My Name (Metal Blade)
Curieux disque que ce nouvel album de Rivers of Nihil, le groupe de Tech-Death américain ayant décidé qu'il était désormais un groupe de Prog et a injecté dans sa musique tout un tas de trucs disparates qui sont loin de toujours fonctionner, l'album est souvent bordélique, mais ce sont bien les parties purement progressives qui retiendront l'attention, notamment un délicieux saxophone et des références nombreuses à Pink Floyd, le problème est que ces passages prog côtoient du bon vieux Tech-Death ultra-stérile qui fait immédiatement retomber le soufflet, cet album c'est du gros bordel et Rivers of Nihil est encore très loin d'avoir trouvé la bonne formule.
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Drudkh - They Often See Dreams About the Spring (Season of Mist)
Drudkh est dans une situation bizarre depuis quelques années, ayant délaissé le Black pur et dur pour certains rivages atmosphériques où ils n'arrivent malheureusement pas au niveau des cadors du genre, principalement les américains, They Often See Dreams About the Spring semble vouloir faire le grand écart entre les deux facettes principales des ukrainiens, une sorte de voie du milieu qui veut satisfaire tout le monde... et ne satisfera donc personne, They Often See Dreams About the Spring est un disque correct, plutôt bon d'ailleurs, mais où on se demande constamment où le groupe veut en venir, c'est soit pas assez Black ou pas assez atmosphérique mais il manque toujours un truc pour que ça marche, cet album est celui d'un Drudkh qui joue petit bras, un disque acceptable certes, mais acceptable est loin d'être suffisant pour un groupe comme Drudkh.
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Sojourner - The Shadowed Road (Avantgarde Music)
Sorti il y a deux ans, Empires of Ash était un très bon petit premier album de Black Folk/Atmo de la part de Sojourner, le genre d'album sympa qui a servi de base à l'expansion du spectre musical du groupe pour sa deuxième livraison, Sojourner a progressé sur tous les points, dans le songwritting, dans les orchestrations, le chant féminin est davantage utilisé désormais, et surtout, le groupe a raffiné sa formule en épurant sa musique, étonnamment, la part de Black s'est certes réduite, mais pas au profit des orchestrations, The Shadowed Road navigue parfois dans un Melodeath à la Be'Lakor qu'on aurait mélangé à du Summoning, ce qui nous donne un album au caractère affirmé de la part d'un groupe qui n'a pas peur d'évoluer et d'expérimenter, avec un certain talent.
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Mournful Congregation - The Incubus of Karma (Osmose Productions)
Vous cherchiez le meilleur album de Funeral Doom de l'année?
Bah il est là, comme d'habitude il est sorti par Mournful Congregation, allez, de rien, salut! Vous pouvez écouter le disque sur Bandcamp de toute façon alors me cassez pas les couilles.