lundi 23 avril 2012

Angelus Apatrida - The Call








Alors que la vague Revival Thrash commence a s'essouffler un peu partout, on ne lâche pas l'affaire de l'autre côté des Pyrénées, les castillans d'Angelus Apatrida sont donc de retour avec leur quatrième album sous le bras, avec une furieuse envie d'en découdre, après un Clockwork en 2010 déjà de très bonne facture, The Call montre un groupe toujours aussi conquérant et ayant gagné en maturité.
Bien sûr, on parle ici de Thrash, alors niveau originalité, on repassera, mais ce qui fait la force des espagnols, c'est cette capacité à ne pas tomber dans la bête copie et surtout à utiliser leurs influences pour créer un son qui leur est propre...


Les influences d'Angelus Apatrida sont donc assez claires, les gars aiment Overkill, Megadeth, Exodus, et globalement tous les groupes de l'âge d'or du Thrash, ça tabasse, ça bute, avec un son très moderne, on est pas là pour plaisanter ou balancer des balades, ici c'est l'agressivité qui est mise à l'honneur, à l'ancienne, mais sans être passéiste.
J'avais pointé comme défaut dans ma chronique du précédent album certaines longueurs et quelques titres assez dispensables, et bien bonne nouvelle, ce défaut a été réglé, The Call subit une petite cure d'amaigrissement, 10 titres pour 44 minutes, leur musique gagne donc en intensité, l'album est compact, mais suffisamment varié malgré tout pour éviter de tomber dans le bourrinage pénible.
Dès le premier titre, le groupe envoie la sauce avec le premier single, You are next, de facture assez classique mais diablement efficace, ça riff, c'est speed, à la limite parfois du crossover, avec un excellent breakdown brise-nuque suivit d'une petite bataille de soli tout en technicité, ils ont progressé sur ce point là, les soli de The Call sont certes rapides, mais ce font plus mélodiques que par le passé.
At the gates of Hell se fait quand à lui plus mid-tempo, plus heavy, avec un groove énorme qui démonte du ragondin (métaphore pourrie inside), montrant une autre facette du groupe, mais rassurez vous, par la suite, on repasse en mode direct dans ta face, avec les dévastateurs Violent Dawn et It's rising, dont le petit côté Heavy à la Judas Priest ne laissera pas indifférent, des titres taillés pour le live, non dénués d'habiles changements de rythme histoire de varier les plaisirs, et de ce point de vue là, Blood on the Snow fait plaisir à entendre, après une jolie intro assez sombre, ça part à fond, avec un refrain que n'aurait pas renié un Testament, le titre est brutal, écrasant, avec des passages aériens, impossible de se faire chier, et c'est là qu'on note vraiment les progrès au niveau du songwritting, chaque titre est suffisamment varié pour éviter le piège de la linéarité, avec des rythmiques en béton armé et des riffs abrasifs, tout ce que j'aime dans le Thrash.
Le reste de l'album va suivre le même rythme, sans jamais faiblir, Killer Instinct déchire avec son Speed Thrash typé Megadeth, tout en couilles et en vélocité, on croirait même entendre Dave Mustaine sur le refrain, The hope is gone repart un peu dans des ambiances à la Testament, alors que Flesh Pleasure me fait penser à du Tankard dans l'esprit, même si pour le coup le titre est un poil pénible, pas vraiment la meilleure piste de l'album, heureusement Still Corrupt remonte vite la barre avant le grand final qu'est Reborn.
Le titre le plus surprenant de The Call, le plus long aussi avec plus de 7 minutes au compteur, tout en variations, changements de rythmes, atmosphères, avec ses excellents choeurs, son judicieux break, une excellente surprise et surtout une réussite, la meilleure des manières pour conclure ce quatrième album, peut-être aussi une idée à creuser pour l'avenir...

Bref, ce The Call est plus que jamais l'album de la maturité pour Angelus Apatrida, plus solide, plus intense, plus mélodique, se détachant encore un peu plus de ses influences, même si elles réapparaissent parfois au détour d'un riff ou d'un refrain, les espagnols envoient du gros riffs et du refrain catchy, le chant est également excellent, et l'ensemble se révèle très varié et parfaitement exécuté, suffisamment pour ré-appuyer sur Play de nombreuses fois.
Savant mélange de tradition et de modernité, Angelus Apatrida signe ici son meilleur album, renforçant sa position de valeur sûre du Thrash européen...

Answer The Call!
4 / 5