mercredi 24 décembre 2014

[Bilan 2014] Top 20 - Les meilleurs albums de l'année

Je ne vais pas trop vous ennuyer avec une longue introduction, vous êtes venus pour un Top 20, il est là.
Comme d'habitude, il a fallu faire des choix, certains plus douloureux que d'autres, et malgré ma volonté de faire une liste équilibrée, elle penche vers l'extrême et l'underground une fois de plus, faut dire qu'on est pas aidé non plus par les albums médiocres des groupes plus mainstream.
Comme j'aime faire les choses bien, ce Top 20 comprend 30 groupes, ce qui est tout à fait normal, les dix mentions honorables étant classées par ordre alphabétique.
C'est également un classement reste du monde, pour les groupes français, je vous renvoie au Top 10 des meilleurs albums franchouillards.
Bon, voilà pour moi les albums les plus importants de l'année, je sais, vous allez gueuler, parce qu'il n'y a pas machin, truc est devant bidule, cette merde n'a rien à faire là, mais ce n'est que ma liste, et même si j'ai forcement raison du haut de ma suffisance, vous avez aussi le droit de penser différemment, ce qui implique que vous ayez tort, entendons-nous bien.
Après Ihsahn en 2010, Ulcerate en 2011, Borknagar en 2012, et encore Ulcerate l'année dernière, le grand gagnant de l'année 2014 est...

1 - Aenaon - Extance (Code666 Records)
Les grecs sortent donc vainqueurs de cette année, et ce n'est pas volé, Extance est "un album mélangeant habillement le Black mélodique en forme de baffe dans la gueule et les expérimentations avant-gardistes admirablement maîtrisées, toutes les pièces du puzzle s'imbriquent à la perfection, et l'ensemble se révèle incroyablement cohérent du début à la fin malgré l'incorporation d'éléments hétéroclites".

2 - Horrendous - Ecdysis (Dark Descent Records)
"Avec une telle qualité d'écriture, des structures constamment en mouvement, des leads merveilleuses qui n'hésitent pas à frayer du côté du Thrash ou du Heavy, les aspirations Doom, ou encore une production organique et dynamique, Horrendous vient de pondre l'un des meilleurs albums de Death Metal de l'année, les américains repoussent les limites du Death Old School et nous propose leur propre relecture du genre, la marque des grands"

3 - Thy Darkened Shade - Liber Lvcifer I: Khem Sedjet (World Terror Committee)
"Conceptuellement et philosophiquement, Liber Lvcifer I: Khem Sedjet est une claque dont on ne se relève pas, l'album est une véritable expérience occulte et mystique, où les incantations se mêlent à une tourmente furieuse et implacable, monolithe fragmenté à la gloire des divinités les plus obscures, diabolique et ésotérique, Liber Lvcifer I: Khem Sedjet est une illumination, un éveil de la spiritualité luciférienne, un serpent qui s'insinue dans votre âme, Thy Darkened Shade est un corrupteur à la beauté du diable"

4 - Hail Spirit Noir - Oi Magoi (Code666 Records)
"Oi Magoi joue plus sur les atmosphères et les ambiances, moins Black dans sa forme, il l'est toujours dans l'esprit, car l'album est souvent secoué de délicieux spasmes hérités de l'art noir, Hail Spirit Noir évite le piège de la redite et nous délivre une succulente variation de Pneuma, bien sûr, ce n'est pas pour tout le monde, car même si le son se fait ici un peu plus accessible, la musique des grecs a une dimension expérimentale et Avant-Gardiste particulière qui le confinera à une certaine confidentialité, mais si vous êtes versé dans ce genre de musique, où si simplement vous aimez Oranssi Pazuzu, Hail Spirit Noir est une petite merveille de Black progressif psychédélique, occulte, aérien, malsain, que du bon."

5 - Panopticon - Road to the North (Bindrune Recordings)
"Cette fois-ci, Panopticon a une direction précise, et s'y tient, Roads to the North propose une musique unique, qui n'a pas vraiment d'équivalent, et cette capacité à faire bouger les lignes et modifier les codes lui confère une réelle dimension progressive, l'album est certes complexe, très dense, mais il parvient à être très accessible, avec une production qui lui offre une aération nécessaire, et un son qui va rendre les compositions très dynamiques, dont des changements de rythmes et des transitions particulièrement fluides."

