lundi 16 mai 2011

Septic Flesh - The Great Mass

Septic Flesh est de retour, pour ce qui est pour moi l'un des albums les plus attendu de l'année, tant le précédent, Communion, l'album de la reformation, avait été un choc.
Les grecs étaient revenus d'entre les morts avec un trop court chef d'oeuvre de death brutal et symphonique, et poursuivaient leur évolution de la plus belle des manières.
Je me demandais comment Septic Flesh pouvait aller plus loin, et après écoute de The Great Mass, il faut bien se rendre à l'évidence, cette huitième offrande surpasse Communion de la tête et des épaules.

C'est bien simple, tous les éléments présents sur Communion sont ici accentués, plus violent, plus malsain, plus symphonique, Septic Flesh a accouché d'un monstre qui détruit tout sur son passage, bien aidé il est vrai par l'orchestre philharmonique de Prague et un vrai choeur de 30 personnes.
L'album débute par un The Vampire From Nazareth grandiose qui donne le ton d'entrée et remplit pleinement son office.
Après une chant féminin introductif, Spiros déboule des enfers et nous plonge en plein cauchemar, secondé par un riff et une rythmique que n'auraient pas renié Behemoth, les orchestrations sont grandioses, et parfaitement intégrées à la musique.
Si vous ne secouez pas la tête à 1'12 quand Sotiris gueule The nectar of the gods!!!!!, c'est que vous êtes mort.
2'50 de folie brutale avant que Sotiris ne prenne le relais pour la fin du morceau, une fin tranquille et aérienne de toute beauté, We offer the sun...
Septic Flesh enfonce le clou sur le titre suivant, A great Mass of Death, brutal, mais avec une longue interlude au milieu du morceau, avant de repartir à l'assaut pour un final grandiose.
Pyramid God déboule avec des sonorités évoquant parfois Revoltion DNA et aussi quelques rythmes un peu plus industriels.
Ce qui choque le plus sur cet album, c'est l'utilisation de l'orchestre, traité comme un instrument à part entière, et qui est complètement intégré au Death metal du groupe, on est très loin de l'utilisation habituelle qui en est faite chez par exemple un Dimmu borgir, où il n'est finalement qu'un outil donnant artificiellement du relief à des compositions plates et basiques.
Septic Flesh n'est pas seulement qu'un groupe de Death générique avec un orchestre, car en faisant abstraction de ce dernier, on découvre un travail énorme au niveau des riffs de Chris Antoniou et de Sotiris, à la fois groovy, mélodiques et souvent complexes et très variés, sans oublier le jeu de batterie très chiadé de Fotis Bernardo, capable de blast-beats furieux mais que sait aussi se montrer plus discret quand il le faut.
Il est bon de noter que les grecs ne se contentent pas de répéter la même formule tout au long des 10 titres de l'album, en n'hésitant pas à s'engager sur des chemins plus tortueux, comme Mad Architect, The Undead keeps Dreaming ou Apocalypse.
Septic Flesh démontre beaucoup de maturité dans ses compositions, chaque titre est très riche, très varié, les orchestrations sont grandioses, et l'alternance entre les growls de Spiros et le chant clair de Sotiris est parfait, le tout bien entendu soutenu par le choeur et les chants féminins.
La production est énorme, massive, très claire, chaque partie est parfaitement audible, et on se surprend à découvrir de nouvelle choses à chaque écoute, un détail par-ci par-là, car l'album est beaucoup moins direct et évident que Communion, moins facile d'accès, mais aussi beaucoup plus riche et plus épique.
Il se passe beaucoup plus de choses au sein des morceaux, et sincèrement, prendre autant d'éléments disparates et réussir à assembler le tout sans que ça tourne au n'importe quoi, c'est quand même très fort.

En conclusion, The Great Mass est une putain de boucherie, avec un équilibre parfait entre le death très brutal et les parties plus atmosphériques, un disque aux multiples textures et très varié, sans réellement de temps faibles.
Brutal, mélodique, grandiose, emphatique, malsain, Septic Flesh s'est transformé en une sorte de Behemoth Symphonique, et c'est une réussite totale.

Un Triomphe!
5/5

(Note: Je me suis procuré la version Digipack Cd/Dvd, pas de bonus track, mais un excellent making of bien fichu, et un artwork de toute beauté)