vendredi 28 septembre 2012

[Chronique] Steve Harris - British Lion


Malgré les tournées intensives suite au pas très folichon Final Frontier, les gars d'Iron Maiden trouvent le temps de polluer les bacs avec des albums solos, pour notre plus grand malheur, on avait déjà eu Adrian Smith et son furoncle sorti sous le nom de Primal Rock Rebellion en début d'année, c'est cette fois-ci au tour de Steve Harris de se livrer à l'exercice, avec un British Lion qui n'a d'album solo que le nom, car c'est bien d'un groupe dont il est question ici, chaque membre ayant plus ou moins collaboré à l'écriture, mais bon, comme il faut vendre des disques, il était surement plus judicieux de mettre Steve Harris en gros sur la pochette, commercialement, ça se tient.
Par contre, ce qui ne se tient pas, c'est la qualité de ce bouzin, car ne vous attendez pas à du Heavy Metal épique sur lequel galoperait la basse chatoyante de Steve Harris, non, ce serait trop simple, Mr Harris, avec tout le respect que j'ai pour lui et sa carrière (après tout, Iron Maiden, c'est lui), a plutôt choisi de faire de la merde, avec un chanteur minable par dessus le marché...
Franchement, si Steve Harris voulait passer du temps avec ses potes, il aurait mieux valu qu'ils se contente de jouer le samedi soir au pub du coin, ça lui aurait évité de sortir une merde pareille, surtout que le niveau de qualité atteint ici est absolument nul, le songwritting est particulièrement faible, les riffs sont d'une médiocrité abyssale, et chaque titre est une longue torture, surtout avec un chant aussi pénible.
Par contre, comme c'est un "album solo" (notez bien l'emploi des guillemets), la basse de Steve Harris est ici mise à l'honneur, c'est bien simple, elle bouffe toute la place, étant mixée au même niveau que le chant, les guitares étant reléguées au simple rang de fond sonore, autant dire qu'avec les riffs au second plan, une batterie minimaliste, et un chanteur médiocre, ce disque n'a absolument aucune patate, c'est mou du début à la fin, et on se demande bien où ces types veulent en venir, car même avec l'omniprésence de la basse, on ne peut pas dire que le Steve se soit bougé le cul pour pondre des lignes de haut niveau, service minimum à tous les étages, bien sûr, on reconnait le trademark Harris, mais il n'apporte en fin de compte pas grand chose, en tout cas rien permettant de sauver du naufrage ce British Lion.
Je n'attendait rien de ce disque, je l'ai juste écouté par curiosité, voulant savoir ce que pouvait faire Harris hors de Maiden, le constat est sans appel, rien.
Harris et ses potes pratiquent donc un Hard Rock minable, baignant souvent dans le Hard FM, mou, pas du tout inspiré, chiant, qui ne va nulle part, sur les dix titres, aucun ne vous fera dresser l'oreille, aucun ne propose un seul moment mémorable, il n'y a rien d'intéressant à retenir de ces cinquante minutes d'un ennui insensé.
Il faut quand même souligner la "performance" vocale du chanteur, un certain Richard Taylor, d'une banalité abyssale, si Steve Harris voulait du changement, il est servi, car le Taylor est à des années-lumière de Dickinson, tellement loin qu'il atteint à peine le niveau d'un chanteur amateur qui ferait des reprises au bar du coin, c'est bien simple, ce type ne chante pas, il n'a pas de voix, pas de puissance, pas de timbre particulier, il se contente de miauler ses lyrics de merde avec autant de conviction qu'un fonctionnaire au guichet de la poste, il se permet même de mimer les ohohohohoh de Dickinson, sur Lost Worlds par exemple.
En grattant bien, deux titres sortent un peu du lot, atteignant un niveau acceptable, The Chosen Ones et A world without Heaven, deux chansons de classic rock pas trop mauvaises qui se rapprochent vaguement de Thin Lizzy, à contrario, Steve Harris se lance dans une sorte d’auto-parodie avec l'horrible Us against the world, le problème, c'est que pour contrebalancer un riff sympa made in Maiden, le Richard Taylor va se charger de faire retomber le soufflet avec son chant pourri n'apportant pas le lyrisme nécessaire à ce genre d'entreprise.
En fait, les chansons sont vraiment banales, trop communes, et il manque surtout un véritable chanteur capable de sublimer tout ça, ce n'est pas sur Taylor qu'il faille compter pour apporter quelque chose, ce type est la principale erreur de casting de l'album, enfonçant dans la médiocrité des titres à la base plutôt moyens, un chanteur d'ailleurs pas aidé par une production molle et horriblement plate, mettant en avant la basse de sa tête d'affiche, pour un résultat bancal manquant de cohésion, à croire que tout était déjà enregistré avant et que ce bon vieux Harris est arrivé à la fin pour tricoter ses lignes de basse à l'arrache...

Bref, n'attendez rien de cet "album solo" de Steve Harris, British Lion n'a rien pour lui à part un nom ronflant sur la pochette, et n'est rien d'autre qu'un mauvais album de classic rock qui restera à tout jamais anecdotique.
Un mauvais chanteur, des riffs quelconques, un songwritting faiblard, une production plate, et la basse de Steve Harris qui gambade tranquillement dans ce naufrage, le navire est en train de sombrer, mais comme si de rien n'était, Steve Harris continue de tricoter ses lignes jusqu'à la fin avec le sourire, sans se rendre compte que tout le monde est en train de se noyer.
British Lion manque de couilles, de puissance, et plus grave, d'envie, le groupe rend hommage à certaines de ses influences, mais ne va pas plus loin que ça, par conséquent le disque sent le renfermé et le vieux grenier humide, ça fait un peu lubie de vieux con qui veut prouver à tout prix qu'il sait faire autre chose que du Maiden tout ça.
En tout cas, une chose est sûre désormais, aucun membre d'Iron Maiden n'a jamais sorti un bon disque solo (même pas Dickinson), un peu comme si les types étaient incapable de faire autre chose, il serait temps d'arrêter ce genre de connerie.
Par respect envers la carrière de Mr Harris depuis plus de trente ans, je vous conseille donc d'oublier ce disque au plus vite, et de prétendre qu'il n'a jamais existé...

Rubbish Lion...
1 / 5