6 - Morbus Chron - Sweven (Century Media)
"Morbus Chron a incontestablement réussi sa mutation vers une entité orientée Rock atmosphérique et psychédélique, expérimental? pas vraiment, le nouveau terrain de jeu des suédois a depuis longtemps déjà été défriché, par Enslaved ou d'autres explorateurs, avant lui, mais il faut quand même avouer que Morbus Chron maîtrise admirablement son sujet, avec des titres aux constructions surprenantes et fluides, pour un Sweven aventureux, riche en textures et en atmosphères oniriques, en forme de labyrinthe sonore presque irréel et impalpable"

7 - Ageless Oblivion - Penthos (Siege of Amida Records)
"Un Penthos en forme d'oeuvre colossale du Death Metal moderne, incroyablement heavy, brutal, technique, le tout chargé d'une puissante charge émotionnelle et atmosphérique, Penthos est dissonant, serpentant, mais demeure malgré tout dynamique et très efficace quand il s'agit d'envoyer des mandales dans la gueule, ce qu'il fait admirablement bien entre ses digressions atmosphériques..."

8 - Dead Congregation - Promulgation of the Fall (Martyrdoom Productions)
"Promulgation of the Fall est laid, dégueulasse, violent, et c'est le Death Metal comme on l'aime, entre le old school et la modernité, qui sait manier les atmosphères et offrir une réelle profondeur à son art, ce n'est pas non plus très original, mais ce n'est pas ce qui est recherché ici, Dead Congregation frappe fort, avec intensité et abnégation, occulte, malsain, brutal..."

9 - Serdce - Timelessness (Blood Music)
"Timelessness est un excellent disque de... euh... Metal Prog Jazzy Technique Avant-Garde, presque un album de fusion tant les biélorusses prennent un malin plaisir à multiplier les fausses pistes et les incartades dans un tas de genres différents."

10 - Gridlink - Longhena (Handshake Inc.)
Pour son dernier album avant de se séparer, Grindlink a placé la barre très haut en guise de point final de leur carrière, Longhena propose un Grindcore technique complètement barré, à la redoutable intensité, l'ensemble déborde d'énergie et n'hésite pas à sortir des sentiers battus en incorporant au Grindcore des tonnes d'éléments auxquels on aurait surement pas pensé dans du Grind, bien joué, Longhena est une tuerie...

11 - Solstafir - Otta (Season of Mist)
"Sólstafir maîtrise ici l'espace et temps, imprime son propre tempo, avec fluidité et dynamisme, et s'engouffre dans les grands espaces naturels afin de créer une réelle dramaturgie par de brillantes envolées sonores, Sólstafir joue sur l'ambivalence des textures, et parvient à créer une oeuvre aboutie, qu'il est difficile de ranger dans une catégorie précise, tant les islandais continuent d'affirmer une personnalité très forte, en tout point originale, c'est différent, mais cela sonne toujours comme du Sólstafir, authentique, aérien, à la fois sombre et lumineux, Ótta est une oeuvre intense qui jongle avec les émotions et qui propose un sacré voyage dans l'univers particulier des islandais, contemplatif et mélancolique..."

12 - Yob - Clearing the Path to Ascend (Neurot Recordings)
"Après avoir occupé le terrain l'année dernière avec les excellents albums de Vhöl et de Lumbar, Mike Scheidt revient cette année avec son projet principal, Yob, et avec Clearing the Path to Ascend, on est parti pour une drôle de balade, quatre titres, et une bonne heure de Doom/Stoner, rien que ça, une oeuvre cathartique, profonde, dure, majestueuse, pour un groupe qui poursuit l'évolution entamée avec Atma en 2011, en allant même beaucoup plus loin, Clearing the Path to Ascend est une expérience à vivre, douloureuse certes, mais indispensable..."

13 - Triptykon - Melana Chasmata (Century Media)
"Triptykon a un style toujours aussi original et presque inégalable, l'expérience Melana Chasmata est assez différente de celle proposée par Eparistera Daimones, qui était un véritable challenge sonore, une oeuvre profondément intègre et authentique, malgré ses défauts, qui en fin de compte lui donne une saveur toute particulière"

14 - Primordial - Where Greater Men Have Fallen (Metal Blade Records)
"Classe, panache, émotion, Primordial nous balance avec Where Greater Men Have Fallen son meilleur album depuis To the Nameless Dead, et surement l'un des plus Heavy orienté de toute sa discographie.
Bien sûr, ce n'est pas la grande révolution, mais les irlandais maîtrisent de bout en bout un style qui leur convient admirablement, l'ensemble s'avère particulièrement diversifié, et même sans mettre énormément de nouvelles choses sur la table, les petits aménagements permettent à Primordial de faire toujours la même chose, mais de manière différente, avec une personnalité toujours aussi affirmée."

15 - Abigor - Leytmotif Luzifer (Avantgarde Music)
"Curieux album, une fois de plus, de la part des autrichiens d'Abigor, un groupe qui a toujours pratiqué un Black Metal de façon peu orthodoxe, et c'est une nouvelle fois le cas ici, Leytmotif Luzifer est une expérience dissonante, cacophonique, ténébreuse, qui privilégie le mid-tempo et les ambiances, même si quelques accélérations épiques sont au programme, c'est un album à l'image du groupe, décadent et bizarre, qui mélange sonorités industrielles et inclinaisons symphoniques au sein d'un ensemble serpentant, constamment en mouvement, qui fourmille d'idées sans que cela parte trop dans tous les sens."

16 - Dark Fortress - Venereal Dawn (Century Media)
"Venereal Dawn est comme d'habitude très long, mais fait preuve de cohésion du début à la fin, sans aucun fillers, les ambiances sont géniales, c'est à la fois bourrin et diaboliquement atmosphérique, mélodique, mystérieux, l'album est riche en textures, n'hésite pas à vagabonder en dehors du black sans que cela semble hors de propos, encore du bien bel ouvrage de la part de Dark Fortress, juste un putain de bon disque qui rassemble tout ce qu'a fait le groupe par le passé tout en faisant preuve d'ouverture et en incorporant des choses nouvelles, brillant!"
(En écoute: Venereal Dawn)

17 - Teitanblood - Death (Norma Evangelium Diaboli)
"Le duo espagnol nous a peut-être pondu l'album le plus sauvage et primitif de l'année, Teitanblood, c'est une certaine vision du Death blackisé, extrême, dégueulasse, sans aucune concession, Death est tout simplement monstrueux et répulsif, un album profondément malsain et vicieux."

18 - Shores of Null - Quiescence (Candlelight)
"Un Quiescence très addictif, admirablement composé, un ensemble particulièrement dynamique, mêlant un caractère abrasif et une réelle dimension introspective et mélancolique, à la fois aérien, mélodique et agressif, Shores of Null maîtrise sa formule, et ses références, avec des riffs punchy, un sens de la mélodie et du refrain catchy, avec des atmosphères sublimées par un chaleur réellement impressionnant..."

19 - Enabler - La Fin Absolue du Monde (The Compound)
"La Fin Absolue du Monde est une grosse mandale de fusion entre le Punk/Hardcore et le Metal, l'album est violent, mais parvient à demeurer constamment catchy et mélodique malgré la rage du propos, du punch et de la mélodie combinée avec brio et talent"

20 - Lord Mantis - Death Mask (Profound Lore)
"Death Mask est une oeuvre très intense, malsaine, dégueulasse, qui met profondément mal à l'aise, et pas seulement la pochette qui est en train de créer la controverse, certains l'accusant d'être transphobe (ce qui est ridicule), mais après tout, on parle de Blackened Sludge ici, un genre très particulier, l'écoute est donc très difficile, la musique est étrange, absolument misérable, et putain que c'est bon, tortueux, écrasant, violent, ce n'est pas vraiment pour tout le monde, l'album souffrant par ailleurs de quelques longueurs et de quelques baisses de tension, mais dans l'ensemble, Death Mask est très réussi dans le genre, et il risque pas de laisser indifférent de part le sentiment de malaise qu'il dégage..."
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Mentions Honorables:

Artificial Brain - Labyrinth Constellation (Profound Lore)

Bastard Feast - Osculum Infame (Season of Mist)

Emptiness - Nothing but the Whole (Dark Descent Records)

Impetuous Ritual - Unholy Congregation Of Hypocritical Ambivalence (Profound Lore)

Nux Vomica - Nux Vomica (Relapse Records)

Septic Flesh - Titan (Season of Mist)
(Chronique)

Thantifaxath - Sacred White Noise (Dark Descent Records)

The Atlas Moth - The Old Believer (Profound Lore)

Vita Imana - Oceanidae (Sobry Music)

Wrought Iron - Rejoice and Transcend (Grimoire Records)